L’avenir de Cuba, un futur incertain suspendu aux choix de Donald Trump
L’administration américaine s’est engagée dans “un réexamen complet de toutes les politiques des Etats-Unis à l’égard de Cuba”, a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche Sean Spicer le 3 février dernier. Cette révision se justifie par la question des droits de l’homme, dans le cadre d’une défense de ces droits pour les citoyens du monde entier, a-t-il précisé.
Dès sa campagne électorale, Donald Trump n’avait pas caché qu’il voyait d’un mauvais oeil le rapprochement entre La Havane et Washington mené par l’administration Obama pour mettre fin à un demi-siècle d’hostilité. Mais si le républicain a beau jeu de remettre en cause les choix politiques de son prédécesseur, il doit faire face, sur ce dossier, à la pression des milieux industriels américains.
Télécommunications, construction, agrobusiness, tourisme, banques… Les investisseurs sont dans les starting-blocks, mais restent frileux face aux incertitudes liées à l’embargo américain (lire encadré).
Cuba. « Il n’y a pas de volonté d’ouverture politique dans l’immédiat »
Entretien avec Leonardo Padura
conduit par Carlos F. Chamorro
L’écrivain cubain Leonardo Padura [voir, entre autres, le récit de L. Padura publié sur ce site en date du 19 mai 2017] a annoncé à Managua (Nicaragua) la publication en janvier de l’année prochaine de son nouveau roman La transparence du temps. On y retrouvera son emblématique détective Mario Conde, devenu un policier à la retraite dans le Cuba contemporain de 2014.
Inédit: « Histoire clinique de l’assassin de Léon Trotsky »
Le romancier cubain Leonardo Padura écrit, ici, un chapitre inconnu de la fin de Ramon Mercader en 1978. Leornardo Padura, né à La Havane en 1955, a étudié la philologie à l’Université de La Havane. Il fut rédacteur en chef de La Gazeta de Cuba, jusqu’en 1995. En 1998, il commence sa carrière d’écrivain qui s’organise autour d’un «héros», le lieutenant-enquêteur Mario Conde. Ces romans policiers ou, selon certains, ces «romans noirs» lui offrent l’occasion d’aborder de multiples aspects de la réalité cubaine. Il est aussi l’auteur de divers scénarios de films.
A Cuba son audience est limitée, car il est soumis à une censure assez stricte. Dans le monde francophone, il commença à être connu suite à la traduction de son ouvrage La novela de mi vida, traduit sous le titre Le Palmier et l’Etoile, Ed. Métaillé 2003. Par la suite, la publication de L’homme qui aimait les chiens – 2009 en espagnol et 2011 aux Editions Métaillé, roman fondé sur les dernières années de vie à La Havane de Ramon Mercader, l’assassin de Trotsky (Lev Davidovitch Bronstein), le 20 août 1940 – lui accorda une audience plus large. La quasi-totalité de l’œuvre de Padura est aujourd’hui traduite en français. Ramon Mercader – qui a agi comme agent du NKVD de Staline et fut décoré de «L’ordre de Lénine» par le régime stalinien pour son crime – était d’origine espagnole et «communiste». Il avait pour nom d’emprunt, au Mexique, Frank Jacson et, antérieurement, en France, dans les années 1930, celui de Jacques Mornard. Libéré de la prison mexicaine en 1960, il rejoindra Cuba et l’URSS.
Cuba, paradis égalitaire ?
Plages idylliques, culture festive, climat remarquable : Cuba fait rêver et comble de nombreux touristes. Mais au verso de la carte postale, le portrait est-il aussi flatteur? Observations sur l’égalité des sexes au pays des Castro.
Avant la multiplication des tout-inclus à Cuba, il y a eu… la révolution! Grâce au régime socialiste qui en a résulté, fondé sur un système d’éducation et de santé gratuit pour tous, les indicateurs sociaux, comme le taux de mortalité infantile, l’espérance de vie à la naissance ou le taux d’alphabétisation des adultes, sont très élevés à Cuba. La situation des femmes ne fait pas exception : le pays compte parmi les plus égalitaires, occupant la 19e place en matière d’égalité hommes-femmes (deux rangs devant le Canada), selon le Global Gender Gap Report de 2012 du Forum économique mondial.
Le Parti communiste cubain, avec Machado, Batista, Castro… (1)
L’action contre-révolutionnaire du P”C” cubain, le parti unique du régime castriste, ne commence pas au moment où Fidel Castro se proclame “marxiste-léniniste”. Dès 1923, il fonctionne en tant que “Regroupement Communiste” aux ordres du stalinisme international. Comme toujours et partout dans le monde, à chaque moment décisif, ces “marxistes-léninistes” se sont situés contre les intérêts tant immédiats qu’historiques du prolétariat. A Cuba, il y a trois moments décisifs où la dictature générale du capital a concentré sa tyrannie contre le prolétariat et où le terrorisme d’Etat a atteint un niveau extrême: sous Machado, sous Batista et sous Castro. Et à chaque fois les “marxistes-léninistes” cubains ont abandonné les luttes ouvrières et se sont mis aux ordres du tyran de service.
