À Cuba, la nouvelle Constitution est adoptée

Ils ont dit oui. Lors d’un référendum, les Cubains ont approuvé, à 86,85%, la nouvelle Constitution. Un vote qui marque l’aboutissement d’un processus de plusieurs mois qui a débuté au mois d’août dernier.

Les résultats préliminaires de ce scrutin ont été dévoilés à 15 heures, heure locale, lors d’une conférence de presse des autorités électorales. “La Constitution a été approuvée par la majorité des citoyens”, a déclaré la présidente de la Commission nationale électorale, Alina Balseiro, qui a proclamé les résultats.

Dans le détail, 86% des Cubains ont voté oui et 9% pour le non, selon un journaliste de la chaîne américaine WPLG, affiliée à ABC. Au total, 7,8 millions de Cubains se sont rendus aux urnes, soit une participation élevée de 84,41%.

Visant à adapter la Constitution de 1976 à l’ouverture économique de l’île, la réforme reconnaît le marché, la propriété privée et les investissements étrangers comme nécessaires pour relancer la croissance d’un pays miné par les pénuries.

Mais elle a surtout été brandie ces dernières semaines par le gouvernement comme étendard du socialisme et preuve de solidarité avec le Venezuela de Nicolas Maduro, qui lui apporte pétrole et soutien économique. La nouvelle Constitution réaffirme le rôle unique du Parti communiste et insiste sur le caractère “irrévocable” du socialisme, en vigueur à Cuba depuis la révolution de 1959 et devenu l’ennemi juré de Donald Trump sur le continent américain.

Nous, les Cubains, avons dit OUI pour Cuba et OUI pour la révolution. Une réponse énergique aux incrédules de Washington qui crient à la fin du socialisme, avec des politiques dont l’échec a été prouvé depuis plus de 60 ans”, s’est félicité sur Twitter le ministre des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez.

La nouvelle Constitution doit encore être proclamée par le Parlement lors d’une session au mois d’avril. Elle entrera en vigueur une fois publiée au Journal officiel.

Entre août et novembre, le texte original, approuvé par le Parlement, a fait l’objet d’un large débat populaire, donnant lieu à des suggestions qui ont entraîné des modifications. Le texte corrigé a été soumis à référendum.

Mais, alors que la réforme constitutionnelle de 1976 avait été soutenue à la quasi unanimité (97,7% de voix), les analystes s’attendaient à un résultat inférieur. “Le pays a changé et c’est une autre Constitution, plus complexe” qui était soumise au vote, a souligné auprès de l’AFP le politologue Carlos Alzugaray.

Selon la président de la Commission nationale électorale, 2,5% des bulletins étaient blancs et 1,6 % considérés comme nuls. Traditionnellement, l’opposition, illégale à Cuba, où le vote n’est pas obligatoire, manifeste son désaccord face au pouvoir en votant blanc ou en déposant des bulletins endommagés afin qu’ils soient considérés comme nuls.

Cette fois, le référendum le permettant, l’opposition avait appelé à voter “non” à l’occasion d’une campagne menée sur les réseaux sociaux, internet étant plus accessible depuis le déploiement en décembre de la 3G.

Le slogan #YoVotoNo a toutefois été absent des médias et censuré sur les SMS. Le texte était aussi critiqué par l’Eglise catholique pour son “idéologie unique”. De son côté, le gouvernement cubain a mené une intense campagne pour le oui (#YoVotoSi), également omniprésente sur les réseaux sociaux, mais aussi à la télévision, sur les bus et dans les commerces de l’île.


Enrique   |  Actualité, Politique   |  03 4th, 2019    |