Boris Santa Coloma. Anarchiste et membre de la résistance à la dictature de Fulgencio Batista

Né dans la ville de San Nicolás, il fit ses études dans sa ville natale, puis il poursuivit ses études à l’Instituto Nro. 1 de La Havane, où il était inscrit en sciences commerciales.

Pour gagner sa vie, il  travailla dans différentes entreprises de la capitale jusqu’à ce qu’il obtienne un emploi dans la multinationale Frigidaire, où il mena des activités syndicales au sein de l’ l’UST (Union syndicale des travailleurs) en gagnant le respect et la sympathie de ses collègues. Il eut alors des problèmes avec la direction pour s’être érigé en défenseur de leurs droits, ce qui lui valut d’être licencié.
A la recherche d’un nouvel emploi pour gagner sa vie, il obtint un poste dans une petite entreprisee et c’est là que le coup d’Etat astucieux de Fulgencio Batista du 10 mars 1952 le surprit.
Comme d’autres jeunes, il partit alors à l’université à la recherche des armes nécessaires pour combattre le coup d’État, mais celles-ci n’arrivèrent jamais. C’est sur les marches de la colline où se trouve l’université qu’il rencontra cette même année Haydeé Santamaría (1), lors d’un acte en souvenir de l’exécution d’un groupe d’étudiants de la faculté de médecine. Alors, Haydée Santamaria devint sa petite amie et sa compagne de combat.
Un mois après le coup d’Etat militaire perpétré par Batista, Boris écrivit une lettre au tyran, l’accusant courageusement de vol et de détournement de fonds de l’Etat.
Identifié aux désirs de ceux qui rêvaient d’une Cuba meilleure, libre et souveraine et pour lesquels tant de dignes Cubains avaient versé leur sang dans la manigua (2),
En compagnie de Fidel Castro et Abel Santamaria (3), il organisa la prise de la caserne de la Moncada, à Santiago de Cuba. Reinaldo Boris Santa Coloma était un combattant simple, honnête et un infatigable lutteur pour la justice, l’égalité et la liberté à Cuba. Il considérait que la lutte armée était le seul véritable moyen de se libérer du joug auquel la dictature de Fulgencio Batista soumettait les Cubains.
Le 26 juillet 1953, en quittant La Havane pour aller à la rencontre de l’histoire, il dit au revoir à sa mère en lui annonçant qu’il se rendait à la plage de Varadero. Le 26 juillet, il était aux côtés de Fidel Castro lors de la la prise de la caserne de la Moncada. Lorsque le facteur surprise ne permettait plus de continuer les combats, Santa Coloma et un certain nombre de combattants réussirent à se retirer car le commando ne voulait pas que leurs compagnons d’infortune soient inutilement immolés. Les survivants racontèrent qu’une fois sorti de la caserne, ils se rendirent à l’hôpital Saturnino Lora à la recherche de leurs compagnons blessés, ils furent alors surpris et fait prisonniers. Comme Abel Santamaría et d’autres combattants, Reinaldo Boris Santa Coloma fut atrocement torturé et assassiné, mais les sbires du dictateur ne purent pas lui arracher un seul mot pouvant trahir ses compagnons. Il fut victime des forces de la dictature, celle-là même qui firent disparaître le militant libertaire Miguel Rivas.

L’histoire de la résistance à la dictature de Batista, à l’aube de la révolution cubaine, est marquée par l’apport important de l’anarchisme à travers le mouvement syndical cubain. Les libertaires s’exprimèrent lors des grèves générales qui paralysèrent l’île aux moments les plus décisifs de la révolution. Outre la contribution de cadres ouvriers tels que Santa Coloma, rappelons la participation active à la résistance à la dictature de Batista de compagnons anarchistes de l’envergure de Gilberto Liman et Luis Linsuaín au sein du Front de l’Est lors de la révolution de 1959, ou de figures telles que Plácido Méndez au sein du Front de l’Escambray. La résistance urbaine fut accueillie dans les locaux de l’Association libertaire de La Havane (5) pour des réunions conspiratrices du Mouvement du 26 juillet (4) et le Directoire révolutionnaire (5).

Daniel Pinós

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1. Haydée Santamaría Cuadrado, née le 30 décembre 1923 à Central Constancia, fut une guérillera et une personnalité de la révolution cubaine de 1959. Elle fonda ensuite puis dirigea la Casa de las Américas, organisme culturel d’État. Elle se suicida le 28 juillet 1980, à La Havane. Haydée Santamaría est connue pour sa participation à l’attaque contre la caserne de la Moncada, action pour laquelle elle fut incarcérée.

2. La manigua est, à Cuba, l’équivalent français du maquis. La manigua était un sanctuaire pour les indépendantistes de la fin du XIXe siècle qui voulaient chasser les Espagnols de Cuba et pour les combattants révolutionnaires cubains de la révolution de 1959.

