Courrier d’un anarchiste cubain après les manifestations

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Il y a une très grande agitation qui ne peut pas être mise dans un schéma gauche-droite. C’est un peuple qui découvre sa capacité à ne pas être une simple masse de soutien pour une oligarchie rétrograde et cynique qui utilise les mots “révolution” et “anti-impérialisme” pour légitimer un despotisme ordinaire qui n’est guère différent de n’importe quelle tyrannie. C’est un peuple fatigué des inégalités et des privilèges “révolutionnaires” et “socialistes”. Cuba, en plus d’être un musée de la gauche mondiale, est une société avec un État, une police, des répresseurs, des privilégiés et des marginaux et une oligarchie militaire bureaucratique aussi rapace que les autres. Le fait que nous ayons eu un despote éclairé et humaniste ne l’exonère pas, ni ses héritiers durables, de leur despotisme. Une partie importante de ce peuple a dit qu’il en avait assez. La levée du blocus américain doit avoir lieu, tout comme la fin du monopole de l’oligarchie castriste. Ce sera compliqué et sûrement “impossible”, mais c’est la perspective la plus honnête que je vois. Notre compagnon

Leonardo Romero est actuellement porté disparu, il est un ennemi de l’Etat cubain pour avoir publiquement écrit sur une pancarte « Socialisme oui, répression non ! ». C’est dans cette disparition que se trouve le vrai visage de ce gouvernement.

Légende de la photo : Quiconque entrave la marche en avant régulière de ce frère, est l’ennemi.


Enrique   |  Actualité, Politique, Société   |  07 15th, 2021    |