LE « MALECONAZO ». LA PREMIÈRE MANIFESTATION CONTRE LE RÉGIME DE FIDEL CASTRO DEPUIS LA RÉVOLUTION DE 1959
La manifestation du 5 août 1994 appelée « Maleconazo » est une manifestation contre le régime castriste qui eut lieu à La Havane sur l’avenue du bord de mer «el Malecón ». Elle est considérée comme l’une des plus importantes depuis le début de la révolution cubaine en 1959.
19 juillet 1994. Mémoire d’un naufrage
Confrontés à des conditions de vie difficiles, les Cubains continuent d’émigrer massivement, vingt ans après la ”crise des balseros (1)”, qui avait vu quelque 37 000 personnes se jeter à la mer sur des embarcations de fortune pour gagner les Etats-Unis.
Cette vague d’émigration intervenait au pire de la crise économique qui a suivi l’effondrement de l’empire soviétique et avait constitué la première grande protestation populaire contre le régime de Fidel Castro, alors au pouvoir depuis 35 ans.
Aujourd’hui, même plusieurs milliers de Cubains émigrent chaque année, pour la plupart de manière légale.
Le 19 juillet 1994, au petit matin, quatre vedettes cubaines équipés de lances à eau ont attaqué un vieux remorqueur, “le 13 de marzo”, fuyant Cuba avec 72 personnes à bord. Les faits se sont produits à sept milles de distance des côtes cubaines, en face du port de La Havane. La plainte indique aussi que les vedettes ont éperonné le remorqueur fugitif dans l’intention de le faire couler, en même temps qu’elles inondaient d’eau sous pression toutes les personnes qui se trouvaient sur le pont du navire, dont des femmes et des enfants.
Les supplications des femmes et des enfants en train de se noyer ont été sans effet et provoquèrent l’hilarité des équipages cubains. La vieille embarcation “13 de Marzo”. L’intervention de la marine cubaine fit 41 morts, dont 10 enfants.
Mais ce n’étaient que de dangereux terroristes à la solde de la CIA et de la mafia de Miami. Encore un glorieux fait d’armes des forces armées cubaines…
Cuba sous le choc de la mort d’un Noir abattu par la police
Les forces de l’ordre ont empêché tout rassemblement pour protester contre la mort de Hansel Hernandez, 27 ans, tué à La Havane le 24 juin alors qu’il était suspecté de vol.
Des journalistes indépendants, des militants des droits humains et surtout des artistes contestataires, tous arrêtés ou empêchés de quitter leur domicile : le gouvernement cubain a employé les grands moyens mardi pour empêcher les manifestations de protestation convoquées dans toute l’île, cinq jours après la mort d’un Noir de 27 ans, abattu dans le dos par la police. Des centaines de militaires ou de membres de la Police nationale révolutionnaire (PNR) ont privé de leur liberté de mouvement les activistes qui avaient relayé, sur les réseaux sociaux, les appels aux rassemblements.
Idolâtres, sachez qui vous admirez !
Dans plusieurs villes des Etats-Unis comme à Paris, à l’occasion des affaires George Floyd et Adama Traoré, on a pu voir quelques manifestants, communistes, gauchistes, ignorants ou imbéciles, ou le tout mêlé, arborer sur leur T-shirt l’inévitable et célèbre portrait d’Ernesto Guevara, dit le Che.
