HOWARD ZINN ET LA DÉSOBÉISSANCE
Sous le titre: « Décès de l’historien, intellectuel et activiste nord-américain Howard Zinn…l’un des nôtres !! », la web Kaos en la Red a reproduit les éloges qui lui ont été dédiées par l’AP et Cuba debate, ainsi que par GARA et La Jornada…En effet, Kaos a eu raison de dire l’un des nôtres!! Car, sans aucun doute, Zinn l’était! Non seulement pour ce qu’il a dénoncé dans ses écrits, mais aussi par son parcours d’activiste contre l’establishment nord-américain et toutes les formes d’injustice et d’oppression existantes de par le monde.
Howard Zinn fut, indéniablement, un défenseur intransigeant des droits et de la dignité de l’être humain, et c’est en cela qu’il incarna si fidèlement l’intellectuel de gauche engagé dans les luttes sociales de son temps. Un engagement exemplaire qui se montrait à travers une conduite cohérente et conséquente, prêchant et pratiquant la dissidence et la désobéissance face au Pouvoir –sous n’importe quelle forme il se manifestait. Conscient, en plus, de ce que le problème n’était pas, qu’il “n’est pas la désobéissance mais l’obéissance civile”. C’est-à-dire: les mécanismes psychologiques et politiques qui poussent les êtres humains à obéir aux Pouvoirs qui les assujettissent. Ce conditionnement à l’obéissance qu’Étienne de La Boétie appela “la servitude volontaire” et qui tout au long de l’histoire a permis la légitimation et perpétuation de toutes les formes d’autorité, de pouvoir, de soumission.
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CHE GUEVARA AU-DELÀ DU MYTHE
LES CARNETS DE VOYAGE, film du réalisateur brésilien Walter Salles, récemment présenté au Festival de Cannes, retracent le voyage effectué à travers l’Amérique latine, en 1953, par un jeune bourgeois argentin nommé Ernesto Guevara de la Serna (1). Ce long-métrage évoque quelques mois de la vie du jeune Guevara. Les bases de l’oeuvre de Walter Salles reposent sur les carnets de Guevara et de son compagnon de route Alberto Grenado (2). L’odyssée racontée par les deux jeunes aventuriers argentins dévoile l’impact qu’eut sur Guevara la découverte des problèmes de pauvreté et d’injustice de son continent. Pourtant, le jeune Guevara du film de Walter Salles est très éloigné du mythe du Che. Salles traite du sujet avec lyrisme et humanité, plutôt que de se focaliser sur les choix politiques ultérieurs de Guevara.Nous connaissons tous Che Guevara, le guérillero héroïque qui fit sacrifice de sa vie au service de la révolution. Nous connaissons sa participation aux avant-postes de la révolution cubaine, ses responsabilités ministérielles sur l’île du Caïman vert et sa mort tragique en Bolivie. Mais au-delà du mythe, de l’icône révolutionnaire qu’il est devenu aujourd’hui, quel fut son itinéraire et quels furent ses choix politiques ?
ENTRETIEN AVEC LE PETIT-FILS DU CHE
« Je devais donner l’exemple, mais moi j’ai toujours été rebelle… »
Entretien avec Canek Sanchez Guevara, le petit-fils du Che
Le cigare cubain en main, la barbe mal implantée, la chevelure brune, de bonne stature, Canek est le petit-fils de Che Guevara, le fils d’Hildita Guevara, la première fille du guérillero argentin et cubain. Résidant aujourd’hui au Mexique, Canek fait partie des « enfants rebelles de la révolution », il est membre du MLC (Mouvement libertaire cubain).
Dans cet entretien, il exprime son point de vue sur Fidel Castro, le « Vieux », sur la révolution cubaine, et le rejet que celle-ci lui inspire. Son témoignage met en évidence son besoin de rompre avec les mythes de la révolution, qui auront bercé son enfance et son adolescence. Pour Canek, la révolution cubaine n’est qu’un vulgaire capitalisme d’État. Elle a accouché d’une bourgeoisie d’État qui use aujourd’hui des organes répressifs d’une dictature pour maintenir ses privilèges. La révolution a été étouffée par sa bureaucratie, par la corruption, par le népotisme et la verticalité.
Canek dévoile pour nous ce qu’est la criminalisation de la différence à Cuba, les persécutions contre ceux qui refusent la culture officielle et préfèrent vivre aux marges de la société : homosexuels, punks, libres-penseurs, syndicalistes et poètes…
Cet anarchiste hétérodoxe a une vision très personnelle du rôle que doivent jouer les libertaires pour parvenir à libérer Cuba de la bourgeoisie socialiste. Nous devons comprendre son réalisme et la nécessité qu’il ressent de rompre avec certains schémas libertaires, si peu adaptés à une transformation sociale sur la grande île des Caraïbes.
Ses opinions, son récit sur ce qu’est une éducation cubaine, son regard les yeux fixés sur le rétroviseur de son existence à Cuba, où s’est accomplie une partie du destin de sa famille, font de cet entretien un témoignage unique devant définitivement nous permettre de jeter le mythe de Fidel Castro et de la révolution tropicale aux poubelles de l’histoire.
CHOMSKY, LE “BUFON” DE CHAVEZ
Un texte pertinent d’un anarchiste publié dans Cuba Libertaria sur la vraie nature et les limites nationalistes d’une analyse et d’un combat cantonné à l’anti-impérialisme.Contrairement à ce que pensent beaucoup de gens, la capacité de croire en des mensonges et d’accepter aveuglément une fiction, aussi ridicule et fausse soit-elle, n’est pas l’apanage des imbéciles et des ignorants. Le célèbre essayiste Noam Chomsky vient de nous montrer que les intellectuels, individus souvent cultivés, intelligents et perspicaces, peuvent, eux aussi, devenir crédules et accepter des comportements et des actes politiques clairement démagogiques, autoritaires et fallacieux. En tout cas, s’ils n’y croient pas, ils simulent bien.
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CYBERESPACE ET LIBERTÉ D’EXPRESSION
Depuis 1959, l’année où les forces révolutionnaires renversèrent le régime pro-soviétique de Fulgencio Batista et installèrent un régime autoritaire, le président Fidel Castro Ruiz a été le leader incontesté de Cuba. Dans les années 1990, suite à l’effondrement de l’Union soviétique, Cuba a vécu une diminution significative de l’aide économique et financière de ses anciens alliés, cela provoqua une crise aggravée par un embargo économique imposé par les États-Unis depuis 1962. Lire la suite »