La police entrave l’action et la réflexion des anarchistes à Cuba
A Cuba, la répression des opposants politiques se fait de façon plus ou moins insidieuse. Nos compagnons anarchistes sont convoqués, arrêtés ou licenciés en raison de leur appartenance politique. Dernier exemple en date, les membres du réseau de l’Observatoire critique ont été menacés de représailles si ils continuaient à débattre publiquement de l’avant-projet de Code du travail.
Dimanche 29 septembre, environ 13 personnes ont débattu du document dans le parc populaire El Curita. Bien que le Parti communiste et la Centrale des travailleurs de Cuba ont appelé à ce débat, ce genre de choses ne peut avoir lieu que dans les centres de travail, sous l’égide des institutions et de leurs fidèles sections syndicales, et le comble c’est que la police semble disposer des structures de pouvoir pour faire respecter leurs désirs. Cette rencontre dans le parc serait un crime.
Cuba suspend ses services consulaires aux États Unis
La Section des Intérêts de Cuba à l’Ambassade de Suisse, Washington D.C.
Selon un communiqué officel publié sur Cubadebate, la Section des Intérêts de Cuba aux Etats Unis vient d’annoncer qu’elle suspendait ses services consulaires aujourd’hui en raison de l’incapacité d’une banque de gérer ses comptes dans le pays.
Le 12 juillet, la banque M&T a informé la Section des Intérêts de Cuba, basée à Washington DC, qu’elle n’était plus en mesure de garantir ses services aux missions diplomatiques étrangères, obligeant la Section des Intérêts de Cuba et la Mission Permanente de Cuba aux Nations Unies à cesser leurs relations et à trouver rapidement une nouvelle banque.
Ernesto Lecuona. La synthèse de la musique cubaine
Compositeur et pianiste cubain, Ernesto Lecuona [1896-1963] put compter sur l’admiration d’auteurs aussi importants que Ravel et Gershwin. Ses Danzas Afro-Cubanas pour piano, réunies en un recueil de six pièces dont la deuxième était paraît-il très appréciée de Ravel, sont jouées ici par Cristiana Pegoraro.
Quand Ernesto Lecuona décéda à Santa Cruz de Tenerife, Îles Canaries, le 29 novembre 1963, Cuba perdait un des musiciens ayant le plus contribué à donner du prestige à sa culture et à son peuple au niveau international. L’article qui suit a été écrit par Rolando Álvarez Estévez et publié dans sur la revue Lettres de Cuba en novembre 2013.
Une fenêtre qui s’ouvre vers l’extérieur
En 2014 devraient s’ouvrir pour l’économie cubaine les premières installations de ce qu’on a appelé la Zone spéciale de développement économique, située dans le port de Mariel, qui vient d’être modernisé, une baie située à 70 km à l’ouest de La Havane. [Port depuis lequel, en 1980, quelque 120'000 Cubains seront «conviés» à quitter Cuba pour la Floride, après que plusieurs milliers ont demandé l'asile à l'ambassade péruvienne à La Havane.]
Le programme de Raul Castro et ses contradictions
Raul Castro a réalisé un grand nombre de changements qui touchent de nombreuses facettes de la société cubaine. Dans le domaine politique, ces changements partagent tous certaines caractéristiques: une libéralisation politique (et culturelle) significative et bienvenue, mais sans aucune démocratisation du système; assouplissement des règles administratives et des concessions aux exigences populaires, mais sans la reconnaissance de droits citoyens indépendants de la volonté du gouvernement.
La nouvelle réforme migratoire qui est entrée en vigueur en janvier 2013, est un exemple d’une libéralisation significative qui ignore le droit des citoyens à entrer et à sortir du pays à leur convenance. D’un côté, on ne confisque plus les biens aux émigrants et il n’est plus nécessaire d’avoir un permis spécial pour sortir du pays. Selon les nouvelles règles, il suffit de présenter un passeport à jour et le visa du pays de destination pour voyager à l’étranger. Mais, d’un autre côté, les citoyens cubains n’ont pas droit au passeport.
Analyses, critiques et suggestions de modification de l’avant-projet de Code du travail par le collectif Observatorio Crítico
Aujourd’hui, 15 octobre, a été déposé au nom de l’Observatoire critique (OC) au siège de la Centrale des travailleurs de Cuba (CTC), un recueil d’analyse, de critiques et de suggestions d’amendements à l’avant-projet de Code du travail.
