Cuba libére 2900 prisonniers. Mais combien restent-ils de prisonniers à Cuba ?

Cuba libére 2900 prisonniers, dont 86 étrangers provenant de 25 pays différents, pour des « raisons humanitaires ». Mais combien reste-t-il de prisonniers à Cuba ?

Le président cubain Raul Castro a fait cette annonce vendredi dernier au cours de la seconde session annuelle de l’Assemblée nationale. Le gouvernement dit que ces libérations sont accordées pour faire suite aux « nombreuses » requêtes de la part des familles de détenus, ainsi que d’institutions religieuses.


La décision survient par ailleurs quelques mois avant la visite du pape Benoît XVI, attendue au printemps. En 2010, La Havane avait remis en liberté plus de 100 prisonniers politiques après des négociations avec l’Église catholique.

En 2010, La Havane avait remis en liberté plus de 100 prisonniers politiques à la suite de négociations avec l’Eglise catholique. A l’occasion de la visite de Jean-Paul II, en 1998, Cuba avait libéré quelque 300 détenus, dont 101 prisonniers politiques. De telles libérations sont intervenues régulièrement à Cuba en signe de bonne volonté à l’issue de rencontres avec des dignitaires étrangers.

Un article récemment publié dans le quotidien cubain Granma nous informe sur le fait qu’un tiers des jeunes nord-américains avaient été arrêtés une fois, selon une étude publiée dans le New York Times. Mais nous n’avons à ce jour aucun chiffre officiel sur la population carcérale à Cuba. Le Bureau national des statistiques (ONS) ne dit rien à ce sujet. Certains articles publiés dans la presse gouvernementale expliquent en détail le système pénitentiaire cubain et ses nombreuses réalisations, mais pas de chiffres.

Selon certaines sources “ennemies” et notamment provenant du World Prison Population List, une publication du Centre international d’études pénitentiaires mise à jour jusqu’en 2008, Cuba avait 531 personnes en prison pour 100 000 habitants, se classant cinquième au classement d’une liste de pays où les Etats-Unis apparaissent en tête.

Les données de la population carcérale dans les Grandes Antilles n’ont pas été validées par le gouvernement cubain car il nie tout accès à ces données, comme le gouvernement de Corée du Nord qui ne délivre aucune information au sujet  de la condition de ses prisonniers.

Si les médias rendaient publics ces chiffres cela permettrait de promouvoir un débat national sur la condition pénitentiaire à Cuba, mais le Comité central a décidé de détourner l’attention en tirant à boulets rouges sur l’Empire…

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Photos de Raquel Pérez

Voir l’entretien de Fernando Ravsberg avec des prisonniers récemment libérés :

http://www.havanatimes.org/sp/?p=54806


Enrique   |  Actualité, Politique, Société   |  12 30th, 2011    |