Cuba: une vision socialiste des réformes (partie 3)
Par Armando Chaguaceda (membre de la Catedra Haydée Santamaria) et Ramón I. Centeno
Un agenda minimal dans la conjoncture actuelle
Il existe aujourd’hui, dans l’imaginaire social cubain, deux visions majoritairement partagées sur le cours possible que pourrait prendre la réorientation économique et la participation citoyenne dans cette réorientation. Pour certains, la privatisations des centres de production et de service constituerait la panacée que résoudrait le déficit archiconnu de biens de consommation, apportant l’efficacité nécessaire. A l’extrême opposé du spectre idéologique nous trouve la vision en déroute d’un socialisme centralisé et vertical, restreint par les ordres venant du niveau hiérarchique le plus élevé de l’appareil étatique[1]. Sans suggérer qu’il existe un quelconque lien idéologique ou programmatique entre les deux projets, tous deux partagent un élément commun : ils excluent les formes authentiquement populaires, démocratiques et horizontales de gestion publique, comme si le débat entre thèse et antithèse ne laissait pas d’espace à une nécessaire synthèse.
FÊTE DU LIVRE LIBERTAIRE À PARIS
Samedi 2 avril à partir de 13 heures
à la CNT, 33 rue des Vignoles, Paris 20e
Métro Avron ou Buzenval
Livres neufs et d’occasion. Buvette
Organisée par les éditions CNT-RP
Déclaration de l’Observatoire critique sur les révoltes populaires dans les pays arabes
Pendant des semaines, nous avons été les témoins des rébellions populaires dans les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, elles revendiquent simultanément la liberté politique, la justice sociale, le développement économique, la souveraineté populaire et nationale, et une véritable démocratie. Ces révoltes ont démasqué les “caudillos ” autoritaires (de vieux amis du Nord global ou d’anciens anti-impérialistes) et les ont affronté en exigeant la mise en place d’institutions ouvertes à la participation et aux droits universels, sans avoir recours aux fausses solutions du fondamentalisme ou aux pactes des élites.
Cuba: une vision socialiste des réformes (partie 2)
Par Armando Chaguaceda (membre de la Catedra Haydée Santamaria) et Ramón I. Centeno
2. L’autogestion pour un socialisme démocratique
La reconstruction du paradigme socialiste passe par la récupération d’une organisation sociale fondée sur des collectivités de travailleurs qui fonctionnent comme des associations de producteurs libres, liés par des liens de solidarité et organisés depuis le bas, disposant d’un espace large et d’instruments de participation, unis dans une confédération nationale. Actuellement, cette participation des travailleurs pourrait prendre, selon le choix de les relier à telle ou telle expérience historique, deux formes : 1. La planification démocratique, ou 2. l’autogestion. Dans la première, la centralisation est forte tandis que dans la seconde il s’agit plutôt d’un fonctionnement en réseau.
CUBA LIBERTARIA N°19 VIENT DE PARAÎTRE
Pour lire et télécharger ce numéro :
http://www.calameo.com/read/0006054708870dd07699c
Une nouvelle fois la même chose comme toujours ?
Nous débutons ce “Cuba libertaria” avec une interrogation, parce que beaucoup d’entre nous craignent que le VIe congrès du Parti Communiste de Cuba (PCC) consolide la “reconfiguration de l’éventail des scénarios possibles en relation avec le modèle économique cubain”, ignorant ainsi “les défis que cela pose pour un renouveau socialiste démocratique”. Il est vrai que les débats ont suscité des attentes, mais aussi nombreux sont ceux qui craignent un retour à l’expérimentation de ce qu’ont vécu les générations passées et que ce soit à nouveau les “éternels vieillards” qui, en fin de compte, décident des parts de liberté que “mérite” le peuple cubain. Quoi qu’il en soit, nombreux sont également ceux qui ne cèderont pas à l’”inévitable” et luttent pour échapper au “faux dilemme de choisir entre la restauration du capitalisme et le monopole bureaucratique”.
