“Au secours des libertaires cubains”. Un texte de juin 1963 publié par la revue “la Révolution prolétarienne”
A l’heure où ce qui reste de fidèles staliniens et d’idolâtres marxisants pleure la mort du dictateur cubain, il est bon de se souvenir que dès le lendemain de la prise de pouvoir de Castro à La Havane, certains observateurs libertaires faisaient montre d’une solide lucidité.
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La répression à l’égard de libertaires cubains ne se ralentit pas. Voici quelques nouvelles concernant certains d’entre eux :
Luis Miguel Linsuain, purge sa peine de 30 ans à la prison de Bonatio, Santiago-de-Cuba.
Sandalio Torres et Isidro Moscu (30 ans) à la prison de Pinar-del-Rio.
Placide Mendez et José Acena, à la Prison Modèle de Isla-de-Pinos.
Antonio Dagas, à la forteresse de La Cabana.
Prometeo Iglesias a été récemment transféré à l’île de Pinos pour accomplir sa longue détention à la Prison Modèle.
Qu’est-ce qui meurt à Cuba avec la mort de Fidel Castro ?
Dans ce texte, d’abord mis en ligne sur Cubaencuentro.com (une plateforme de nouvelles installée à Madrid et caractérisée par son positionnement critique de gauche de la Révolution cubaine), puis traduit par Marc Saint Upéry sur un blog de Mediapart, Haroldo Dilla effectue une déconstruction de la figure de Fidel Castro et du castrisme comme idéologie politique. Nous le republions ici en tant que contribution au débat sur l’héritage de Fidel Castro et de la révolution cubaine.
“Réplique sur Cuba”, par Gaston Leval (juin 1961)
Au mois de mai 1961, un mois après la tentative d’invasion de Cuba, épisode connu sous le nom de « débarquement de la baie des Cochons », paraissait dans « Le Monde libertaire », organe de la Fédération anarchiste, un article stupéfiant de bêtise (1), signé Ariel, tout à la gloire du socialisme en uniforme sauce castriste. Dans le numéro suivant de cette même publication, Gaston Leval (2), qui avait été mis en cause dans l’article d’Ariel pour ses positions critiques vis-à-vis de l’orientation prise alors par la révolution cubaine, lui répondait dans un texte remarquable, « Réplique sur Cuba ». A l’heure où ce qui reste de fidèles staliniens et d’idolâtres marxisants pleure la mort du dictateur cubain, il est bon de se souvenir que dès le lendemain de la prise de pouvoir de Castro à La Havane, certains observateurs libertaires faisaient montre d’une solide lucidité. C’est cet écrit de Gaston Leval que je me fais un plaisir de reproduire ici.
Mort de Fidel Castro : sous le romantisme révolutionnaire, la dictature et la misère
Incontestablement, la guérilla basée dans la Sierre Maestra fut la dernière des grandes aventures révolutionnaires. Des intellectuels, l’avocat Fidel Castro, et le médecin argentin Ernesto Guevara, avaient entrepris de renverser la dictature de Batista, en s’appuyant sur les paysans. Cuba est alors le lupanar des Etats-Unis. Les casinos, les palaces et les bordels de La Havane brassent plus d’argent que la canne à sucre, le rhum et les cigares. La mafia américaine plus que la CIA tient l’île en coupe réglée, les banques cubaines blanchissent l’argent de tous les trafics.
Quand Fidel Castro fascinait Saint-Germain-des-Prés
Dans les années 1960, les intellectuels et artistes français, de Gérard Philipe à Jean-Paul Sartre, se pressent à La Havane, fascinés par la révolution cubaine. Pour eux, Fidel Castro, décédé dans la nuit de vendredi à samedi, aura incarné “l’espérance”, au moins pendant un temps.
“Fidel Castro est arrivé au moment où le stalinisme commençait à baisser dans les idéaux. Il a incarné l’espérance, comme quelque chose de salvateur”, a expliqué à l’AFP Jean Daniel, cofondateur de L’Obs, qui, alors journaliste à L’Express, a rencontré le Cubain en 1963.
