UN ENROCHEMENT APPELÉ MISSION VIE ET LE TOURISME DE MASSE À CUBA

Face aux manies éco-responsables et écologistes de nos sages gouvernants, le moyen le plus rapide et le moins douloureux d’anesthésier les sentiments qui s’opposent à la fraude officielle est l’amnésie programmée. Dans une des nuits de novembre de cette année 2017, M. et Mme Talia Gonzales et Wilmer Rodguez, ont écrit sur le terrain un long rapport sur le processus de liquidation prévue des villages côtiers de Cuba. Ceci dans le but très sain, à l’initiative de nos dirigeants, de sauver du désastre naissant qui attend ces villages avec la catastrophe environnementale en cours, appelée aseptiquement changement climatique.

L’objectif principal du reportage de ces journalistes était de rendre public dans quel état de conscience se trouve la population par rapport à la nécessité de quitter ces territoires. Dans le processus d’édition de ce reportage, les journalistes ont pris en compte des sujets tels que la vision sceptique de certains habitants et les suggestions de propositions alternatives. Ils ne cachèrent pas le peu d’organisation de certains des plans de relocalisation de la population en cours, et même les résultats douteux des plans liquidateurs précédents. Comme celui dirigé personnellement par le défunt Líder Máximo avec le village de Nueva Isabela de Sagua, à Villa Clara, vu dans un documentaire en 2007 intitulé Retour au bleu, travail d’un cinéaste de Sagua La Grande.

Ce que n’ont pas pu aborder les journalistes mentionnés ci-dessus, dans le cas où ils voulaient garder leur emploi, est la nécessité urgente aussi de repenser le plan de développement touristique de l’État et des forces armées cubaines dans le nord de l’île. Ils n’ont pas pu rappeler, et cela fait partie du plan d’amnésie programmée, l’énorme désastre écologique que produit la construction de routes avec des rochers et de la terre sur les profondeurs marines de la côte centrale nord de l’île : les tristements célèbres « enrochements ». Ce fut l’idée originale du Commandant de la planète invaincue et ses proches compagnons, les hommes d’affaires et les technocrates touristiques espagnols : créatures élégantes sorties de l’horreur du fascisme franquistes en Espagne, ils ont trouvé dans le Cuba des années 90 un interlocuteur familier et un terrain fertile pour élargir leurs investissements rentables et dévastateurs.

Les enrochements se sont avérés être un obstacle qui perturbe la libre circulation de l’eau de mer, si nécessaire pour éviter l’augmentation de la température et de la salinité dans des eaux peu profondes et soumiess à la lumière solaire et à une évaporation constante. Depuis 1991, les forêts de mangroves ont commencé à alerter les spécialistes de la défoliation et, depuis lors, l’écologie sous-marine a montré d’évidents symptômes d’altération de son équilibre écologique, duquel nous avons eu quelques nouvelles en 1998, grâce à des articles comme SOS pour la nature cubaine de Carlos Wotzkow, publié dans la revue Encuentro de la Cultura Cubana cette année-là.

Plus de quinze ans après cet article, ils ont confié la tâche de couvrir la réalité des conséquences pour l’environnement à la journaliste officiel Gladys Rubio, elle a alors été missionnée par la télévision nationale cubaine pour informer sur les conseils douloureux qui s’installèrent dans l’enrochement du Commandant de la planète invaincue afin de remédier au désastre écologique créé dans tout l’écosystème de Cayo Coco et ses environs sur la côte nord de Camagüey. Mme Gladys Rubio n’a fait aucune référence aux routes destructrices qui ont été construites à l’intérieur de Cayo Coco, toutes connectées à l’enrochement, aux hôtels et aux installations de loisirs pour le tourisme de masse, qui restent vides la plupart du temps durant l’année, la déstabilisation de forêts précieuses de l’intérieur et de sa faune dépendant de la production de charbon pour les cuisines écologiques des hôtels de luxe.

Rien de tout cela n’a été traité dans le reportage télévisé sur la Mission vie des journalistes Talia Gonzales et Wilmer Rodriguez, de novembre 2017. Leur travail s’est résumé à informer les résidents fatigués des villages côtiers cubains, afin qu’ils reconnaissent qu’ils doivent abandonner leurs vies et que nos dirigeants bien-aimés le proposent pour leur propre bien.

Des enrochements de pas moins de 20 km, des armes de destruction massive des écosystèmes côtiers, qui stérilisent la vie, sont mis à disposition d’un réseau d’hôtels de luxe, qui financeront une opération de délocalisation massive des populations, qui selon ses concepteurs est la vie (oh, j’ai oublié !!! et contre le blocus impérialiste)… Peut-être qu’en raison de cette absence de raison accumulée en si peu d’espace, l’ouragan Vilma a déchargé en ces zones de l’île toute la fureur de la nature, afin de purifier tant de salissure humaine, tant d’effronterie morale. La Mère nature n’a pas tort.

Marcelo “Liberato” Salinas

Publié le 21 novembre 2017 sur le blog El Guardabosques :

https://elguardabosquescuba.wordpress.com/2017/11/21/un-pedraplen-llamado-mision-vida-y-el-turismo-de-masas-en-cuba/#more-4426


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