Solidarité avec les artistes cubains – OMNI Zona Franca
Les trois artistes cubains d’Omni Zona Franca, passés à Paris il y a dix jours, sont rentrés à Cuba le 25 mai. Arrivés sur place, ils furent mis à part et leurs bagages entièrement contrôlés. Le contrôle dura au total six heures pendant lesquelles leurs familles et leurs amis les attendaient de l’autre côté de la douane. La totalité de leur matériel de travail (ordinateurs, caméras, appareils photos, disques durs) a été saisi par les autorités cubaines. La saisie doit durer un mois afin de contrôler minutieusement le contenu de tous ces appareils. Il s’agit d’une violation grave de la vie privée de ces trois citoyens cubains, traités – sans aucune preuve mais à cause du contenu contestataire et libertaire de certains de leurs fichiers et oeuvres – comme de véritables terroristes sur leur propre sol.
Pour leur témoigner votre solidarité, vous pouvez écrire à:
omnizonafranca@googlemail.com
Samedi 22 mai 2010 sur Radio libertaire (89.4 FM) Des contestataires, des libertaires à Cuba… Réflexions et contre-culture
Christiane Passevant accueillera à 13h 30, dans son émission “Chroniques rebelles” : Marie-Laure Geoffray de l’IHEAL (Institut des hautes études de l’Amérique latine), Karel Negrete de l’Observatorio critico de La Havane et Daniel Pinós des Groupes d’appui aux libertaires et aux syndicalistes indépendants de Cuba.
http://chroniques-rebelles.info/spip.php?article552
Voici le lien pour écouter, podcaster l’émission de samedi :
http://media.radio-libertaire.org/php/grille.php
OMNI : les ovnis de l’art cubain – à Paris pour la première fois !
C’était pas gagné, mais ça a marché : les Omni sont à Paris !
Ils sont fous, joyeux, iconoclastes et débordent de talent !
Venez découvrir l’art alternatif cubain :
depuis 15 ans, le collectif Omni-Zona Franca fait bouger Alamar,
banlieue expérimentale de La Havane.
Slam-poésie-rap-danse-improvisation-graff’ :
c’est la révolution dans la révolution
Dans le cadre de leur “tournée” européenne, trois dates à Paris :
Le samedi 15 mai de 18h, au squatt 59Rivoli (59 rue Rivoli, 75001 Paris ; métro Chatelet)
Le mardi 18 mai à 20h, au Bab-Ilo (9 rue du Baigneur, 75018 Paris ; métro Jules Joffrin)
Le mercredi 19 mai à 19h30, à La Pêche (16 rue Pépin, 93100 Montreuil ; métro Mairie de Montreuil)
Quelques liens pour faire connaissance :
Omni – Hay que luchar
David - Aschich
Amaury – Girasol
Nilo – Cruzando el mar de noche
Et un documentaire sur le travail d’Omni.
Alors, comme on dit dans l’île :
¡ A bailar y a gozar con la Sinfónica nacional !
Venez nombreux,
Merci à l’Union Matias Perez pour leur organisation précieuse,
et merci aussi au Héron, et au groupe Volume pour leur solidarité internationaliste !-)
Lettre plus ouverte aux révolutionnaires cubains
Après avoir publié un “lettre ouverte aux révolutionnaires cubains”, Lourdes Rojas Terol a publié récemment cette nouvelle lettre. Après la publication de sa première adresse sur de nombreux sites internet internationaux, elle a reçu des courriers de nombreux cubains qui la soutiennent.
Elle aborde dans ce texte la question des gens qui ne sont pas concernés par les débats du IVe congrès du PCC, les travailleurs à leur propre compte et les femmes au foyer, les sans voix qui n’ont pas d’emploi fixe et n’appartiennent à aucun syndicat. Elle remet en question le verticalisme : le peuple pose des questions, le parti se prononce et le gouvernement décide.
Elle revient sur la situation des grévistes de la faim. Elle évoque le décès lors de sa grève de la faim d’Orlando Zapata en se demandant : “pourquoi nous n’avons été informés de l’évènement par les médias cubains uniquement lorsque Zapata est mort et pourquoi s’il s’agissait d’un mercenaire qui travaillait pour de l’argent, il a choisi de se suicider ?”
