Nouvelle arrestation !
Osmel Ramírez Alvarez, producteur dans une coopérative agricole de tabac de Mayari (Cuba) et collaborateur du blog libre « Havana Times », a été arrêté dans la soirée du vendredi 10 novembre, ont annoncé des membres de sa famille. Son ordinateur et d’autres objets lui appartenant ont été saisis. On ignore pour le moment dans quel local de la police ou de la Sécurité d’Etat il est détenu, ni le motif de son arrestation.
Depuis quelques mois, Osmel Ramírez Alvarez faisait l’objet de menaces de la part d’agents en civil qui lui ont conseillé de cesser d’écrire pour faire connaître ses opinions.
Le 15 août dernier, Osmel Ramírez Alvarez écrivait l’article qu’on peut lire ci-dessous, alertant sur ces menaces qui aujourd’hui ont été mises à exécution.
On peut saluer le courage de cet homme pour, entre autres, ce qu’il écrit à la responsable du Parti communiste local et qui n’est sans doute pas étranger à sa situation du moment, très inquiétante en pays dictatorial.
Cette gauche qui s’est toujours couchée devant les despotes
Vous n’y couperez pas. Hélas ? Je vous livre ci-dessous un très long papier que j’ai écrit pour Charlie de la semaine passée. Il évoque une histoire à laquelle je reste profondément lié, et qui me donne la joie de parler de Victor Serge, l’un des héros de mon Panthéon personnel. Ceux qui auront le courage de s’y mettre constateront que la crise écologique n’est pas, pas tout à fait absente de mon propos. De toute façon, sans révolution morale et intellectuelle, franchement, l’avenir est noir charbon. Au fait, je publie le mois prochain un livre dont le titre est Ce qui compte vraiment. Je vous en reparlerai.
Le paradoxe d’Internet à Cuba : comment le contrôle et la censure en ligne mettent en péril les avancées du pays en matière d’éducation
Maribel (le prénom a été changé) était directrice adjointe d’une école primaire publique à Cuba. Elle y travaillait depuis qu’elle avait obtenu son diplôme et avait été rapidement promue.
Le militantisme politique étant, de fait, interdit à Cuba, celui de son époux a valu à Maribel d’être renvoyée de son travail. Mais avant de perdre son emploi, elle avait déjà vu son salaire diminuer de moitié.
La raison invoquée ? Elle avait demandé à ses élèves de rechercher des informations sur Internet pour une leçon d’histoire. Et l’un d’eux avait utilisé Wikipédia.
« Ils [le gouvernement] disent que les enfants ne peuvent pas utiliser Wikipédia, car toutes les informations que l’on trouve dessus sont mensongères. [Ils disent] que les enfants doivent apprendre ce qui est écrit dans les livres d’histoire, et non chercher d’autres informations », nous a-t-elle expliqué plus tôt cette année lorsque nous l’avons rencontrée dans la ville frontalière de Tapachula, au Mexique.
Deux coups de feu et une piste stalinienne. Le meurtre de Julio Antonio Mella, qui s’était rapproché des trotskistes, n’a jamais été totalement élucidé.
Deux coups de feu et une piste stalinienne. Le meurtre de Julio Antonio Mella, qui s’était rapproché des trotskistes, n’a jamais été totalement élucidé.
Le cas Mella n’a jamais été totalement résolu. Robert D’Atillio, un Bostonien d’une soixantaine d’années d’origine italienne, ardent défenseur des squatters de sa ville, historien et poète un brin anarchiste, passionné de photo et de Tina Modotti depuis son adolescence, spécialiste de l’époque (il travaille depuis plusieurs années à un livre sur l’affaire Sacco et Vanzetti), a souvent émis des doutes sur la version officielle. Pour lui, la responsabilité du dictateur cubain Machado dans le meurtre du jeune espoir du communisme latino-américain n’est pas la seule piste à envisager. Dans un colloque organisé en novembre 1996 à l’université de San Diego pour le 100e anniversaire de Tina Modotti, il a rappelé qu’à la fin de sa vie Mella n’était plus en odeur de sainteté au sein du mouvement.
Aux personnes intéressées par l’art cubain. Libérez Luis Manuel Otero Alcántara
Dans l’après-midi du lundi 6 novembre 2017, les forces de police encadrées par la police politique ont mené une perquisition dans la maison de l’artiste Luis Manuel Otero Alcántara. L’artiste a été arrêté et une série de biens non encore spécifiés ont été retirés de sa maison. Cette action vise à bloquer l’organisation de la Biennale d’art indépendante de 2018 dirigée par Luis Manuel Otero Alcántara. L’initiative a été assumée par l’artiste après que les autorités culturelles et politiques du castrisme ont décidé de suspendre la convocation officielle de la Biennale et de la reporter à 2019 en prétextant les dévastations causées par le passage de l’ouragan Irma. Luis M. Otero Alcántara a développé un travail inspiré par la réalité de son pays et la mise en évidence de ses contradictions. Le Musée de la dissidence, un site internet qui décrit et étudie la dissidence politique au cours de l’histoire de Cuba, figure parmi ses réalisations. L’initiative a été développée par le créateur et chercheur Yanelys Núñez Leyva.
