Cuba a aujourd’hui la possibilité de construire une expérience sociale différente en donnant plus de pouvoir au peuple et non pas au capital, ou à la bureaucratie
par Karel Vázquez Negrete, coordinateur de l’Observatoire critique de Cuba
Traduit de l’espagnol par Daniel Pinós
L’actualisation du système
Aujourd’hui, à Cuba, le gouvernement se déplace sur des chemins incertains en essayant désespérément de sortir d’une grave crise économique et sociale. Il écoute les conseils d’économistes formés dans les écoles du développement économique, ces néo-libéraux préconisent de mettre en œuvre une série de mesures justifiées par la « nécessaire mise à niveau du modèle socialiste cubain ». L’élimination progressive de certains avantages sociaux conquis par la Révolution, provoque beaucoup d’incertitude au sein de la société cubaine et la question de rigueur est : où allons-nous ?
Partir, un point c’est tout
C’est le titre du premier roman de Veronica Vega, qui fut longtemps animatrice du collectif Omni Zona Franca, groupe de poètes, vidéastes, performeurs, plasticiens, etc… Ce roman s’inspire de la vie à Alamar, ville de banlieue de La Havane, où est installé le collectif, pour dire le quotidien cubain, depuis les années 1990, la pénurie, les espoirs, mais aussi l’attente d’un futur qui semble ne jamais venir.
Le congrès du Parti – analyse
Pedro Campos est un proche de l’Observatoire Critique. Ancien fonctionnaire au ministère de l’intérieur, il connaît les modes de fonctionnement du contrôle social et la verticalité des modes d’exercice du pouvoir à Cuba pour les avoir côtoyés de près, sinon pour y avoir un temps participé.
Il a publié une analyse des orientations données par le gouvernement cubain pour la tenue du sixième congrès du parti fin avril 2011. Traduite, on peut la trouver ici.
[Libye] Pour Chávez, Kadhafi est « un leader des peuples d’Afrique et de l’Amérique latine »
Chavez décorant Kadhafi et lui offrant la réplique de l’épée de Simón Bolivar (28 sept 2009)
Images et son de la cérémonie.
http://www.youtube.com/watch?v=3f__NO9MY6Q&feature=player_embedded#at=226
« Camarade président, Mouammar Kadhafi, ceci est la réplique de l’épée qui a réveillé l’Amérique latine il y a 200 ans. Les peuples l’ont offert à Bolivar (…) Je te la donne à toi, soldat révolutionnaire, leader du peuple libyen (…), des peuples d’Afrique et également des peuples d’Amérique latine et de la Caraïbe. »
Hugo Chávez, le 28/09/2009.
Article paru dans un site Internet de soutien au régime de Chávez (Aporrea.org)
28 septembre 2009.- « Cette épée est vivante et avance à travers l’Amérique latine d’aujourd’hui», a déclaré le président de la République bolivarienne du Venezuela, Hugo Chávez Frías, en donnant à son homologue libyen, Mouammar Kadhafi, une réplique de l’épée de Simón Bolivar et l’Ordre du Libérateur pour sa première visite dans le pays.
Cuba: une vision socialiste des réformes (partie 1)
Par Armando Chaguaceda (membre de la Catedra Haydée Santamaria) et Ramón I. Centeno
Le prochain congrès du PCC, le VIe congrès, marquera la reconfiguration de l’éventail des scénarios possibles pour le modèle économique cubain. Avec l’augmentation du travail en libéral et la poursuite des transformations du système entrepreneurial tourné vers les échanges extérieurs, les changements se consolident sur le terrain cubain. Ces changements signifient qu’il y aura des défis à relever pour mettre en place une rénovation socialiste démocratique. Il faut, pour cela, envisager les opportunités offertes pour mettre en place un agenda qui favorise l’autogestion. Nous avons urgentement besoin d’un modèle de gestion fondé sur un fonctionnement démocratique dans les centres de travail pour assurer la réussite des changements et échapper ainsi au faux dilemme qui conduit à choisir entre restauration capitaliste et monopole bureaucratique.
Dernier né…
Un nouveau blog, en anglais, donc peut être accessible à nos lecteurs, est disponible à l’adresse suivante.
C’est un blog fait par un spécialiste des télécommunications sur internet à Cuba… notre homme a le sens de l’à propos au vu des récents développements au Maghreb et au Moyen-Orient…
Nous verrons si la grande île de la Caraïbe s’enflamme également… mais cela semble peu probable aux Cubains engagés… voir ce post d’un jeune intellectuel actuellement résident au Mexique, membre de la Catedra Haydée Santamaria.
