“Octobre noir à Cuba” avec huit nouveaux prisonniers politiques

.

La liste actualisée de l’ONG Cuban Prisoners Defenders recense 127 opposants condamnés pour leur remise en question du régime. L’ONG inclut huit nouveaux prisonniers politiques, reconnus coupables d’opposition au régime. Dans son rapport d’octobre publié ce vendredi, elle a qualifié le mois d’octobre de “mois noir” en raison de cette nouvelle vague de répression.

Cuban Prisoners Defenders recense au 1er novembre 2019, 27 condamnés politiques pour opposition au régime, en plus de 10 000 autres civils n’appartenant pas à des organisations de l’opposition, parmi eux 8 000 ont été arrêtés et 2 000 condamnés. Tous sont des prisonniers de conscience, ils purgent des peines de un à quatre ans, pour des accusations désignées dans le Code pénal comme la « dangerosité sociale pré délictueuse ». Cette disposition aberrante, exorbitante par rapport aux droits les plus élémentaires, est une invention cubaine très utilisée contre les dissidents. En consacrant le délit d’intention, cette procédure permet de condamner un individu même s’il n’a commis aucun délit, au nom de la « menace potentielle » qu’il représenterait pour la société !

.

Les nouveaux prisonniers politiques sont José Daniel Ferrer, coordinateur de l’Union patriotique de Cuba, l’UNPACU (1) et des militants de cette organisation Roilán Zárraga Ferrer, Fernando González Vaillant, José Pupo Chaveco, ainsi que Yasiel González Quijano du MCRR (2), William Cruz Delgado de l’ASIC (3), Eliober Fuste Zamora du PNC (4) et Francisco García Puniel du FACOZT (5).
Cuban Prisoners Defenders a dénoncé la récente mort en prison d’Armando Sosa Fortuny, le plus ancien prisonnier politique de l’histoire de Cuba. A 76 ans il avait passé 43 ans en détention. Lors de sa dernière condamnation, il avait atteint les 26 ans et 18 jours de privation de liberté.
Cuban Prisoners Defenders a rappelé que 15 opposants, sur cette liste mise à jour mensuellement, ont été considérés comme prisonniers d’opinion par Amnesty International, dont six au cours des deux derniers mois et quatre ont reçu le soutien de la Commission inter américaine des droits de l’homme.
Selon le rapport de l’ONG, un certain nombre de condamnations ont été prononcées. Cuban Prisoners Defenders a également regretté les graves problèmes de santé de plusieurs détenus “en raison de conditions carcérales tristement connues, elles ont  conduit à la mort un certain nombre de prisonniers politiques aux mains du régime.
Au 1er novembre 2019, la liste de Cuban Prisoners Defenders recense un total de 127 prisonniers politiques condamnés pour leur opposition au régime.

Source : Diario de Cuba

_________________________
1. L’Union patriotique de Cuba (UNPACU) est une organisation dissidente cubaine, elle rassemble un grand nombre de dissidents cubains. Elle se définit comme une organisation civile qui prône une lutte pacifique mais ferme contre toute répression contre les libertés civiles sur l’île de Cuba.
2. Le Mouvement cubain de réflexion a pour mission, avec des stratégies de campagne et la non-violence, de pousser à la réflexion et à la mobilisation citoyenne contre le régime cubain.
3. L’Association syndicale indépendante de Cuba (ASIC) est une organisation syndicale nationale, elle est composée de la Confédération nationale des travailleurs indépendants de Cuba (CONIC), de la Confédération des travailleurs indépendants de Cuba (CTIC) et le Conseil unitaire cubain des travailleurs (CUTC).
4. Le Parti nationaliste cubain (PNC) est une organisation politique, il regroupe des Cubains qui luttent pour un État démocratique.
5. Le Front d’action civique Orlando Zapata (FACOZT) est une organisation démocratique. Elle porte le nom d’Orlando Zapata, mort en février 2010 en prison à la suite d’une grève de la faim de 85 jours, à l’âge de 42 ans.


Enrique   |  Actualité, Politique, Société   |  11 6th, 2019    |