Appel depuis le Venezuela aux anarchistes d’Amérique latine et du monde : La solidarité est beaucoup plus qu’une parole écrite
Nous nous adressons à tous les organes d’expression du mouvement libertaire, en particulier ceux de notre continent, non seulement pour attirer votre attention sur la situation que nous vivons au Venezuela depuis avril 2017, mais sur ce qui est pour nous une urgence, c’est-à-dire faire en sorte que l’anarchisme au niveau international s’exprime plus fortement en ces dramatiques circonstances, avec des attitudes et des actions cohérentes par rapport à ce qu’a été la prédication et la pratique de l’idéal anarchiste durant son parcours historique.
Fidel Castro, notre miroir aux alouettes
Elle avait une sale gueule, la Révolution au début des années 1960. Celle des chars soviétiques qui avaient écrasé la Hongrie. Celle des généraux couperosés de l’Armée Rouge qui paradaient au Kremlin. Une Révolution venue du froid et y retournant illico. Soudain, sous les palmiers, une autre Révolution se levait, chaude comme un mambo.
Conférence – L’anarchisme à Cuba après la mort de Castro
Organisé par le Salon du livre libertaire 2017
Samedi 22 avril à 16:00 - 17:15
Espace d’animation des Blancs manteaux
48 rue Vieille Du Temple, 75004 Paris
avec l’intervention de Daniel Pinós des Groupes d’appui aux libertaires et aux syndicalistes indépendants de Cuba
“33 révolutions” de Canek Sánchez Guevara
Samedi 18 mars 2017 de 13h 30 à 15h 30 dans l’émission Chroniques rebelles de Radio libertaire (89.4 mhz).
Présentation du livre de Canek Sánchez Guevara “33 révolutions” publié aux éditions Métailié
Écoutez l’émission :
http://media.radio-libertaire.org/backup/11/samedi/samedi_1330/samedi_1330.mp3
Tout est rayé chez le trentenaire cubain de ce roman. La vie est un disque rayé, son travail de fonctionnaire est un disque rayé, les pénuries quotidiennes de café ou de cigarettes sonnent comme un disque rayé, sa solitude est un disque rayé se répétant à l’infini. Il a pourtant eu une femme, « maladivement frigide ». « Le mariage n’a pas duré longtemps : un disque rayé de discussions et de reproches dont la détérioration progressive a fini en rigidité cadavérique ». Il traîne donc son spleen seul, le long du Malecon, la célèbre promenade de front de mer de La Havane. Enfant, il avait été un patriote zélé, jusqu’au jour où il a commencé à lire, activité lui offrant une porte ouverte sur un horizon bien plus vaste que son univers et soulignant davantage encore l’étroitesse de son quotidien. Son intérêt récent pour la photo lui offre bien quelques perspectives, mais rien de transcendant. Reste l’éventuel départ. Quitter son île et rêver d’Amérique. Car finalement seule la mer a encore tout d’une promesse…
Canek Sánchez Guevara, est né en 1974 à La Havane et il a ensuite suivi ses parents, militants d’extrême-gauche, dans leurs déplacements à travers le monde, de Mexico à Barcelone en passant par l’Italie. Anarchiste, écrivain, musicien, photographe, graphiste et musicien de rock, Canek Sánchez Guevara a notamment publié des chroniques de ses voyages sur les traces du Che dans Le Nouvel Observateur. Il était un homme libre, bien qu’il soit le petit-fils de Che Guevara, il a toujours maintenu une distance critique avec la Révolution cubaine.
La nouvelle 33 révolutions, publiée par les éditions Métailié est, et sera, le seul livre de Canek Sánchez Guevara. Celui qui fut également le petit-fils de Che Guevara est mort en janvier 2015 à Mexico des suites d’une opération du cœur.
Rencontre autour de 33 révolutions de Canek Sánchez Guevara en compagnie de Lise Belleperon (éd. Métailié) et Daniel Pinós.
Cuba dit oui aux OGM
À Cuba, dont certains faisaient encore il y a peu un modèle à suivre en matière d’agriculture biologique, le gouvernement prône officiellement le développement d’une agriculture intensive à base de semences génétiquement modifiées.
Les gouvernements d’Amérique latine qui se réclament du socialisme du XXIe siècle préconisent des politiques environnementales qu’ils prétendent en avance sur celles du reste du monde. En 2008, la Constitution de l’Équateur a reconnu les droits de la Nature dans son chapitre sept qui traite du respect intégral de son existence, de sa conservation, de la régénération de ses cycles vitaux et de la réparation des dégâts causés par l’exploitation de ses ressources.