La force par l’union, et non pas l’union par la force : José Martí, consensus et autogestion dans le Parti révolutionnaire cubain
Par Mario G. Santana Castillo
Traduction de l’espagnol par Daniel Pinós
Sources :
Red Protagónica Observatorio Crítico
Dans l’imaginaire cubain d’aujourd’hui, il existe une phrase clé sur le mérite de José Martí durant la lutte pour l’indépendance de Cuba : notre apôtre et héros national “qui unit les Cubains pour mener jusqu’au bout la Guerre nécessaire.” Le principal instrument de cette union serait le Parti révolutionnaire cubain (PRC). Cependant, la manière dont fut élaboré le consensus de base qui donna naissance au Parti de Martí est – il faut le reconnaître – toujours sujet à controverses et même objet d’inconnues et de malentendus historiographiques.
L’idée que le Parti révolutionnaire cubain est l’ancêtre du Parti communiste cubain a été un rempart qui n’a pas permis une compréhension plus profonde des caractéristiques originales de cette organisation et sa contribution unique à la culture et l’imaginaire politique cubain. Né de l’influence du modèle associatif américain et de la richesse de sa vie locale, dans le Parti révolutionnaire cubain se condensèrent plusieurs points de conflits hérités de la guerre d’indépendance de 1868-1878 et de 1879, et les concepts organisationnels qui furent assumés dans la préparation de ces guerres.
José Lezama Lima aurait aujourd’hui 100 ans : “Cuba est si large qu’elle se confond avec le monde”
Entretien avec l’écrivain Félix Guerra, par Dmitri Prieto Samsónov
Traduit de l’espagnol par Daniel Pinós
Sources :
Red Protagónica Observatorio Crítico
Le 19 décembre passé, José Lezama Lima (1910-1976) aurait fêté son 100e anniversaire. Il était un écrivain cubain controversé, l’auteur de livres importants et le parrain intellectuel de générations de créateurs, dont beaucoup sont encore en activité. Lezama a fondé le magazine “Origines” (1944-1956), l’un des meilleurs en Hispano-Amérique en son temps. Dans les pages de ce magazine les plus grands écrivains de langue espagnole publièrent leurs textes, entre autres projets culturels.
Célébre durant sa vie pour son “hermétisme”, Lezama engendra un “système poétique” , un regard effervescent au regard des cultures de la planète grâce à l’utilisation de la poésie. Dans ce style d’écriture Cuba se manifestera dans “l’ère imaginaire de la possibilité infinie” dévoilée par José Martí. En 1959, Lezama accueilli avec enthousiasme la Révolution cubaine. Il a été vu – c’est ce que l’on dit – sur le toit de sa maison avec un fusil de chasse lors de l’invasion de la Baie des Cochons. Mais très vite, à cause de son élitisme supposé, il a été attaqué par des opportunistes politiques ainsi que par plusieurs intellectuels notoires.
Cyberguerre contre les blogueurs à Cuba
Le gouvernement lance depuis quelques temps une véritable guerre contre les blogueurs cubains.
Pas étonnant étant donné les nouvelles de Tunisie et d’Egypte….
Une vidéo d’un séminaire officiel a filtré la semaine dernière: il s’agit d’un véritable cours sur la stratégie du gouvernement cubain contre les “cyberdissidents”.
A regarder ici (texte en anglais, vidéo en espagnol)
La contre-révolution castriste
vue par Jean-Pierre Garnier
Article publié sur le site des éditions Agone, en décembre 2010 - La chronique de Jean-Pierre Garnier
Le journal Granma, organe du parti communiste de Cuba, annonçait, le 13 septembre 2010, la bonne nouvelle : une déclaration de la Centrale des travailleurs de Cuba (CTC), dans laquelle le syndicat officiel lui-même se chargeait de publier, de justifier et de défendre les « mesures d’ajustement » au niveau du travail décidées par l’État cubain « en correspondance avec le processus de mise à jour du modèle économique et des prévisions économiques pour la période de 2011-2015 ».
Parmi ces mesures, des lignes directrices sont fixées. Elles prévoient, entre autres, pour l’an prochain rien moins que « le licenciement de plus de 500 000 travailleurs dans le secteur public et en parallèle leur renvoi vers le secteur non-étatique » [1].