L’histoire de César Manuel : un enfant immigré à La Havane
Cet article est issu d’une collaboration avec le journal en ligne cubain Periodismo de Barrio [journalisme de quartier]. Avec ce partenariat, nos lecteurs pourront découvrir des histoires de Cuba différentes de celles qui apparaissent dans les médias traditionnels.
César Manuel n’est jamais allé de Santiago de Cuba à La Havane en avion. Ni quand il avait cinq ans, et qu’il est venu rendre visite à sa famille dans l’Indaya, un quartier mal famé situé de la municipalité de Marianao [l'une des municipalités qui composent La Havane], ni quand il est retourné à La Havane avec ses parents et son frère pour y vivre, quand il avait 11 ans. Il est né à Altamira, un quartier “rocailleux, avec beaucoup de maisons”, comme disent les adultes. Il est arrivé à la capitale en janvier 2014, en train.
À lire : un extrait de “Crack capitalism” de John Holloway
Rompre
1. Rompre. Nous voulons rompre. Nous voulons créer un monde nouveau. Maintenant. Rien de plus banal, rien de plus évident. Rien de plus simple. Rien de plus difficile.
Rompre. Nous voulons rompre. Nous voulons briser le monde tel qu’il est. Un monde d’injustices, de guerres, de violences, de discriminations, de Gaza et de Guantánamo. Un monde de milliardaires dans lequel un milliard de gens vivent et meurent de faim. Un monde où l’humanité s’annihile elle-même, massacre les formes non humaines de vie et détruit les conditions de sa propre existence. Un monde gouverné par l’argent, gouverné par le capital. Un monde de frustrations et de gaspillage des possibilités.
Une coopérative à Cuba contre vents et marées
Comment fonctionne le système coopératif à Cuba ?
Le début de la journée est annoncé au son de l’enclume, d’une implacable régularité. Les travaux sont mis en attente, accumulés dans l’atelier de la rue San Ignacio, entre Amargura et Teniente Rey. Il faut optimiser le temps. Les membres de la coopérative de ferronnerie Calflat se répartissent les tâches : l’un peint une énorme porte, sortie de ses gongs de la maternité Leonor Pérez pour être entièrement restaurée tandis qu’un autre termine de souder des grilles pour des logements sociaux construits par le Bureau de l’Historien de la ville au numéro 208 de la rue Paul. Un troisième apporte la touche finale à des pièces destinées à une boutique de la rue Obispo.
Vers une économie de marché: Cuba veut légaliser des entreprises privées
Les autorités cubaines pourraient légaliser les petites et moyennes entreprises privées, indique une liste de propositions que vient de publier le gouvernement cubain, engagé depuis quelques années dans une timide ouverture à l’économie de marché.
Dans ce “projet de conceptualisation du modèle économique“, fruit des débats du 7e congrès du Parti communiste de Cuba (PCC), les autorités évoquent l’autorisation éventuelle “des moyennes, petites, et micro entreprises privées“, sans toutefois fournir ni détails concrets ni délai.
À paraître : “33 révolutions”. Un roman de Canek Sánchez Guevara
Un trentenaire désabusé traîne son spleen à La Havane, entre son bureau et le Malecón… L’espoir se fait rare, la vie est un disque rayé. Rhum, salsa, tabac, et parfois un détour chez la Russe du neuvième étage. Il fait une chaleur criminelle et la révolution semble s’être oubliée au milieu du gué.
Seule la mer, au loin, promet encore quelque chose…
Canek Sánchez Guevara, petit-fils du Che, fait vibrer Cuba comme jamais : le désenchantement s’écrit dans une langue intense, hypnotique, et la crise des balsas est prétexte à un formidable hymne à la liberté.
Sélection de livres sur Cuba : Reinaldo Arenas
« Enfin l’été, enfin l’été, enfin l’été, c’est le bonheur rafraîchi d’un cocktail, les filles sont belles et les dieux sont ravis »
Que vous partiez en vacances ou que vous restiez chez vous, c’est l’occasion de partir à la découverte de l’œuvre de l’écrivain cubain Reinaldo Arenas. Polémica cubana vous offre une sélection de trois livres de cet auteur.
Droits LGBT à Cuba
Les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT) à Cuba font face à des défis légaux non expérimentés par des citoyens non-LGBT, où l’homosexualité est néanmoins légale.
Avant la révolution
Selon Marcel Hatch, militant communiste et pour les droits des homosexuels, avant la révolution de 1959, « la vie des lesbiennes et des gays était marquée par un isolement extrême et une répression inscrite dans la loi et renforcée par le dogme catholique » (1). Il décrit le milieu clandestin des homosexuels de l’époque comme « un bouillon de prostitution pour le tourisme des États-Unis ».
Open Studio, le circuit artistique alternatif qui fait bouger La Havane
Ces nouvelles galeries permettent aux artistes de présenter leurs œuvres dans des espaces palliant le développement insuffisant du circuit traditionnel : une stratégie pour stimuler la commercialisation des œuvres d’arts alors que le marché national est aux abonnés absents. Voilà l’itinéraire !
Un Printemps libertaire à La Havane
Le Printemps libertaire de La Havane a été un moment bref mais intense. Les anarchistes de cette ville ont décidé que cet évènement avait le droit d’exister, malgré un climat tropical dont les spécialistes disent que nous n’avons que deux saisons : une période sèche et une période humide.
Le 3e Printemps libertaire de La Havane vient nous prouver qu’il y a d’autres saisons, d’autres cycles qui sont moins visibles, mais qui font également partie de ce monde où nous habitons. Un point est à mettre en évidence sur le Printemps de cette année, ça a été le soutien, la croissante présence, l’accompagnement et l’interaction fraternelle de compagnons venant d’autres lattitudes, qui sont venus renforcer nos rencontres depuis l’année dernière.
Il était encourageant de voir le matin de la première session, le 7 mai, la galerie Christ Sauveur complètement remplie, dans le même espace où en mai 2013 il n’y avait que seulement dix personnes heureuses malgré tout d’initier quelque chose qui nous semblait pleine de sens malgré le vide existant autour de nous.
Éclairs printaniers de libertaires récurrents
La semaine dernière, l’Observatoire critique (OC) a accueilli la troisième édition du Printemps libertaire de La Havane. Ceux qui ont assisté à ses réunions, ont pu se connecter une nouveau fois avec l’esprit de rébellion, l’anti-autoritarisme, l’anti-capitalisme, fraternel et critique que notre collectif partage avec des gens de toutes les nationalités, de tous les âges et toutes les latitudes.
À ce printemps havanais, ont participé des camarades de plusieurs pays, qui partagent les labeurs, les souffrances et les espoirs des travailleurs cubains. Ensemble, nous partageons les expériences générales et particulières des luttes dans toutes les situations, à partir du processus nouveau de normalisation des relations entre La Havane et Washington, jusqu’aux offensives néo-libérales en Europe et en Amérique latine ; en considérant le développement des activismes, des espaces d’autonomie, de solidarité et d’art.