Réformes à l’université…

J’apprends aujourd’hui par un ami cubain (sous couvert d’anonymat) que plusieurs centres universitaires (Centre d’Etudes des Amériques, Centre sur l’Afrique et le Moyen Orient, Centre des Etudes Européennes et Centre des études de l’Asie et de l’Océanie), sous tutelle du Comité Central du Parti Communiste Cubain, sont en train de fusionner dans une seule structure: le Centre de Recherche de la Politique Internationale (CIPI en espagnol). Celui-ci serait sous tutelle du Ministère des Relations Extérieures (ministère des affaires étrangères). Ces fusions semblent avoir lieu dans le cadre du licenciement de 500 000 employés de l’Etat d’ici au mois d’avril 2011. Et cela n’annonce rien de bon.

Je n’ai pas eu confirmation du maintien dans la nouvelle structure de l’ensemble des chercheurs de ces centres. Il semblait qu’au contraire une bonne partie d’entre eux pourrait être licenciée. Par ailleurs, leur changement de tutelle interroge. Si la supervision du Comité Central témoignait déjà de la faible autonomie du champ universitaire cubain, sa mise sous tutelle d’un ministère semble augurer une reprise en main par le corps diplomatique dont une partie travaille avec les services de sécurité.

En bref, à la libéralisation économique semble correspondre un contrôle accru sur les intellectuels, afin qu’ils ne s’autorisent pas à proposer des projets autonomes et/ou alternatifs de réforme, comme cela avait été le cas au début des années 1990. Pour mettre fin à l’effervescence des débats, tous les chercheurs du (très actif à l’époque) Centre d’Etudes des Amériques avaient alors été dispersés dans d’autres institutions.


CC   |  Actualité   |  01 22nd, 2011    |