Tourisme : Airbnb bat des records à Cuba
Plus de 550 000 touristes ont eu recours à la plateforme de locations de particuliers depuis son implantation sur l’île en avril 2015. Comme le rapporte l’agence Prensa Latina, Cuba connaît la plus forte croissance de logements Airbnb au monde. “Airbnb a envoyé plus de visiteurs [à Cuba] l’an dernier qu’elle n’avait réussi à en loger aux États-Unis l’année de sa création, en 2008-2009.” L’agence de presse cubaine Prensa Latina rapporte ainsi les chiffres communiqués début juin par l’entreprise californienne.
Implantée sur l’île depuis avril 2015, la plateforme de location de logements de particuliers a servi d’intermédiaire à environ 560 000 visiteurs à Cuba, une destination qui enregistre “la plus forte croissance au monde [en matière de d’offre locative], avec 22 000 logements Airbnb répartis dans 70 villes et localités cubaines”.
Toujours selon Prensa Latina, le pays est en 2017 la neuvième destination demandée par les touristes américains sur Airbnb, devant l’Australie, l’Allemagne et la Thaïlande. Les relations diplomatiques entre Cuba et les États-Unis ont été rétablies le 17 décembre 2014, après cinquante-trois ans d’interruption.
Publié le 09/06/2017 sur Courrier international
Venezuela : « C’est une curieuse guerre où Maduro réarme sans cesse ses ennemis »
Ci-dessus : Caracas, 2013. Un couple de sans-abri dans son campement de fortune, le jour de l’élection présidentielle.
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Paru dans CQFD n°157 (septembre 2017), rubrique Actualités, par Mathieu Léonard, illustré par Oscar B. Castillo
La crise politique qui met le Venezuela en ébullition depuis des mois est au cœur d’une guerre d’information et de propagande qui s’invite même, quoique à d’autres fins, dans le débat politique français. Au-delà des discours binaires, nous avons voulu prendre le risque de la complexité avec Fabrice Andreani, doctorant à Lyon-II, qui travaille sur la révolution bolivarienne.
El Mejunje, un espace pour tous
El Mejunje, dont le nom évoque le mélange et l’acceptation des différences, est devenu un centre culturel et social de référence à Villa Clara.
Qu’entend-on à Cuba par « mejunje » (mixture) ? Dans son acception la plus courante, il s’agit d’une espèce de tisane ou de boisson aux ingrédients variés que l’on utilise à des fins curatives. Aussi, quand un Cubain se voit offrir une boisson dont il ne connaît pas la composition, il affirme « avoir bu un mejunje ».
Actualité de « Che » Guevara, à 50 ans de son assassinat
Alors que certains cherchent à enterrer une nouvelle fois et à peu de frais l’héritage politique de Ernesto « Che » Guevara et qu’il est devenu pour d’autres un objet commercial lucratif, nous publions ici – avec l’aimable autorisation des éditions Syllepse – l’introduction à l’ouvrage Che Guevara. Ombres et lumières d’un révolutionnaire (Editions Syllepse et M éditeur), écrit par l’intellectuel marxiste Samuel Farber (dont nous avons déjà public).
À 50 ans de l’assassinat (en Bolivie) du guerrillero cubano-argentin, il s’agit de revenir – de manière critique – sur la trajectoire, la praxis et la pensée stratégique du « Che ». Comme l’indique Farber : « J’ai voulu ici dresser un portrait politique de Che Guevara qui prenne en considération sa pensée et sa pratique afin de comprendre son action dans les diverses situations dans lesquelles il s’est trouvé et ainsi de dissiper les nombreux mythes qui entourent le Che ».
La « décennie gagnée » pour la destruction environnementale de la gauche en Amérique latine et l’État cubain
En 1998, les économistes cubains Pedro Monreal et Julio Carranza ont posé cette question : « Les choses ont-elles tant changé avec la mondialisation au point que le renoncement à des changements structurels profonds dans les pays sous-développés soient une condition pour leur développement ? (…) on ne doit pas accepter la notion qui prévalait dans de nombreux pays du Tiers-Monde selon laquelle la seule alternative possible est l’adoption d’un modèle de croissance basé sur un développement des exportations des secteurs primaires ».