Il est prévu que l’avant-projet mentionné soit examiné à la prochaine session de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire. Sur les directives des autorités supérieures, qui ne sont jamais claires sur leurs fins, a été décidé d’orienter la discussion vers les assemblées des syndicats affiliés à la CTC dans le pays, pour une période expirant précisément le 15 octobre.
Entretien avec Isbel Díaz Torres
Cet entretien avec notre compagnon Isbel Díaz Torres, membre de l’Observatoire critique, de l’Atelier libertaire Alfredo López et animateur du groupe écologiste El Guardabosques (Le Garde forestier), a été mené par un vétéran des luttes anticapitalistes Felix Sautié Mederos, pour le site cubain “POR ESTO! pregunta”*.
Le développement d’une pensée rénovatrice à gauche, alignée sur les courants de ce qu’on appelle maintenant le socialisme du XXIe siècle et la Nouvelle gauche anti-autoritaire, basée sur la décentralisation, anti-capitaliste et patriotique est l’un des processus politiques latino-américains, et Cuba ne constitue pas une exception. À mon avis, il s’avère être peut-être la nouveauté socio-politique la plus intéressante de ces dernières années, qui, entre autres questions très significatives a conduit à un exercice de la pensée autonome sans limites dogmatiques et schématiques. Cette pensée est axée sur la défense de l’équité distributive, sur la justice sociale et sur la pleine participation du peuple et sur une empreinte démocratique ayant un large spectre politique, et enfin sur la diversité.
“Dia 75. Opus” de l’artiste cubain José Ángel Toirac. Une vidéo qui questionne les discours de Fidel Castro
OPUS. DIA 75 est une œuvre de vidéoart de José Ángel Toirac qui montre, à travers les discours fleuve de Fidel Castro, l’utilisation abusive que faisait le Comandante des chiffres et des quantités pour parler des réalisations de la Révolution cubaine.
Toirac est un artiste important, il a montré de nombreux projets individuels et collectifs dans différents musées de Cuba, d’Espagne, des États-Unis, de France et d’Allemagne. À partir de sa formation de peintre, il a évolué vers la vidéo, utilisant celle-ci comme un outil dans son développement culturel.
Cette vidéo est visible au Musée d’art moderne du centre Georges Pompidou de Paris.
Des violences homophobes dénoncées sur les réseaux sociaux cubains, les autorités enquêtent
Sur son blog Afromodernidades (1) l’intellectuel cubain Alberto Abreu Arcia rapporte un incident de violences physiques à l’encontre d’un groupe d’homosexuels le 4 octobre 2013, à Cardenas, dans la province de Matanzas à l’ouest du pays. Informé de cet article, le Centre National d’Education Sexuelle (CENESEX en espagnol) a lancé une enquête. Ceci montre une nouvelle fois que les évènements de la société civile rapportés sur les réseaux sociaux et les espaces digitaux finissent par avoir un effet sur les institutions.
Ce matin à l’aube, l’agressivité est devenue plus violente quand plusieurs hommes sont arrivés à Rapido, au coin de Ruiz et Coronel Verdugo, en face de la Place Malacof, juste avant d’arriver chez moi, là où ils se retrouvent souvent, et ils se sont mis à les attaquer verbalement et physiquement, en ont attrapé un qu’ils ont couché sur le dos et l’ont frappé avec le plat d’une machette.
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Vient de paraître. Les rebelles du drapeau rouge Les textes du journal anarchiste ¡Tierra!, de La Havane, sur la Révolution mexicaine.
par Jacinto Barrera et Alejandro de la Torre.
Après avoir fini sa guerre d’indépendance et s’être constituée en république, Cuba a commencé à vivre une période de prospérité durant laquelle la presse anarchiste a ressurgi avec force et s’est constituée en tant que porte-parole des groupements de travailleurs enclins à adopter les théories du syndicalisme révolutionnaire. Parmi les diverses publications de cette époque il faut souligner l’existence de ¡Tierra!, un hebdomadaire havanais de caractère doctrinal dans lequel étaient débattus les principaux aspects théoriques de la pensée anarchiste. Sa fonction en tant qu’espace d’expression des associations de travailleurs et son intégration rapide dans le panorama international de la presse anarchiste fit de ¡Tierra! la publication la plus importante et la plus ancienne de l’île. Elle cessa de paraître en 1915.