Cuba. Vers quelle « transition » ? (II)
Après avoir établi à grands traits un tableau de situation économique, sociale et politique à Cuba, Samuel Farber a passé en revue les diverses options en débat sur l’île, que ce soit dans les cercles officiels ou parmi divers courants d’opposition. Après avoir défini, dans le difficile contexte qui enserre la société cubaine, les quelques mesures défensives immédiates, l’auteur tente de dessiner les lignes de force d’une alternative que pourrait mettre en avant une gauche socialiste. Il le fait en partant, dans la seconde partie de sa contribution, des obstacles économiques et écologiques qui doivent être pris en compte afin d’ancrer dans le réel les propositions pour une «alternative socialiste et démocratique».
Cuba. Vers quelle « transition » ? (I)
En juillet de cette année, le ministre de l’économie de Cuba, Marino Murillo [destitué depuis lors], a annoncé qu’en raison d’une réduction de 20% des livraisons de pétrole en provenance du Venezuela, le gouvernement a prévu une réduction de l’approvisionnement en électricité de 6%, et de 28% pour le carburant. Pendant ce temps, il a ordonné la réduction immédiate de la consommation d’énergie dans le secteur public, avec la diminution de l’emploi qui s’ensuit. Il a mis en garde contre la possibilité de pannes d’électricité et a ressuscité le spectre des jours terribles de la «Période spéciale» des années 1990.
“Mucho culo y poco taxi”. La deuxième histoire courte de Cha sur Cuba
C’est le titre de la deuxième histoire courte ramenée de ses voyages à La Havane par Cha, dessinatrice de BD. Mucho Culo y Poco Taxi est adaptée d’une nouvelle cubaine de Yimel García Gongora. 6 pages publiées dans le 5e numéro (septembre-octobre 2016) de AAARG! Magazine.
Pour en savoir plus :
http://www.chabd.com/mucho-culo/
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Solidarité avec les anarchistes cubains
Après de nombreuses années, les frontières sont en train de s’ouvrir et les changements à Cuba annoncent de nouvelles possibilités et de nouveaux dangers pour la société cubaine. Il est donc essentiel de renforcer le travail de ceux qui à Cuba défendent un regard critique, anticapitaliste et anti-autoritaire face au système-monde, ce système qui s’exprime chaque jour avec plus de clarté dans la vie nationale.
Après plus d’une décennie d’activisme social et politique au sein de l’Observatoire critique cubain, et cinq ans de travail au sein de l’Atelier libertaire Alfredo López (TLAL), nous avons pu identifié la principale difficulté pour nos activités et pour l’expansion de notre intervention au niveau social, il s’agit de l’absence d’un local fixe qui nous permettrai de construire une communauté et de façonner notre identité de façon plus forte et plus durable.
Les 33 révolutions de Canek Sanchez Guevara
Littérature. Le petit-fils du Che, décédé l’an dernier, nous offre un récit envoûtant comme une chanson triste.
Soyons honnête! Un roman signé par le petit-fils du Che retient forcément l’attention. Très vite, toutefois, le voyeurisme un brin malsain – l’auteur est mort à 40 ans à Mexico, des suites d’une opération du cœur – s’efface devant le plaisir de la lecture. En 33 révolutions, comme celles du vinyle rayé qui sert de fil rouge au récit, Canek Sánchez Guevara nous emmène à Cuba, dans un «univers qui n’en finit pas de s’effondrer avec fracas».
Son roman n’est pas bien épais, à peine plus de 80 pages complétées par quelques extraits d’autres textes et une interview. Elles suffisent à nous faire partager jusque dans sa moiteur et son parfum de rhum frelaté le quotidien mélancolique et les désillusions d’un Noir trentenaire qui voit tous ses concitoyens peu à peu prendre la mer sur des embarcations de fortune.