“Trocadero 162, bajos” : un documentaire apparent de Tomás Piard sur José Lezama Lima

Pour le réalisateur Tomás Piard, José Lezama Lima est le plus important écrivain cubain du XXème siècle. Son admiration pour l´énigmatique et brillant homme de lettres est mise au découvert une fois de plus dans son récent audio-visuel : Trocadero 162, bajo.

Qualifiée par son réalisateur de documentaire apparent pour intercaler des éléments de fiction, l’œuvre a été conçue pour rendre hommage à Lezama Lima, comme une partie des différentes actions menées à bien depuis l´année dernière dans l’île en commémoration duu centenaire de sa naissance. Cette fois, l’auteur de El viajero inmóvil, un film étrenné en 2008 qui recréait certains passages de la vie de Lezama Lima et des personnages de son chef-d’œuvre Paradiso, met à la disposition des cinéphiles un documentaire tourné dans la maison où a vécu Lezama Lima, convertie aujourd’hui en musée.

Dans cet ouvrage interviennent essentiellement deux générations de spécialistes de l’œuvre de Lezama Lima : ceux qui ont eu l’occasion de le connaître et de partager les dernières années de sa vie, les écrivains Reynaldo González et José Moreno del Toro, et les jeunes Patricia Motola, professeur de Littérature Cubaine de la Faculté de Philologie de l’Université de La Havane, et Amanda Pérez, étudiant en Philosophie.
Lors de récentes déclarations, Tomás Piard a abordé la première de son œuvre dans les salles de La Havane :
« Cette œuvre est apparue suite à une demande, pour rendre hommage au centenaire de la naissance de l’écrivain. L’idée originale est partie d’une information reçue sur la façon dont le roman Paradiso a disparu des librairies du pays à la suite de la première de El viajero inmóvil. Nonobstant, de nombreuses personnes ont commencé à visiter le musée et à s´intéresser à l’œuvre de Lezama.
Dans El viajero inmóvil prévalent les critères et les opinions des personnalités qui interviennent dans le film. Maintenant j’ai eu l’occasion d’aborder d’autres aspects qui m’intéressaient personnellement, fermant ainsi un cycle commencé durant l’année 1996 quand on m’a offert un exemplaire de Paradiso.
L’œuvre de Lezama Lima n’est pas étudiée dans l’Université de La Havane ; mais comme une partie du groupe Orígenes, ce pour cette raison que j’espère que ce film aide au réajustement des programmes d’études du pays quant à la personnalité de Lezama Lima, et aussi comme un appel pour sauvegarder son œuvre pour les nouvelles générations. »
Selon Tomás Piard, le titre du documentaire est la façon dont Lezama Lima faisait connaître son adresse particulière, ceci étant une invitation pour que l’on visite la maison du prestigieux intellectuel, dont l’œuvre a été qualifiée d’hermétique par certains, mais qui sans aucun doute occupe une place importante dans les lettres hispano-américaines.
Ce film possède deux versions : un long-métrage et un court-métrage. La première a été sélectionnée pour prendre part au Festival International du Cinéma Invisible de Bilbao, Espagne ; et la deuxième, dans le Festival des courts-métrages de Huesca.
La réalisation de Trocadero 162, bajos a compté sur l’appui de la Maison de Production des Documentaires Octavio Cortázar, de l’Union Nationale des Écrivains et des Artistes de Cuba (UNEAC), de l’Institut Cubain de l’Art et de l’Industrie Cinématographique (ICAIC), de la Faculté d’Art des Moyens de Communication Audio-visuelle de l’Institut Supérieur d´Art (ISA) et de la Maison Musée José Lezama Lima.
Mildrey Ponce/Cubanow

Découvrez Lezama Lima lisant le poème “Une obscur prairie m’invite”



Enrique   |  Culture   |  06 6th, 2011    |