52 ans de “Révolution agraire”. Cuba importe plus d’aliments en raison de la faible production agricole de cette année

Cuba a dû importer plus d’aliments cette année que prévu en raison de la faible production agricole, alors qu’elle n’a pas réussi à retrouver les niveaux antérieurs à 2008 lorsque trois ouragans ont dévasté le pays, ont indiqué des sources officielles. Le journal officiel Granma a rapporté mardi une réunion du Conseil des ministres qui a eu la semaine dernière et qui a également fait état d’une fraude d’environ un demi-million de dollars aux moyens de la fausse facturation de 768 tonnes d’ail et d’oignon. Les administrateurs, les fonctionnaires et les employés qui étaient regroupés en quatre “réseaux criminels”, seront poursuivis par les tribunaux, ajoute le rapport.

La production agricole à Cuba est mixte (exploitations agricoles privées, coopératives et fermes d’Etat), mais le marché dépend du monopole gouvernemental dont le sort polarise un intense débat qui réunit toutes les opinions possibles : depuis celle qui vise à la disparition de ce contrôle à celle qui vise à le durcir. En 2008, le président Raul Castro a mis en place la distribution des terres en usufruit et  il a annoncé de nouvelles modifications sur la forme d’exploitation des terres, en demandant aux travailleurs un effort pour surmonter la faible productivité. Mais l’absence de définition du monopole commercial et le nouveau cycle de réformes semblent avoir influés sur la mauvaise performance du secteur. Granma a indiqué que le Conseil des ministres a discuté du développement du régime d’usufruit et des changements dans les coopératives qui travaillent sur les terres de l’État, mais sans communiquer sur les décisions prises.

Le journal a indiqué que, même si la production augmente en 2012, les dépenses alimentaires seront à la hausse en raison de l’augmentation des prix internationaux. Granma a omis de donner le montant de la facture alimentaire de cette année, mais selon les précédents rapports elle tournerait autour d’au moins  1875 millions de dollars. Le vice-président José Ramon Machado Ventura a fixé le chiffre de 1500 millions de dollars en avril 2010 et un an plus tard le président de la société importatrice Alimport, Igor Montero, a déclaré que pour cet exercice les dépenses augmenteraient  de 25 % en raison de la hausse des prix.

Les importations alimentaires vont dévorées les revenus bruts du tourisme, qui en 2010 était de 2218 millions de dollars, selon le Bureau national des statistiques (ONE). Les principaux vendeurs d’aliments à Cuba sont les Etats-Unis, grâce à une exception légale par rapport à l’embargo commercial.

L’agriculture non sucrière et le bétail augmenteront leur production dans les neuf premiers mois de cette année de 7,2 %, selon le dernier rapport de l’ONE. Sur la même période l’année dernière, certains éléments clés étaient insuffisants (comme les haricots, qui ont augmenté de 61 %, la banane, de 17 % et la viande de porc qui a augmenté de 11 %), tandis que d’autres étaient déficients, tel que le lait frais, avec une baisse de 9 %.

Dans les industries essentielles, comme les légumes, la banane et la production de viande de porc, la production de janvier à septembre 2011 est encore en dessous de la moitié de ce qu’elle fut en 2007.

Malgré l’augmentation de la production de légumes et de fruits, il y a eu une baisse de la production dans la même période des produits tels que les pommes de terre, l’ail, les courges et le maïs. Les principales importations cubaines sont le lait, les haricots, le riz, le soja, la viande de porc, le blé, le maïs et l’huile.

Gerardo Arreola/La Jornada de Mexico


Enrique   |  Société   |  12 9th, 2011    |