Ces manifestations d’idolâtrie guévariste sont ici d’autant plus lamentables que la détestation dont Guevara fit preuve à l’égard des Noirs est amplement avérée. A Cuba, entre autres endroits, quiconque n’est pas adorateur servile du régime vous dira que les déclarations ouvertement racistes du révolutionnaire professionnel, après sa lamentable tentative d’exportation de la révolution dans l’ex-Congo belge, sont bien connues. Mais son racisme venait de plus loin. Avant d’être le fusilleur en chef et épurateur de la révolution cubaine avec son compère Raúl Castro, Guevara avait écrit ceci, dans son journal de voyage en Amérique du Sud (Diarios de Motocicleta), lors de son passage à Caracas : « Les Noirs, ces magnifiques spécimens de la race africaine qui ont conservé leur pureté raciale grâce à leur peu de goût pour le bain, ont vu leur territoire envahi par un nouveau spécimen d’esclave : le Portugais. Le mépris et la pauvreté les unissent dans leur lutte quotidienne, mais la manière différente d’affronter la vie les sépare complètement ; le Noir indolent et rêveur dépense ses sous en frivolités ou en coups à boire, l’Européen a une tradition de travail et d’épargne qui le suit jusque dans ce coin de l’Amérique et le pousse à progresser, indépendamment même de ses aspirations individuelles. »
L’activisme afro-cubain en 7 projets
En ce printemps 2020, l’actualité internationale met en lumière le racisme structurel qui marque nos sociétés et notre planète. On a beau célébrer la Journée Mondiale de l’Afrique le 25 mai, manifester contre la violence policière ou déboulonner quelques statues racistes…
Les Africains et afro-descendants, à Cuba comme ailleurs, ne se contentent pas de ces minces occasions de faire entendre leur voix et leur point de vue, dans un monde où les décisionnaires sont majoritairement blancs. Et hommes d’ailleurs, nous y reviendrons.
Un journaliste officiel accuse Ariel Ruiz Urquiola d’être “un mercenaire au service de l’empire”
Les années passent et le discours des médias à propos des dissidents ne change pas à Cuba. Nous dénonçons depuis de nombreuses années, sur Polémica cubana, les propos des autorités cubaines qui consistent à disqualifier les activistes cubains lorsqu’ils veulent dénoncer la situation sur l’île en matière des droits de l’homme, en les traitant de « mercenaires », d’« agents de l’empire », de contre-révolutionnaires financés par la CIA ».
Projet Akokán : faire revivre un quartier oublié
Les origines africaines, ses lieux de culte ouverts et ses cérémonies cachées, les attentes de ceux qui, il y a des années, ont modelé et compris l’opportunité du progrès, la lutte contre l’oubli et l’abandon, accompagnent les efforts d’Akokán. Ses intentions ? Construire les outils nécessaires à Los Pocitos pour développer tout son potentiel.
La victoire d’Ariel Ruiz Urquiola. Il interviendra au Conseil des droits de l’homme des Nations unies
La décision sera rendue officielle lundi prochain. Ariel Ruiz Urquiola devra attendre jusque-là pour savoir quand il comparaîtra devant le Conseil des droits de l’homme.
Le biologiste et écologiste cubain Ariel Ruiz Urquiola comparaîtra devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, après cinq jours de grève de la faim devant le siège de cette organisation à Genève, en Suisse, ont annoncé des personnes proches de lui.
Cuba va rouvrir partiellement son tourisme, son transport et ses commerces
La distanciation physique et l’usage du masque dans toutes les activités resteront toutefois obligatoires.
Le gouvernement cubain a annoncé mercredi une réouverture progressive du tourisme, du commerce et du transport public, après avoir déclaré sous contrôle l’épidémie de coronavirus.
L’île de 11,2 millions d’habitants n’a plus enregistré de décès lié à la maladie depuis onze jours et n’a compté que cinq nouveaux cas mercredi, pour un total de 2 211 cas dont 83 décès.
Désormais, elle va entrer dans l’étape « de reprise post Covid-19, qui vise à revenir aux conditions les plus normales possibles », a déclaré le président Miguel Diaz-Canel lors d’une réunion du Conseil des ministres.
« ¡Tierra! » et l’internationalisation de l’anarchisme cubain (1902-1915)
Dans le texte ci-dessous (1), Amparo Sánchez Cobos raconte l’histoire de « ¡Tierra! », le plus important organe de presse que le mouvement libertaire cubain fit paraître dans les premières années du XXe siècle, dévoilant par là même un pan de l’histoire ouvrière de ce pays, grandement marquée durant cette période par la pensée anarchiste.
« La presse est gloire et boue
la presse lave et éclabousse,
la presse est une boutique
où tout est à vendre. »
« ¡Tierra! », « Cantar », 27 décembre 1902