Quand Fidel Castro fascinait Saint-Germain-des-Prés
Dans les années 1960, les intellectuels et artistes français, de Gérard Philipe à Jean-Paul Sartre, se pressent à La Havane, fascinés par la révolution cubaine. Pour eux, Fidel Castro, décédé dans la nuit de vendredi à samedi, aura incarné “l’espérance”, au moins pendant un temps.
“Fidel Castro est arrivé au moment où le stalinisme commençait à baisser dans les idéaux. Il a incarné l’espérance, comme quelque chose de salvateur”, a expliqué à l’AFP Jean Daniel, cofondateur de L’Obs, qui, alors journaliste à L’Express, a rencontré le Cubain en 1963.
Cuba. Vers quelle « transition » ? (II)
Après avoir établi à grands traits un tableau de situation économique, sociale et politique à Cuba, Samuel Farber a passé en revue les diverses options en débat sur l’île, que ce soit dans les cercles officiels ou parmi divers courants d’opposition. Après avoir défini, dans le difficile contexte qui enserre la société cubaine, les quelques mesures défensives immédiates, l’auteur tente de dessiner les lignes de force d’une alternative que pourrait mettre en avant une gauche socialiste. Il le fait en partant, dans la seconde partie de sa contribution, des obstacles économiques et écologiques qui doivent être pris en compte afin d’ancrer dans le réel les propositions pour une «alternative socialiste et démocratique».
Cuba. Vers quelle « transition » ? (I)
En juillet de cette année, le ministre de l’économie de Cuba, Marino Murillo [destitué depuis lors], a annoncé qu’en raison d’une réduction de 20% des livraisons de pétrole en provenance du Venezuela, le gouvernement a prévu une réduction de l’approvisionnement en électricité de 6%, et de 28% pour le carburant. Pendant ce temps, il a ordonné la réduction immédiate de la consommation d’énergie dans le secteur public, avec la diminution de l’emploi qui s’ensuit. Il a mis en garde contre la possibilité de pannes d’électricité et a ressuscité le spectre des jours terribles de la «Période spéciale» des années 1990.
“Mucho culo y poco taxi”. La deuxième histoire courte de Cha sur Cuba
C’est le titre de la deuxième histoire courte ramenée de ses voyages à La Havane par Cha, dessinatrice de BD. Mucho Culo y Poco Taxi est adaptée d’une nouvelle cubaine de Yimel García Gongora. 6 pages publiées dans le 5e numéro (septembre-octobre 2016) de AAARG! Magazine.
Pour en savoir plus :
http://www.chabd.com/mucho-culo/
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Solidarité avec les anarchistes cubains
Après de nombreuses années, les frontières sont en train de s’ouvrir et les changements à Cuba annoncent de nouvelles possibilités et de nouveaux dangers pour la société cubaine. Il est donc essentiel de renforcer le travail de ceux qui à Cuba défendent un regard critique, anticapitaliste et anti-autoritaire face au système-monde, ce système qui s’exprime chaque jour avec plus de clarté dans la vie nationale.
Après plus d’une décennie d’activisme social et politique au sein de l’Observatoire critique cubain, et cinq ans de travail au sein de l’Atelier libertaire Alfredo López (TLAL), nous avons pu identifié la principale difficulté pour nos activités et pour l’expansion de notre intervention au niveau social, il s’agit de l’absence d’un local fixe qui nous permettrai de construire une communauté et de façonner notre identité de façon plus forte et plus durable.
Les 33 révolutions de Canek Sanchez Guevara
Littérature. Le petit-fils du Che, décédé l’an dernier, nous offre un récit envoûtant comme une chanson triste.
Soyons honnête! Un roman signé par le petit-fils du Che retient forcément l’attention. Très vite, toutefois, le voyeurisme un brin malsain – l’auteur est mort à 40 ans à Mexico, des suites d’une opération du cœur – s’efface devant le plaisir de la lecture. En 33 révolutions, comme celles du vinyle rayé qui sert de fil rouge au récit, Canek Sánchez Guevara nous emmène à Cuba, dans un «univers qui n’en finit pas de s’effondrer avec fracas».
Son roman n’est pas bien épais, à peine plus de 80 pages complétées par quelques extraits d’autres textes et une interview. Elles suffisent à nous faire partager jusque dans sa moiteur et son parfum de rhum frelaté le quotidien mélancolique et les désillusions d’un Noir trentenaire qui voit tous ses concitoyens peu à peu prendre la mer sur des embarcations de fortune.
Le débat à propos de Cuba parmi les intellectuels de gauche aux Etats-Unis
Bien trop souvent, les intellectuels des Etats-Unis ont soit défendu le «communisme» cubain de manière acritique, soit alimenté la propagande de Washington.
Pour beaucoup d’entre eux, comment répondre aux premiers stades de la Révolution cubaine fut la question clé du début des années 1960.
Des guerriers libéraux de la Guerre froide, comme Arthur Schlesinger Jr, ont défendu la ligne agressive adoptée par la nouvelle administration Kennedy contre le gouvernement cubain.
Mais les intellectuels de gauche ont dénoncé cette politique. Un des plus éminents parmi eux, le sociologue radical C.Wright Mills, argumenta qu’à la différence des pays capitalistes développés et du « communisme » soviétique, la révolution de Cuba parlait pour les pays du tiers-monde.
Cuba. L’économie cubaine est à nouveau dans une période de crise
Ces jours-ci, le fantasme de la « période spéciale », comme on a appelé la dépression aiguë des années 1990, hante les foyers de Cuba, même si le gouvernement et les spécialistes s’accordent sur le fait que cette nouvelle crise est différente et qu’il existe des ressources pour l’affronter.
Ce mois, le président Raul Castro a reconnu qu’il y avait une crise et a averti que le pays allait au-devant de temps difficiles. Il a pris des mesures en faveur des économies d’énergie et pour réduire la fuite de devises. Il a également remplacé Marino Murillo, le ministre de l’Economie et de la Planification, par Ricardo Cabrisas, un vétéran et habile négociateur qui a fait ses preuves dans le domaine du commerce extérieur et des relations financières.
Les Cubains illégaux à La Havane
Depuis 1997, l’installation des personnes provenant d’autres régions de Cuba dans la capitale est réglementée. Aujourd’hui, une grande partie des quelque 600 000 migrants internes vivent presque dans l’illégalité. De sa propre expérience, Caridad sait que le centre historique et le Malecon sont les zones les plus «dangereuses» de La Havane. Il y a une présence policière constante et des « descentes » peuvent s’effectuer, même plusieurs fois par jour. « Presque toujours, c’est parce qu’ils cherchent des prostituées ou parce que se prépare une visite importante, mais on ne peut pas avoir confiance. J’ai déjà reçu deux avertissements, et même une fois j’ai été déportée. S’ils m’arrêtaient à nouveau, je serai probablement conduite à la prison de Puerto Boniato. »
Cuba, destination tendance de l’été? Vous risquez d’être déçus
Des dizaines de milliers de touristes s’apprêtent à envahir l’île en quête d’exotisme et de révolutions tropicales, bien décidés à la visiter «avant qu’elle ne change». Une bien mauvaise idée. Et ce pour dix raisons.
À en croire les titres des magazines et des articles qui anticipent les vacances, Cuba serait devenu cet été l’une des destinations favorites des Français. Il faut y aller «avant la foule», titre Le Monde. Il faudrait même s’y rendre «avant que l’île ne soit envahie par les Américains», recommande un autre journaliste.