Une brève histoire de l’homosexualité à Cuba, de la révolution à nos jours
Reportage [2/3]
Si la révolution cubaine de 1959 a immédiatement apporté un grand nombre d’avancées sociales sur les plans de l’éducation, du logement ou encore de la santé et si l’arrivée au pouvoir des barbudos et Fidel Castro s’est accompagnée de mesures très progressistes à destination des femmes, des noirs et des plus défavorisés, il n’en fut pas de même pour toute une frange de la population, en l’occurrence, les homosexuels. [1]
Revenir sur cette histoire permet de mettre en lumière les tentatives et les erreurs d’une Révolution qui a souvent servi d’exemple aux peuples en lutte, afin de comprendre les mécaniques de pouvoir et de contrôle d’un État qui cherche à se maintenir, ainsi que sur ses capacités d’adaptation et de résilience. Enfin, cela permet d’appréhender en partie la situation politique actuelle à Cuba, traversée de conflits et d’espoirs de changements.
Les œuvres qui jalonnent cet article sont successivement celles de la peintre Rocío García et du photographe Eduardo Hernández Santos, qui sont deux des artistes cubains à avoir les premiers choisis d’assumer de centrer une partie de leur travaux autour de l’homosexualité et de défendre, avant que cela devienne acceptable, les infinies représentations des corps, des fantasmes et des sexualités.
Face au Covid-19, Cuba se bat sur tous les fronts
Avec seulement 79 décès recensés à ce jour, l’île de Cuba offre une belle résistance à la pandémie de coronavirus. Elle s’appuie pour cela sur un secteur médical très étoffé, qui lui permet également d’envoyer des médecins à l’étranger pour lutter contre cette maladie.
Le porte-à-porte des blouses blanches ne faiblit pas depuis deux mois à Cuba. Les habitants des principales villes de l’île reçoivent régulièrement la visite d’étudiants en médecine ou de soignants qui viennent s’enquérir de leur santé, de leurs activités quotidiennes et vérifier qu’ils appliquent bien les mesures de protection contre le Covid-19. Les masques sont pratiquement tous confectionnés localement, tout comme les solutions hygiéniques destinées à se laver les mains. Et les personnes qui ressentent les symptômes de la maladie sont invitées à se rendre rapidement dans le centre médical qui se trouve dans chaque quartier.
Déclaration officielle du Mouvement San Isidro (1)
Comment la société cubaine gère la crise du COVID-19
Cuba est l’un des derniers pays du bloc socialiste dont le régime est encore en place. Si la vie sur l’île donne parfois l’impression de s’être figée dans le temps, il serait faux de penser que rien n’a changé. De la révolution contre le dictateur Batista au rapprochement opportuniste vers le « communisme » de l’Union soviétique, de la transition d’un capitalisme d’État à l’ouverture du pays à l’économie de marché, le régime a souvent dû se métamorphoser pour se maintenir. Cette ouverture signerait selon nombre d’observateurs, la fin – s’il existait encore – de l’idéal révolutionnaire, du moins, d’une tentative de faire un pas de côté avec le capitalisme mondialisé tel qu’on le connaît.
Reportage [1/3]
L’Espagne et l’anarchisme à Cuba
Les libertaires ont lutté à Cuba contre toutes sortes de régimes despotiques, celui de Batista n’a pas fait exception. Des centaines de dissidents cubains ont subi des persécutions, des tortures, la mort et l’exil pour leur participation à des actions de protestation, y compris armées, contre la dictature. Parmi les combattants anti-Batista figuraient de nombreux anarchistes : Boris Luis Santa Coloma (tué lors de l’attaque de la caserne Moncada), Miguel Rivas (disparu), Aquiles Iglesias et Barbeito Álvarez (exilés), ainsi qu’Isidro Moscú, Roberto Bretau, Manuel Gerona, Rafael Cerra, Modesto Barbieta, María Pinar González, Pablo Madan, Plácido Méndez, Eulogio Reloba (et leurs enfants), Abelardo Iglesias et Mario García (également avec leur premier enfant). Tous ont été emprisonnés, et dans certains cas torturés, même à mort, comme ce fut le cas pour Isidro Moscou. Les anarchistes étaient présents dans les guérillas. Gilberto Liman et Luis Linsuaín y participèrent sur le front de l’Est. Dans celles de l’Escambray, l’une des principales figures était Plácido Méndez. La lutte urbaine utilisa les locaux de l’Association libertaire de La Havane pour centre de réunions conspiratrices, tant pour le Mouvement du 26 juillet (1) que pour le Directoire révolutionnaire (2).
