L’artiste cubain Luis Manuel Otero Alcántara a été libéré
L’artiste cubain Luis Manuel Otero Alcántara est sorti de prison ce vendredi 13 mars vers minuit, selon la confirmation du producteur et membre du Mouvement San Isidro, Michel Matos.
« Ça continue ! », a déclaré M. Matos lors d’une conversation avec ADN Cuba. La conservatrice d’art Claudia Genlui, la petite amie d’Otero Alcantara, a également confirmé la nouvelle sur son profil Facebook.
L’artiste était détenu depuis le 1er mars et devait subir un procès pour le prétendu « crime » d’outrage aux symboles cubains et un autre pour « dommages » à la propriété. Le premier de ces procès était prévu pour le 11 mars, mais sans autre explication, il a été reporté jusqu’à nouvel ordre.
Amnesty International a demandé la libération de l’artiste indépendant Luis Manuel Otero Alcántara
« Nous avons reçu des informations selon lesquelles Luis Manuel Otero, un artiste et membre du mouvement San Isidro, a été détenu dimanche dernier à Cuba dans des circonstances alarmantes. Un autre cas qui démontre la façon dont le gouvernement cubain tente de faire taire les voix critiques dans le pays. Nous serons vigilants”, a écrit Amnesty International sur son Twitter officiel.
Répression d’artistes insurgés à Cuba contre le décret-loi 349 et la politique de censure
Ils sont Cubains, mais parce qu’ils croient que la liberté d’expression peut être un instrument de progrès vers un gouvernement pragmatique et plus ouvert au dialogue que ses prédécesseurs, ils sont traqués comme des ennemis de la Révolution. Avec l’intention d’attirer l’attention de la communauté internationale, l’écrivaine Verónica Vega nous livre ici son rapport sur les événements qui ont fait basculer l’opinion publique de son pays.
JUGEMENT EN RÉFÉRÉ CONTRE LUIS MANUEL OTERO ALCÁNTARA DU MOUVEMENT SAN ISIDRO
Le dimanche 1er mars, à 14 h 30, Luis Manuel Otero Alcántara a été arrêté devant son domicile et s’est vu interdit d’en sortir en raison de l’appel lancé par des secteurs de la communauté LGTBIQ à une manifestation devant l’Institut cubain de radio et de télévision. Pendant le processus d’arrestation de Luis Manuel, Claudia Genlui a subi une violence policière extrême, pour avoir tenté de s’informer à propos de l’arrestation. Elle a été battue par une femme policière, jetée à terre et laissée sur la voie publique, sans aucune procédure, son téléphone portable a été pris sans le mandat d’un juge, ce que nous considérons comme un vol commis par ces mêmes forces de sécurité et d’ordre public.
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L’ICAIC licencie la directrice du Festival des jeunes réalisateurs
Les réalisateurs exigent une fois pour toutes que le débat sur “la liberté de création, le droit de s’exprimer et de montrer en tant que cinéastes notre vision de Cuba” ait enfin lieu.
La présidence de l’ICAIC a licencié la cinéaste Carla Valdés León, qui était directrice du Festival de la jeunesse de l’ICAIC, lors d’un nouveau virage répressif qui accentue le conflit entre l’organe de l’État et les jeunes réalisateurs cubains.
Le conseil d’administration de la compétition, la plus importante à Cuba dédiée aux films réalisés par des personnes de moins de 35 ans, a déclaré dans un communiqué que la décision de l’ICAIC s’inscrit dans le cadre du conflit déclenché après la censure du court métrage Sueños al pairo (Rêves à l’arrêt), de José Luis Aparicio Ferrera et Fernando Fraguela Fosado. C’est une décision de l’Institut après laquelle deux douzaines de cinéastes ont retiré leurs films de la sélection officielle, en solidarité avec les censurés.
Les pénuries de produits sont préoccupantes à Cuba
Le gouvernement cubain déclare qu’en raison de pressions extérieures, il est obligé de donner la priorité à trois produits d’importation : les denrées alimentaires, les médicaments et le carburant.