3. Abel Santamaría Cuadrado, né le 20 octobre 1927 à Encrucijada était un militant politique de la révolution cubaine. C’était le frère de Haydée Santamaría avec qui il participa activement à l’assaut de la caserne Moncada et où il fut fait prisonnier, torturé et assassiné.

4.  Le Mouvement du 26 juillet ou M-26 fut créé à l’été 1953 pour regrouper les survivants, à l’issue de l’échec sanglant de l’attaque de la caserne de la Moncada à Santiago de Cuba le 26 juillet 1953. L’attaque de la caserne Moncada, à Cuba, fut une tentative de Fidel Castro et de ses compagnons de prendre d’assaut une caserne située à Santiago, dans la province d’Oriente. L’opération fut un échec, il y eut de nombreuses victimes.

5. Le Directoire révolutionnaire 13 mars ou Directorio Revolucionario 13 de marzo, DR13M, est une organisation révolutionnaire cubaine fondée en 1956 pour lutter contre la dictature de Batista. Il était très actif pendant la révolution cubaine, avec le Mouvement du 26 juillet c’était le mouvement de résistance à la dictature le plus important.

Né dans la ville de San Nicolás, il fit ses études dans sa ville natale, puis il poursuivit ses études à l’Instituto Nro. 1 de La Havane, où il était inscrit en sciences commerciales.Pour gagner sa vie, il  travailla dans différentes entreprises de la capitale jusqu’à ce qu’il obtienne un emploi dans la multinationale Frigidaire, où il mena des activités syndicales au sein de l’ l’UST (Union syndicale des travailleurs) en gagnant le respect et la sympathie de ses collègues. Il eut alors des problèmes avec la direction pour s’être érigé en défenseur de leurs droits, ce qui lui valut d’être licencié.A la recherche d’un nouvel emploi pour gagner sa vie, il obtint un poste dans une petite entreprisee et c’est là que le coup d’Etat astucieux de Fulgencio Batista du 10 mars 1952 le surprit.Comme d’autres jeunes, il partit alors à l’université à la recherche des armes nécessaires pour combattre le coup d’État, mais celles-ci n’arrivèrent jamais. C’est sur les marches de la colline où se trouve l’université qu’il rencontra cette même année Haydeé Santamaría (1), lors d’un acte en souvenir de l’exécution d’un groupe d’étudiants de la faculté de médecine. Alors, Haydée Santamaria devint sa petite amie et sa compagne de combat.Un mois après le coup d’Etat militaire perpétré par Batista, Boris écrivit une lettre au tyran, l’accusant courageusement de vol et de détournement de fonds de l’Etat.Identifié aux désirs de ceux qui rêvaient d’une Cuba meilleure, libre et souveraine et pour lesquels tant de dignes Cubains avaient versé leur sang dans la manigua (2),En compagnie de Fidel Castro et Abel Santamaria (3), il organisa la prise de la caserne de la Moncada, à Santiago de Cuba. Reinaldo Boris Santa Coloma était un combattant simple, honnête et un infatigable lutteur pour la justice, l’égalité et la liberté à Cuba. Il considérait que la lutte armée était le seul véritable moyen de se libérer du joug auquel la dictature de Fulgencio Batista soumettait les Cubains.Le 26 juillet 1953, en quittant La Havane pour aller à la rencontre de l’histoire, il dit au revoir à sa mère en lui annonçant qu’il se rendait à la plage de Varadero. Le 26 juillet, il était aux côtés de Fidel Castro lors de la la prise de la caserne de la Moncada. Lorsque le facteur surprise ne permettait plus de continuer les combats, Santa Coloma et un certain nombre de combattants réussirent à se retirer car le commando ne voulait pas que leurs compagnons d’infortune soient inutilement immolés. Les survivants racontèrent qu’une fois sorti de la caserne, ils se rendirent à l’hôpital Saturnino Lora à la recherche de leurs compagnons blessés, ils furent alors surpris et fait prisonniers. Comme Abel Santamaría et d’autres combattants, Reinaldo Boris Santa Coloma fut atrocement torturé et assassiné, mais les sbires du dictateur ne purent pas lui arracher un seul mot pouvant trahir ses compagnons. Il fut victime des forces de la dictature, celle-là même qui firent disparaître le militant libertaire Miguel Rivas.

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En 2004, les éditions CNT-RP publiaient, sous la direction de Daniel Pinós, Miguel Chueca et Octavio Alberola, le livre de notre ami et compagnon cubain Frank Fernández L’Anarchisme à Cuba, suivi de Témoignages sur la révolution cubaine de Augustin Souchy.

L’Anarchisme à Cuba, Frank Fernández, suivi de Témoignages sur la révolution cubaine, Augustin Souchy, 2004, 236 pages.

Le livre est aujourd’hui épuisé, pour nos lecteurs qui ne l’ont pas lu, nous le mettons à disposition en format pdf. À télécharger ici :

cuba-libertaria


Enrique   |  Culture, Histoire, Politique   |  10 20th, 2020    |