Entretien avec Fernando Ravsberg 2 : Franchement, je pense qu’il faut éviter de faire des conjectures parce qu’on finit par être ridicule
Fernando Ravsberg, peut-être le plus lu et le plus polémique des correspondants étrangers à Cuba, avait accordé un entretien à Cubanía quelques jours avant la tenue des élections générales. Dans cette deuxième partie que nous publions aujourd’hui, avec la sagacité que lui confère sa connaissance approfondie d’un pays qui l’a accueilli pendant plus de vingt ans, le journaliste uruguayen se penche sur la psychologie des Cubains, sur les grandes questions économiques et politiques qui font leur quotidien. Ravsberg se risque à des pronostics sur le futur immédiat à un moment où Cuba était en passe d’être gouverné par de nouveaux politiques n’appartenant pas à la « génération historique » qui a guidé le destin de ce pays pendant près de soixante ans. Bon nombre de ces prévisions se sont vu confirmer quelques mois seulement après ses déclarations à Cubania.
Entretien avec Fernando Ravsberg : On m’avait envoyé à Cuba pour couvrir la chute de Fidel et de la Révolution
Fernando Ravsberg est l’une des plumes les plus lues et controversées du journalisme à Cuba. Cet Uruguayen résidant dans l’île depuis près de trente ans rend compte depuis une décennie de la vie à Cuba sur son blog Cartas desde Cuba. Ses analyses sans complaisance de la société cubaine ne lui ont pas facilité la vie dans un pays qui — aux dires de l’un de ses plus grands penseurs contemporains — même s’il est de gauche, ne sait pas quoi faire de ce qui est à sa gauche. Les autorités viennent de lui refuser sa carte de presse et par conséquent son titre de séjour. Cubania regrette cette nouvelle et, en guise de prise de congé, publie en trois parties un entretien que nous a récemment accordé Ravsberg.
Lettre d’une Cubaine à Donald Trump
Donald Trump :
Connaissez-vous la signification du mot dignité ?
Les mesures que vous avez annoncées vendredi 16 juin 2017, Président Trump, sont pathétiques. Aussi pathétiques que ce groupe de personnes qui se considèrent cubaines et se rassemblent autour du dirigeant d’un autre pays en le suppliant d’étouffer économiquement les leurs, que ceux qui crient Viva Cuba libre de l’autre côté du détroit de Floride ou que le membre du Congrès qui croit connaître le pays d’où sont originaires ses parents sans y avoir mis les pieds ou cet autre qui arrive à peine à prononcer le mot « liberté » avec la beauté et la facilité de l’espagnol. Elles traduisent un manque de respect pour le gouvernement cubain, pour le peuple cubain, pour moi.
Des activistes cubains lancent leur “Agenda pour les droits LGBTIQ”
Le 11 mai 2018, une vingtaine d’intellectuels et activistes cubains lançaient un agenda conséquent [es, comme les liens suivants] pour les droits des lesbiennes, gays, bisexuel·le·s, trans, intersexes et queers à Cuba. Leur présentation indique :
Basés sur les principes de Yogyakarta [fr] sur l’application de la législation internationale des droits humains en relation avec l’orientation sexuelle et l’identité de genre, sur la Déclaration des droits sexuels de l’Association Mondiale pour la Santé Sexuelle (WAS) [fr], et en vertu des prochaines réformes constitutionnelles et législatives à Cuba, nous, composantes de la communauté LGBTIQ cubaine, nous sommes réunis pour défendre cet agenda.
Cuba. Rapport d’Amnesty International 2017-2018
Cette année encore, des personnes ont été placées arbitrairement en détention, des fonctionnaires ont été licenciés de façon discriminatoire et des travailleurs indépendants ont été harcelés, ces manœuvres visant à faire taire les critiques. Les avancées dans le domaine de l’éducation ont été compromises par la censure persistante, qu’elle soit sur ou hors internet. Le pays est resté fermé aux observateurs indépendants des droits humains la majeure partie de l’année.
Le tourisme sexuel impliquant des enfants à Cuba
Depuis le rétablissement de ses relations diplomatiques avec les États-Unis le 30 juin 2015, Cuba est au cœur de nouveaux enjeux dont les maîtres-mots sont « ouverture économique » et « assouplissement des autorisations d’entrée ». On pourrait donc légitimement en déduire une augmentation des flux touristiques sur cette petite île des Caraïbes vers laquelle les regards du monde entier sont braqués. Aussi positive soit-elle, qui dit croissance des flux touristiques, dit malheureusement croissance du tourisme sexuel impliquant des enfants (TSIE), déjà bien trop présent sur l’île.
Cuba. Le Parlement adopte le projet de nouvelle constitution
Le nouveau texte constitutionnel a été adopté dimanche par le parlement cubain. Ce dernier reconnait le marché et la propriété privée comme faisant partie de son économie.
Le Parlement cubain a adopté dimanche le projet de nouvelle constitution, qui reconnait le marché et la propriété privée comme faisant partie de son économie, sans pour autant abandonner son orientation socialiste. Le nouveau texte constitutionnel a été approuvé à l’unanimité lors d’une session ordinaire de l’Assemblée nationale. Le projet doit désormais faire l’objet d’un débat populaire, du 13 août au 15 novembre. Un référendum sera ensuite organisé avant l’adoption finale.
« Paradiso » de José Lezama Lima – initiation au déchiffrement du monde
José Lezama Lima, poète, critique et romancier, est souvent désigné comme le « Proust cubain ». Un tel rapprochement se fait à la faveur de son premier roman Paradiso, incontournable de la littérature de son pays quoique censuré dès sa publication. En réalité, premier et dernier, de son vivant du moins, car ne paraîtra qu’après sa mort la suite de Paradiso, Oppiano Licario, œuvre inachevée. Auteur à œuvre unique, mis à part ses poèmes et ses articles dans les revues culturelles cubaines, qui brassent les littératures étrangères, il déploie dans ce roman innervé d’autobiographie, dans lequel le « je » surgit parfois à la place du « il », toute une perception du monde, profondément poétique. Imprégné par l’hermétisme mallarméen, il ne propose pas tant des phrases longues qu’une langue compliquée, à apprivoiser au long des 600 pages – épreuve nécessaire à une initiation au déchiffrement du monde pour le lecteur.
Qui a libéré Ariel Ruiz Urquiola ?
Comme beaucoup l’ont déjà commenté, Ariel Ruiz Urquiola a été mis en liberté hier après-midi, le 2 juillet. Un appel d’Omara, de sa sœur et de son collègue Oscar Casanella m’a apporté la nouvelle que j’ai vraiment douté de recevoir si vite : Ariel est libre !
Nous ne connaissons pas les détails de l’affaire, qu’Ariel et sa sœur seront sûrement en mesure de révéler au public une fois que tout sera éclairci. Rappelons-nous qu’Ariel doit se remettre d’un long jeûne qui a affecté son corps de façon dramatique ; heureusement, son cerveau a fonctionné clairement pendant tout ce temps.
Cuba, destination tendance de l’été ? Vous risquez d’être déçus
Des dizaines de milliers de touristes s’apprêtent à envahir l’île en quête d’exotisme et de révolutions tropicales, bien décidés à la visiter «avant qu’elle ne change». Une bien mauvaise idée. Et ce pour dix raisons.
Et puisque le président Obama a osé faire le déplacement ce printemps, il aurait ouvert la voie à la réconciliation de Cuba avec le monde. «C’est trop drôle, c’est comme si les Américains se ruaient pour visiter l’île avant que les Américains ne se ruent à Cuba!», commente Tony Pandola, un guide touristique au New York Times.