Cuba a aujourd’hui la possibilité de construire une expérience sociale différente en donnant plus de pouvoir au peuple et non pas au capital, ou à la bureaucratie
par Karel Vázquez Negrete, coordinateur de l’Observatoire critique de Cuba
Traduit de l’espagnol par Daniel Pinós
L’actualisation du système
Aujourd’hui, à Cuba, le gouvernement se déplace sur des chemins incertains en essayant désespérément de sortir d’une grave crise économique et sociale. Il écoute les conseils d’économistes formés dans les écoles du développement économique, ces néo-libéraux préconisent de mettre en œuvre une série de mesures justifiées par la « nécessaire mise à niveau du modèle socialiste cubain ». L’élimination progressive de certains avantages sociaux conquis par la Révolution, provoque beaucoup d’incertitude au sein de la société cubaine et la question de rigueur est : où allons-nous ?
Partir, un point c’est tout
C’est le titre du premier roman de Veronica Vega, qui fut longtemps animatrice du collectif Omni Zona Franca, groupe de poètes, vidéastes, performeurs, plasticiens, etc… Ce roman s’inspire de la vie à Alamar, ville de banlieue de La Havane, où est installé le collectif, pour dire le quotidien cubain, depuis les années 1990, la pénurie, les espoirs, mais aussi l’attente d’un futur qui semble ne jamais venir.
Le congrès du Parti – analyse
Pedro Campos est un proche de l’Observatoire Critique. Ancien fonctionnaire au ministère de l’intérieur, il connaît les modes de fonctionnement du contrôle social et la verticalité des modes d’exercice du pouvoir à Cuba pour les avoir côtoyés de près, sinon pour y avoir un temps participé.
Il a publié une analyse des orientations données par le gouvernement cubain pour la tenue du sixième congrès du parti fin avril 2011. Traduite, on peut la trouver ici.
[Libye] Pour Chávez, Kadhafi est « un leader des peuples d’Afrique et de l’Amérique latine »
Chavez décorant Kadhafi et lui offrant la réplique de l’épée de Simón Bolivar (28 sept 2009)
Images et son de la cérémonie.
http://www.youtube.com/watch?v=3f__NO9MY6Q&feature=player_embedded#at=226
« Camarade président, Mouammar Kadhafi, ceci est la réplique de l’épée qui a réveillé l’Amérique latine il y a 200 ans. Les peuples l’ont offert à Bolivar (…) Je te la donne à toi, soldat révolutionnaire, leader du peuple libyen (…), des peuples d’Afrique et également des peuples d’Amérique latine et de la Caraïbe. »
Hugo Chávez, le 28/09/2009.
Article paru dans un site Internet de soutien au régime de Chávez (Aporrea.org)
28 septembre 2009.- « Cette épée est vivante et avance à travers l’Amérique latine d’aujourd’hui», a déclaré le président de la République bolivarienne du Venezuela, Hugo Chávez Frías, en donnant à son homologue libyen, Mouammar Kadhafi, une réplique de l’épée de Simón Bolivar et l’Ordre du Libérateur pour sa première visite dans le pays.
Cuba: une vision socialiste des réformes (partie 1)
Par Armando Chaguaceda (membre de la Catedra Haydée Santamaria) et Ramón I. Centeno
Le prochain congrès du PCC, le VIe congrès, marquera la reconfiguration de l’éventail des scénarios possibles pour le modèle économique cubain. Avec l’augmentation du travail en libéral et la poursuite des transformations du système entrepreneurial tourné vers les échanges extérieurs, les changements se consolident sur le terrain cubain. Ces changements signifient qu’il y aura des défis à relever pour mettre en place une rénovation socialiste démocratique. Il faut, pour cela, envisager les opportunités offertes pour mettre en place un agenda qui favorise l’autogestion. Nous avons urgentement besoin d’un modèle de gestion fondé sur un fonctionnement démocratique dans les centres de travail pour assurer la réussite des changements et échapper ainsi au faux dilemme qui conduit à choisir entre restauration capitaliste et monopole bureaucratique.