La pénurie à Cuba est une fois de plus dans l’œil du cyclone avec ses longues et chaotiques files d’attente à La Havane et dans d’autres villes de province. Lorsque les produits manquants apparaissent, de longues files d’attente se forment pour les acheter. Il y a des affrontements et des critiques sévères à l’égard des autorités et des gestionnaires.
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Dans la ville nucléaire cubaine bloquée dans les années 90
Certaines personnes vivent encore à proximité d’une centrale nucléaire désaffectée, construite avant l’effondrement de l’Union soviétique.
En 1976, Cuba et l’URSS signent un accord pour construire plusieurs centrales nucléaires dans la ville de Juragua, près de Cienfuegos, à 230 kilomètres au sud-est de La Havane. La construction du premier réacteur commence en 1982 sous la supervision de Fidel Castro Díaz-Balart, le fils aîné du leader cubain Fidel Castro. Le projet comprend également la fondation d’une ville calquée sur celle de Pripyat, située à trois kilomètres de la centrale nucléaire de Tchernobyl.
Roberto Fonseca, pianiste de jazz cubain
Pianiste, interprète, multi-instrumentiste, compositeur, réalisateur et meneur de groupe cubain. Né à La Havane, où il réside encore, il a déjà sorti neuf albums en solo dans lesquels il s’efforçe de marier les genres. Nommé pour un Grammy Award, ses nombreuses tournées lui ont permis d’avoir déjà parcouru plusieurs fois le monde. Au cours de sa carrière, il aura œuvré pour réaliser l’ambition de ses débuts en 1990 :
“Peu importe où se trouvent les gens, je veux qu’ils puissent entendre ma musique et se dire, “C’est du Roberto Fonseca”.”
Roberto continue d’épater, exprimant avec prouesse à quel point il fourmille d’idées, avec une sensibilité pour le jazz et des racines profondément ancrées dans la tradition afro-cubaine.
Paul Lafargue, la vie de l’auteur du “Droit à la paresse” est un vrai roman
Insoumis, polémiste, gendre de Marx, député, en fuite en Espagne, en exil à Londres, suicidé volontaire avec sa femme Laura… La vie de l’auteur du Droit à la paresse est un vrai roman.
Né à Santiago-de-Cuba le 15 janvier 1842, mort à Draveil (Seine-et-Oise) le 25 novembre 1911 ; docteur en médecine ; il épousa Laura, fille de Karl Marx ; membre de la Première Internationale, franc-maçon — voir E. Thirifocq — fondateur, avec Guesde, du Parti ouvrier français, vulgarisateur du marxisme.
L’ascendance de Paul Lafargue était des plus complexes. Sa grand-mère paternelle, une mulâtresse de l’île de Saint-Domingue, mariée à un Français probablement venu de la région bordelaise, chercha refuge à Cuba lors du soulèvement des Noirs (1796-1802) au cours duquel son mari disparut. Expulsée de Cuba, comme tous les émigrés français, par la révolte des colonies espagnoles, elle gagna La Nouvelle-Orléans avec l’enfant qui devait être le père de Paul Lafargue.
Le réel merveilleux de Natalia Bolívar
À en juger par l’irrévérence qui a marqué sa vie de bout en bout, Natalia Bolívar Aróstegui ne semble pas originaire du quartier de Miramar, le quartier aristocratique de La Havane, avec ses murs presque aussi imprenables que ses coffres-forts, mais du plus prolétarien quartier de Pogolotti, où les dockers reviennent du port pour finir leur nuit dans des rumbas (1) de banlieue. Ou bien, ils revenaient, elle ne sait plus, car cela fait plusieurs décennies qu’elle a été amenée à fréquenter, « avec des prétentions anthropologiques », dit-elle, les quartiers les plus populaires de La Havane.
Si une description ne lui convient pas, c’est celle d’une vieille femme paisible et langoureuse, allongée dans le fauteuil de la nostalgie. Il lui reste encore trop d’énergie. Trop vivant en elle est le souvenir de cette petite fille impénitente qui a attisé le brasier des années 50 en se liant avec José Luis Gómez Wangüemert (2), un homme marié qui était un opposant au gouvernement Batista. Ce qu’on a prétendu être un scandale pour l’époque.