“L’anarchisme à Cuba”, par Frank Fernández [suivi de] “Témoignages sur la Révolution cubaine”, par Augustin Souchy
En 2004, les éditions CNT-RP publiaient, sous la direction de Daniel Pinós, Miguel Chueca et Octavio Alberola, le livre de notre ami et compagnon cubain Frank Fernández L’Anarchisme à Cuba, suivi de Témoignages sur la révolution cubaine de Augustin Souchy.
Bien qu’on sache souvent que, dans nombre de pays d’Amérique latine, les premières organisations ouvrières furent d’inspiration anarchiste, la prédominance, jusqu’à une époque encore récente, du marxisme-léninisme a rejeté dans un oubli à peu près total l’existence de ces mouvements ouvriers libertaires présents dans tous les pays latino-américains, de l’Argentine à Cuba. C’est pour tenter de remédier en partie à l’injustice faite à la mémoire dá plusieurs générations de militants et de propagandistes que nous avons décidé de publier la version française du livre de Frank Fernandez sur l’histoire de l’anarchisme cubain.
L’année 2019 s’est terminée comme elle a commencé sur les marchés de La Havane, avec des files d’attente
« Guángara Libertaria » : histoire d’une revue libertaire cubaine
De 1980 à 1992, des militants libertaires cubains ayant fui la dictature castriste et vivant à Miami, comme la plupart de leurs compatriotes exilés, ont fait vivre une revue, « Guángara Libertaria », sans disposer de beaucoup de moyens et dans un environnement hostile. C’est l’histoire de cette publication qui est racontée ici par l’un de ses fondateurs, Frank Fernández.
La liberté de la presse à Cuba
Le rapport annuel de Reporters sans frontières (RSF) qualifie de « très grave » la situation de la liberté de la presse à Cuba. Cela a inspiré l’article ci-dessous à un ami cubain de La Havane.
Cuba l’africaine
Proverbe cubain
Ode à Cuba
Rien ne vaut le poète pour immortaliser sa terre, pour magnifier son île natale. De sa voix héritée de ses deux aïeux – hanté par l’Afrique et l’Espagne-, Nicolás Guillén invoque son île métisse :
» Sur la mer des Antilles
Qu’on appelle aussi Caraïbes,
Battue par des vagues farouches
Et ciselée de molle écume,
Sous le soleil qui la repousse,
Chantant, des larmes plein les yeux
Cuba navigue sur sa carte
Comme un long crocodile vert,
Avec des yeux d’eau et de pierre »
La trace de la France dans l’Ouest de Cuba
Les visiteurs de passage à Cuba sont souvent surpris par l’attachement de Cuba à la culture française : festival de cinéma français, maison Victor Hugo et musée Napoléon de La Havane, Alliances françaises…
Si l’on associe généralement l’influence française à l’est de Cuba en raison de l’immigration venue d’Haïti, l’Ouest de l’île a également été marqué par la présence française. Rolando Álvarez Estévez s’est penché sur ce sujet dans son livre Huellas francesas en el occidente de Cuba (Ed. José Martí-Boloña, 2001), dont nous reprenons quelques points importants.
La révélation choquante du chanteur Pablo Milanés : “Dans la Cuba révolutionnaire, il y avait des camps de concentration et j’y ai aussi été envoyé”
Bienvenue à vos Majestés (pourboires appréciés)
Cuba est parée aujourd’hui pour célébrer le 500e anniversaire du déplacement et de l’installation dans la zone nord, près de la rivière Almendares, de la Villa de San Cristóbal de La Habana fondée en 1515.
On estime qu’à l’arrivée de Christophe Colomb à Baracoa, il y avait dans l’île connue aujourd’hui sous le nom de Cuba, quelque trois cent mille aborigènes, dont les Siboney et les Tainos. Ils furent presque immédiatement asservis pour effectuer des travaux lourds à la recherche d’or dans les rivières. Les aborigènes construirent des forts et des maisons qui, au vu leur forme de société basée sur la récolte, la chasse et la pêche, ne pouvaient supporter la rigueur de l’esclavage, du travail, de la tristesse et des maladies portées par les Espagnols. Il n’en resta environ que quatre mille en 1555 et ils décédèrent presque tous avant la fin du XVIIe siècle. On peut encore trouver aujourd’hui des habitants de Cuba avec les traits des anciens aborigènes dans la partie la plus orientale de l’île. Précisément là où Colón et les frères Pinzón plantèrent leurs bottes pour la première fois sur le territoire de Cuba.
Le processus de transformation des médias à Cuba
Sans le Noir, Cuba ne serait pas Cuba
« Pourquoi se mettre dans ces choses de Noirs ? Quelle raison ou quel goût avez-vous en cela ? Ne serait-il pas mieux de ne pas l’aborder ? »
Il y a quarante ans que, poussé par ma curiosité précoce pour les faits humains, et particulièrement pour les matières sociologiques étant alors une grande nouveauté où j’étudiais, je me suis penché, sans le préméditer ni le sentir, sur l’observation des problèmes sociaux de ma patrie. À peine revenu de mes années universitaires à l’étranger, je me suis mis à scruter la vie cubaine et immédiatement m’est venu le Noir. Il était naturel qu’il en soit ainsi. Sans le Noir, Cuba ne serait pas Cuba. Il ne pouvait pas être ignoré. Il était nécessaire d’étudier ce facteur intégrant de Cuba ; car personne ne l’avait étudié et il paraissait même que personne ne voulait l’étudier. Pour certains, cela ne valait pas la peine ; pour d’autres, c’était très enclin aux conflits et aux aversions ; pour d’autres c’était d’évoquer des fautes non confessées et punir la conscience ; de plus, l’étude du Noir était une tâche laborieuse, propice aux moqueries et ne donnant pas d’argent.