L’histoire d’une chanson censurée : “Habáname”, “Havane-moi” de Carlos Varela
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Dans l’histoire de ces 60 dernières années, la censure a toujours été présente à Cuba. Au milieu des fêtes du 500e anniversaire de La Havane, personne ne s’attendait à ce que la chanson “Habáname” de Carlos Varela soit censurée.
Certains des vers de la chanson ne semblaient pas correspondre à un article du journal officiel Granma oú il est affirmé : « Les meilleurs moments à La Havane ont été ceux des 60 dernières années ».
La poésie de Carlos Varela a démantelé ces propos. Pourtant, les organisateurs d’un gala du samedi 16 novembre dernier ont préféré, à leur manière, suivre le scénario imposé par les officiels. L’actrice Blanca Rosa Blanco et le saxophoniste Michel Herrera ont interprété, sans que ce soit leur faute, l’une des chansons les plus fredonnées de l’auteur-compositeur-interprète.
Dans des déclarations au site numérique Cibercuba, Varela lui-même a reconnu : « Je ne sais pas quelle main se cache derrière cela. Ils n’ont pas compté sur moi. Je ne comprends pas pourquoi quelqu’un se sent autorisé à n’utiliser qu’un fragment de ma chanson et à omettre seulement les vers qui lui donnent un sentiment de douleur ».
Le gouvernement cubain anéantit la liberté d’expression sur Internet
Des organisations et la presse indépendante signent un manifeste contre le décret-loi 370.
Plusieurs organisations et médias ont publié une déclaration dénonçant le fait que le gouvernement cubain anéantit la liberté d’expression sur Internet par le biais du décret-loi 370.
Les signataires, dont le site de contre-information 14ymedio, soutiennent que, bien que la censure contre la liberté d’expression et de la presse vienne de loin à Cuba, la situation a été aggravée par une nouvelle législation concernant les télécommunications, dont les effets sont évidents dans le contexte de la pandémie de coronavirus.
Les travailleurs cubains ont eu peu à célébrer à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs
L’Association syndicale indépendante de Cuba dénonce les abus commis par le régime de La Havane en période de pandémie.
L’Association syndicale indépendante de Cuba (ASIC) a dénoncé l’inclusion de la Central de Trabajadores de Cuba (CTC), une organisation monopolistique imposée par l’Etat et bras de contrôle social du régime cubain, dans une initiative régionale pour célébrer le 1er mai.
Le CTC « est une protagoniste, avec les mécanismes de répression de la dictature, de la violation systématique des libertés syndicales et un complice de la répression que nous subissons en tant que militants du syndicalisme indépendant à Cuba », a déclaré l’ASIC.
Livre : “Cuba, une révolution” de Vincent Bloch
Cuba, une révolution est la publication d’une partie de la thèse soutenue en 2012 par Vincent Bloch, chercheur de l’EHESS, que nous avions précédemment évoqué à l’occasion d’un de ses articles paru dans la revue Communisme (1). Souhaitant aller à rebours des mythologies pro ou anti construites autour de la révolution cubaine, il revient dans cette étude touffue principalement sur la mise en place du nouveau pouvoir. Pour ce faire, Vincent Bloch met à profit différentes sources d’inspiration théorique, parmi lesquelles François Furet et son analyse de la Révolution française, Hanna Harendt pour son étude phare sur Les Origines du totalitarisme, ou Claude Lefort et sa grille de lecture du phénomène communiste.
Cuba cherche à développer ses mines de nickel à ciel ouvert
L’industrie cubaine du nickel cherche à étendre ses mines à ciel ouvert à la recherche de ce métal précieux. Selon Juan Ruíz Quintana, directeur général des mines au ministère de l’énergie et des mines, « des recherches géologiques sont menées pour découvrir de nouvelles zones riches en ce métal et en d’autres ».
Le fonctionnaire a participé à un forum international sur l’industrie du nickel et du cobalt organisé par la Chine chaque année, qui s’est réuni jusqu’à jeudi dans la ville de Guangzhou, dans la province méridionale de Guangdong.
Selon Prensa Latina, Ruiz Quintana présentera une analyse de la situation du secteur sur l’île, qui comprendra les conditions actuelles de l’industrie nationale du nickel et les perspectives d’investissement.
En plus du site d’extraction de nickel de Moa, il existe actuellement un projet vierge à Cuba dans la région de San Felipe, Camagüey, où, selon le directeur général de l’exploitation minière, il y a plus de 300 millions de tonnes du gisement, et un autre plus petit dans la région productrice d’ananas de Cajálbana, avec environ 50 millions.