FESTIVAL DEL CARIBE : La Tierra Caliente s’embrase!

Quoi de mieux, alors que la fournaise s’empare de la Havane, que de migrer vers l’Oriente, où une toute autre chaleur s’apprête à gagner Santiago de Cuba. Ouvrant le pas aux festivités estivales et au carnaval qu’on ne présente plus, le Festival del Caribe, qui a eu lieu début juillet pour sa 32ème édition, est déjà presque une institution.

Pendant une semaine, la ville sort de sa douce langueur et fait vibrer les Santiagueros au son des percussions venues de toutes les Antilles et d’Amérique latine, pour célébrer l’esprit et le folklore caribéen. En attendant la Quema del diablo, cet énorme brasier qui symbolise la mise à mort du diable et clôt la semaine dans l’euphorie générale, le festival est l’occasion rêvée de découvrir Santiago en se laissant porter par les manifestations qui ont lieu tout au long de la journée.

Grâce à la multitude de moto-taxis qui arpentent les rues et nous trimbalent en moins de deux (et pour trois fois rien !) aux quatre coins de la ville, on est transportés d’une fiesta martiniquaise – à l’honneur cette année – à une Conga endiablée aux portes de la forteresse du Morro ; d’une rencontre de rumba dans la Casa del Caribe à un défilé métissé dans le centre-ville. En moins de temps qu’il n’en faut pour organiser une visite dans les règles, voilà que le festival s’impose comme guide local et nous entraîne vers les rues animées, les lieux historiques et sacrés, les petits quartiers excentrés… Le Festival del Caribe, c’est le Cuba qu’on aime : une rencontre avec la « cubanité » profonde sur fond de danse et de musique. En se laissant porter par les concerts, les rencontres, les contes chantés, mais aussi les conférences qui ont lieu en parallèle de cette joyeuse ébullition, c’est l’histoire de l’ile, de l’esclavage et des croyances que l’on découvre. On en oublierait presque d’aller faire un tour à la plage… Dommage, ce serait faire l’impasse sur « l’Ode à Yemaya », un rituel de sacrifice qui rend hommage à la reine de la mer et propose une véritable immersion dans la religion afro-cubaine!

La programmation est riche et variée : mieux vaut se jeter sur le programme pour ne rien manquer ! Cependant, pour les moins agités et ceux dont les pentes ardues de Santiago auraient eu raison, le rendez-vous immanquable de la journée est le Parc Cespedes. Situé aux pieds de la cathédrale, c’est le cœur vivant du festival, le point de départ des défilés, là où s’improvisent des rencontres de rumba et où s’enchaînent, chaque soir, concerts et démonstrations de danses des pays invités. Toute la ville s’y retrouve dans une ambiance festive et bon enfant, pour prendre part au spectacle, danser et se laisser surprendre par des cultures inconnues.

Une fois la fête terminée, le berceau du son et de la trova n’abandonne pas les enfants de la fête, qui se retrouvent, à quelques pas seulement de la place pour danser : Casa de la Trova, Claquetta ou Casa de la Musica offrent une jolie prolongation des festivités et aident à patienter jusqu’au lendemain !

Gwladys Morey/Cuba autrement


Enrique   |  Culture, Société   |  10 24th, 2012    |