Cuba. Qui a peur de la littérature ?

JOSÉ LEZAMA LIMA. L’IMPOSSIBLE A FRANCHI LA PORTE DU SORTILÈGE

Lezama Lima était un homme énorme. Le soir, quand il se promenait sur les quais du vieux port de La Havane, il aimait à dire qu’il se devait « à la Méditerranée et à son ouverture à l’Atlantique ». D’autres intellectuels qui avaient l’habitude de se réunir en plein air, devant un débit de café au lait, le regardaient marcher « du pas sûr du mulet au bord de l’abîme » que Lezama avait chanté dans un poème. Il y avait quelque chose d’infini chez Lezama, qui écrivit un jour dans une lettre : « Je vis dans l’éternité, dans ce qu’il reste lorsqu’on traverse le miroir ». Il était asthmatique et dans les moments de crise il y faisait référence avec la formule habituelle : « Me voici avec mon gilet mozartien sur mon ventre wagnérien ». Pourtant, c’était un grand fumeur de cigares, qui abusait aussi du Dyspne Inhal, inhalations anti-asthmatiques (devenues introuvables à Cuba dans les années soixante), et un très gros mangeur. Il pouvait, paraît-il, ingurgiter une quantité de nourriture inouïe ; nul plaisir n’était comparable pour lui à ceux de la table et de la conversation. Il était si gros qu’à sa mort, les employés des pompes funèbres ont dû sortir le cercueil par la fenêtre.
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Enrique   |  Culture, Société   |  10 27th, 2020    | 

La Maison de l’Amérique latine de Paris poursuit l’exposition du Cubain Agustín Cárdenas

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La Maison de l’Amérique latine de Paris poursuit son agenda des rencontres et d’expositions dont celle de l’artiste cubain Agustín Cárdenas (1927 2001) internationalement reconnu comme l’un des grands sculpteurs du XXe siècle, mais aussi un immense peintre et dessinateur, comme l’était Giacometti, avec la même recherche obsessionnelle de la vérité mystérieuse de la forme.

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Enrique   |  Culture, Histoire   |  10 23rd, 2020    | 

Marcelo Salinas López. Anarchiste et journaliste cubain

Le 30 octobre 1889, l’écrivain, journaliste et militant anarchiste Marcelo Salinas López, également connu sous les noms de Jorge Gallart, Pedro Martin et Palomero, est né à Batabanó (La Havane), dans une très modeste demeure. À l’âge de cinq ans, il s’installe avec sa famille à Santiago de las Vegas (Boyeros, La Havane), où il passe son enfance ; il va à peine à l’école. Il a travaillé comme ouvrier agricole et comme travailleur manuel (maçon, éboueur, etc.). Au début du siècle, il était déjà membre du mouvement anarchiste. En 1910, il émigre à Tampa (Floride, États-Unis) où il travaille comme ouvrier et lecteur dans une usine de tabac. Il a également passé un certain temps à Key West (Floride, États-Unis).

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Enrique   |  Histoire, Politique   |  10 20th, 2020    | 

Boris Santa Coloma. Anarchiste et membre de la résistance à la dictature de Fulgencio Batista

Né dans la ville de San Nicolás, il fit ses études dans sa ville natale, puis il poursuivit ses études à l’Instituto Nro. 1 de La Havane, où il était inscrit en sciences commerciales.

Pour gagner sa vie, il  travailla dans différentes entreprises de la capitale jusqu’à ce qu’il obtienne un emploi dans la multinationale Frigidaire, où il mena des activités syndicales au sein de l’ l’UST (Union syndicale des travailleurs) en gagnant le respect et la sympathie de ses collègues. Il eut alors des problèmes avec la direction pour s’être érigé en défenseur de leurs droits, ce qui lui valut d’être licencié.
A la recherche d’un nouvel emploi pour gagner sa vie, il obtint un poste dans une petite entreprisee et c’est là que le coup d’Etat astucieux de Fulgencio Batista du 10 mars 1952 le surprit.

Enrique   |  Culture, Histoire, Politique   |  10 20th, 2020    | 

Enrique Roig San Martin. L’anarchiste précurseur des luttes ouvrières à Cuba

Enrique Leonardo de Jesus Maria Roig San Martin fut le précurseur des luttes ouvrières à Cuba, il prit fait et cause pour le courant anarcho-syndicaliste du mouvement ouvrier espagnol de l’époque. Il a été le premier Cubain à guider le prolétariat sur la voie de la lutte des classes en prêchant l’internationalisme prolétarien.

Il est né à La Havane le 5 novembre 1843. Son père, Juan Tomás, était médecin et cubain, et sa mère, María del Carmen, était mexicaine. Il fait ses premières études à l’école San Anacleto, à La Havane. En 1859, son frère Pedro Celestino l’emmène à Manzanillo, où il apprend le métier de maître sucrier. Il épouse Eugenia Delgado en 1866, elle meurt l’année suivante. Il retourne à Santiago de Las Vegas et y épouse Manuelita Rodríguez, avec laquelle il aura huit enfants. Grâce à l’expérience qu’il a acquise à Manzanillo, il a pu travailler dans plusieurs sucreries de l’ouest de Cuba.

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Enrique   |  Culture, Histoire, Politique   |  10 20th, 2020    | 

Alfredo López. L’anarchiste fondateur du mouvement syndical cubain

Alfredo López était le leader du syndicat des arts graphiques de La Havane. Il fut assassiné à l’âge de 32 ans sur ordre du tyran Gerardo Machado le 20 juillet 1926. Son corps a été retrouvé des années plus tard sur les pentes du château d’Atarés à La Havane, où il avait auparavant été détenu et torturé. Il était né le 2 août 1894 à Sagua La Grande, de son père Alfredo López de Cosío, un anarchiste asturien vivant à Cuba, et de sa mère Patricia Arencibia Rojas. Dès son plus jeune âge, il a été l’un des promoteurs et l’un des dirigeants de l’Association des typographes. Des années plus tard, déjà résident de La Havane, cette préparation lui permit de trouver un emploi à l’imprimerie La Mercantil, où il s’est rapidement impliqué dans les revendications des travailleurs pour de meilleures conditions de vie. Il a alors trouvé une raison d’être et d’agir en fonction des idées anarchistes que son père lui avait transmises.

