Sans le Noir, Cuba ne serait pas Cuba
« Pourquoi se mettre dans ces choses de Noirs ? Quelle raison ou quel goût avez-vous en cela ? Ne serait-il pas mieux de ne pas l’aborder ? »
Il y a quarante ans que, poussé par ma curiosité précoce pour les faits humains, et particulièrement pour les matières sociologiques étant alors une grande nouveauté où j’étudiais, je me suis penché, sans le préméditer ni le sentir, sur l’observation des problèmes sociaux de ma patrie. À peine revenu de mes années universitaires à l’étranger, je me suis mis à scruter la vie cubaine et immédiatement m’est venu le Noir. Il était naturel qu’il en soit ainsi. Sans le Noir, Cuba ne serait pas Cuba. Il ne pouvait pas être ignoré. Il était nécessaire d’étudier ce facteur intégrant de Cuba ; car personne ne l’avait étudié et il paraissait même que personne ne voulait l’étudier. Pour certains, cela ne valait pas la peine ; pour d’autres, c’était très enclin aux conflits et aux aversions ; pour d’autres c’était d’évoquer des fautes non confessées et punir la conscience ; de plus, l’étude du Noir était une tâche laborieuse, propice aux moqueries et ne donnant pas d’argent.
Le Roi donne des leçons de démocratie à Cuba en donnant l’exemple de la transition démocratique qui l’a perpétué
Carlos Lechuga : « Le cinéma indépendant cubain est une réalité, tout le monde le sait »
Le cinéma indépendant cubain a indéniablement enrichi le panorama cinématographique de l’île. Pourtant, ce cinéma ne se produit pas sans obstacles. Dans un pays où l’industrie du film fut pendant longtemps subventionnée et monopolisée par l’institution étatique l’ICAIC, ces nouvelles productions peuvent faire polémique. Cette création plus autonome oscille sans cesse entre reconnaissance et répression.
OnCuba publie un interview avec Carlos Lechuga, un des réalisateurs indépendants les plus importants de l’île et témoin direct de cette réalité parfois compliquée. Connu pour ses films critiques de la situation cubaine, Melaza et Santa y Andrés—dont la censure a fait beaucoup de bruit—Lechuga partage dans cet article son expérience comme cinéaste cubain en marge des institutions…
Le voyage cubain d’André Breton
C’est janvier à Cuba. André Breton, le fondateur du surréalisme voyage sur la Carretera central (route centrale) dans une vieille camionnette soviétique. A ses côtés, Alejo Carpentier. Les deux auteurs discutent du roman du Cubain : “El Reino de este Mundo”.
Leur destinée finale est le hameau de l’orientale province de Guantánamo, appelé Ranchería, là où l’on rend un culte à la nature de la même manière qu’on le faisait il y a cinq siècles, lorsque les Taïnos (premiers aborigènes de Cuba) habitaient l’île.
La scène est fictive, mais seulement jusqu’à un certain point. L´écrivain français est décédé en 1966. Cependant, son parcours à travers ce pays caribéen a été possible grâce à la caméra du cinéaste Arturo Sotto, qui l’a choisi comme compagnon de traversée dans le documentaire “Breton est un bébé”.
Que vont faire les rois d’Espagne à Cuba ?
Des magasins où l’on paie en dollar américain : le gouvernement vole une fois de plus la population cubaine
Il y avait des « boutiques d’or et d’argent », des « diploboutiques », des obligations d’échanges, et maintenant voici une nouvelle expérience qui va profiter des besoins des gens.
Le mardi 15 octobre, le vice-président cubain a annoncé la création de magasins dans lesquels les utilisateurs ne pourront payer qu’au moyen de cartes financées en dollars ou en devises étrangères.
L’initiative n’ouvre pas de possibilités pour les travailleurs indépendants ou pour le capital investit par les Cubains exilés et exclut les travailleurs cubains dont la monnaie n’est pas la bienvenue. C’est le retour des anciennes pratiques castristes, comme les « boutiques d’or et d’argent » et les « diploboutiques », qui consistaient en un enchevêtrement de mesures d’exclusion qui entraînaient la dégradation de la vie quotidienne des Cubains en l’absence de liberté politique.
“Octobre noir à Cuba” avec huit nouveaux prisonniers politiques
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La liste actualisée de l’ONG Cuban Prisoners Defenders recense 127 opposants condamnés pour leur remise en question du régime. L’ONG inclut huit nouveaux prisonniers politiques, reconnus coupables d’opposition au régime. Dans son rapport d’octobre publié ce vendredi, elle a qualifié le mois d’octobre de “mois noir” en raison de cette nouvelle vague de répression.
Cuban Prisoners Defenders recense au 1er novembre 2019, 27 condamnés politiques pour opposition au régime, en plus de 10 000 autres civils n’appartenant pas à des organisations de l’opposition, parmi eux 8 000 ont été arrêtés et 2 000 condamnés. Tous sont des prisonniers de conscience, ils purgent des peines de un à quatre ans, pour des accusations désignées dans le Code pénal comme la « dangerosité sociale pré délictueuse ». Cette disposition aberrante, exorbitante par rapport aux droits les plus élémentaires, est une invention cubaine très utilisée contre les dissidents. En consacrant le délit d’intention, cette procédure permet de condamner un individu même s’il n’a commis aucun délit, au nom de la « menace potentielle » qu’il représenterait pour la société !
Cuba se prépare à affronter une nouvelle période de pénurie
Cuba s’apprête à affronter une nouvelle période de pénurie et de difficultés économiques. Et, une fois de plus, “résister” est le slogan principal. Le premier secrétaire du Parti communiste, Raúl Castro, l’a dit très clairement en avril dernier, en essayant de rassurer la population et en prévenant qu’”il ne s’agit pas de revenir à la phase aiguë de la période spéciale”, la crise causée par la désintégration du camp socialiste au début des années 90, quand le PIB a baissé de 35% en trois ans et les pannes d’électricité sont passées à 12 heures par jour. Un souvenir qui fait encore peur dans plusieurs générations de cubains.
En solidarité avec la lutte des professeurs et des étudiants des universités cubaines
Après la déclaration de la Vice-Ministre de l’Enseignement Supérieur de Cuba – où elle manifeste un discours clair de discrimination idéologique à l’encontre des enseignants qui ne suivent pas la ligne du Parti communiste -, nous observons le silence de l’État, et en constatant qu’il existe un précédent inquiétant d’expulsions de plusieurs enseignants, un groupe d’enseignants cubains et d’étudiants universitaires a rédigé une lettre revendiquant leurs droits à la libre pensée et à une orientation idéologique, selon les principes humanistes et autonomes qui doivent régir les établissements d’enseignement supérieur.
Cuba. Quelles réponses du gouvernement face à la crise?
Pour faire face à la grave crise que traverse Cuba, son gouvernement a décidé d’augmenter les salaires du secteur le plus vulnérable du point de vue de son allocation budgétaire, celui des travailleurs de l’administration centrale de l’Etat, dans le cadre d’un ensemble de nouvelles mesures visant à poursuivre les réformes et à relancer l’économie locale en difficulté.