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Enrique   |  Culture, Histoire, Politique   |  10 19th, 2020    | 

DEUX FILMS SUR LA QUESTION NOIRE À CUBA

Les apports africains dans la culture cubaine sont visibles aussi bien dans l’art (musique, danse, littérature, arts plastiques…) que dans la vision cubaine des réalités, la façon dont les habitants règlent les problèmes, la vision qu’ils ont de l’avenir et le sort qu’ils font à la mort.
Il n’est cependant pas simple de déterminer formellement l’origine culturelle de certaines pratiques. Comme le dit si bien le poète Nicolás Guillén : « [...] ici, tout est mélangé. »
S’il y a un domaine où les études sont formelles quant à l’origine des pratiques, c’est la religion. Beaucoup d’organisations, de symboles et de célébrations ont été importés par les esclaves africains du XIXe siècle. Ces mouvements populaires, relativement autonomes, rassemblent de nombreux Cubains.

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OSHA NIWÉ. ESCLAVE DE LA MUSIQUE. Un film de Mireille Mercier Balaz et Daniel Pinós. Un portrait du chanteur cubain Lazaro Rós, “el akwon mayor”, la plus importante figure de la musique traditionnelle afro-cubaine. En 1994, lors du tournage de ce film en pleine période spéciale, il participait à un processus de large diffusion musical en enregistrant avec des musiciens de rock et de jazz comme les célèbres Chucho Valdés et Gonzalo Rubalcaba. Il continuait d’enregistrer, de composer et poursuivait ses recherches sur les traditions africaines. Ceci afin que cette culture, qui a résisté à toutes les formes de domination, soit préservée.

Pour visionner les 3 parties de la version française de ce film, allez sur Youtube et le lien suivant :

http://www.youtube.com/watch?v=Orp7UER3A50

ASI NA’MA. CUBA L’AFRICAINE. Un film de Mireille Mercier Balaz et Daniel Pinós. Le documentaire, tourné en 1992, met en évidence les marques d’une identité et d’une histoire, à travers différentes rencontres. Nous suivons nos personnages sur leurs lieux de travail et sur leurs lieux de vie. La construction du film alterne l’évocation du passé et du présent. Historien, journaliste, musiciens, danseurs, comédiens, religieux, leur vie sociale est rythmée par les tambours, les fêtes et les cérémonies religieuses.

Pour visionner les 9 parties de la version française de ce film, allez sur Youtube et le lien suivant :

https://www.youtube.com/watch?v=jtY7vpMwiwY&t=183s


Enrique   |  Culture, Politique, Religion   |  10 12th, 2020    | 

ONU : le gouvernement cubain soutient l’action de la Chine contre les ouïgours

Le gouvernement cubain soutient l’action de la Chine contre les ouïgours, dans la région du Xinjiang, De nombreux rapports signalent l’existence d’un vaste réseau de camps de rééducation politique dans la région chinoise habitée par des musulmans de la minorité ouïgoure.

Un groupe de 39 pays, principalement des puissances occidentales et leurs alliés, s’est réuni mardi aux Nations unies pour dénoncer la situation des droits de l’homme dans la région chinoise du Xinjiang, tandis que le gouvernement cubain a lu une déclaration soutenant le pays asiatique.

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Enrique   |  Actualité, Politique, Répression   |  10 8th, 2020    | 

Orwell à Cuba

Le troisième livre de Frédérick Lavoie remplit ses promesses d’enquête élaborée et bien informée. Ce qui ne semblait qu’un prétexte au départ, la publication d’une traduction cubaine de 1984 de George Orwell, devient au fil des pages une sorte de métahistoire. Les écrits d’Orwell et leur diffusion à Cuba finissent par imbiber le fond, la forme et le sens du livre, un fil que tire l’auteur et qui permet de ne pas perdre de vue sa question fondamentale : où est la limite de l’expression dans un régime en transformation ? Limite qu’il testera lui-même, avec une intervention qui crée un dénouement à son enquête. En devenant acteur du récit, il déroge pour de bon au rôle limité du journaliste-témoin. Et la censure ne viendra finalement pas d’où on l’attendait. Cette question que l’auteur martèle fait agréablement varier le rythme du récit, mais le foisonnement de détails ne conviendra pas au lecteur impatient. Avec ce livre, Frédérick Lavoie s’invite assurément en littérature, proposant une oeuvre beaucoup plus achevée que le « premier brouillon de l’histoire ».


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Enrique   |  Culture, Histoire, Politique   |  10 5th, 2020    | 

Heberto Padilla, avec le temps

Considéré par la critique comme le poète le plus important de la première génération de la Révolution, Heberto Padilla s’est réfugié aux Etats-Unis après que son livre Fuera del juego (Hors-Jeu), primé par un jury international à Cuba en 1967, eut consacré la fin de la lune de miel entre le marxisme à la cubaine et les intellectuels latino-américains ou européens. Dans ses vers amers, explosifs et sombres, il a fait miroiter un Cuba que presque personne ne voulait voir et que la propagande cachait à coups de slogans et d’hymnes. Les autorités cubaines ont poussé des hauts cris et l’ont incarcéré.

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Enrique   |  Culture, Histoire, Répression   |  10 3rd, 2020    |