Elle évoque Marx en parlant du débat populaire et du parti, et à propos de la censure elle le cite : “La presse censurée a un effet démobilisateur. La majorité des vices, l’hypocrisie sont inséparable de la censure (…). Le gouvernement n’entend que sa propre voix, et même s’il sait que c’est ainsi, il a l’illusion d’écouter la voix du peuple (…). Le peuple, pour sa part, tombe soit dans la superstition, soit dans l’indifférence et, s’éloignant complètement de la vie de l’État, il se transforme en plèbe”.
Lourdes Rojas Terol remet en question les formes de gouvernement, les élections, l’autoritarisme du PCC et la peur de s’exprimer. Enfin, elle évoque l’urgence de remédier aux principaux problèmes, de l’agriculture en particulier qui nécessite une nouvelle “réforme agraire”.
Lettre ouverte aux révolutionnaires cubains
2010. 51e anniversaire de la Révolution. Dans le quartier du Fanguito à La Havane
Lourdes Rojas Terol est cubaine, elle est licenciée en philosophie marxiste-léniniste, diplômé en 1986, elle cherche actuellement un emploi en relation avec cette spécialité. Elle a été présentatrice de la télévision, puis elle a été écartée. En attendant, elle étudie de façon autodidacte, elle écrit des fictions et pour survivre elle vend des croquettes dans la rue.
Elle reste communiste et considère que le capitalisme n’est pas une solution pour ce monde, pour elle le mécontentement populaire croissant est le symptôme d’une crise structurelle, d’une dérive idéologique qui met en danger la Révolution cubaine. Elle dénonce dans cette lettre ouverte l’apathie, le pessimisme, l’individualisme, la corruption des élites, la violence… autant de signes d’affaiblissement des valeurs révolutionnaires.
POR CUANTO: Nuestra sociedad está atravesando una crisis estructural y superestructural, algunos de cuyos síntomas podrían ser: apatía; pesimismo; individualismo; violencia; enajenación; connivencia con el delito, corrupción; aumento de la superstición (no hablo de religiosidad, que también aumenta, sino de creencia sin cuestionamiento en todo tipo de superchería como el fin del mundo); aumento de gente que juega la lotería: indicador de que se confía más en la “suerte” que en el esfuerzo; maltrato a la propiedad social, vandalismo.
Les voix se libèrent
Élaborée par un membre du parti communiste de la province de Matanzas, nous reproduisons ici une réflexion sur la mort d’Orlando Zapata, protagoniste d’une grève de la faim qui a eu un grand écho médiatique dans le monde entier, parce qu’elle semble refléter ce que beaucoup de gens pensent dans l’île à propos de cet évènement.
Une réflexion sur Zapata
Chers camarades : je m’appelle Daniel et je vis à Cárdenas, province de Matanzas. Je travaille dans le tourisme et ainsi j’ai pu voir ces jours-ci tout le débat qui s’est développé à la suite de la mort du prisonnier Orlando Zapata. Je l’ai vu sur CNN en espagnol et à la Télévision espagnole. J’ai aussi lu quelques journaux parce que dans les hôtels nous avons Internet. J’ai lu des articles écrits par des intellectuels étrangers, par des dissidents cubains, par des amis de la révolution, et des ennemis. À la suite de tout cela, et des lettres qui circulent ici et là, j’aimerais partager avec vous une réflexion. Je ne suis personne, ni acteur ou chanteur, ni personnage publique, pas non plus un intellectuel, mais je sers à quelque chose, avant m’occuper de tourisme j’ai fait des études de sociologie, je suis un militant du Parti communiste et membre de l’association des Combattants de la Révolution pour avoir accompli une mission internationaliste en Éthiopie.
Lettre de rejet des obstructions et interdictions actuelles d’initiatives sociales et culturelles
Voici, enfin traduite, la fameuse lettre ouverte aux institutions culturelles révolutionnaires écrites par les membres du projet Observatoire Critique, à La Havane. J’ai ajouté quelques notes pour faciliter la compréhension du texte.
Lettre de rejet des obstructions et interdictions actuelles d’initiatives sociales et culturelles
Quand ils sont venus chercher les Juifs,
je n’ai rien dit, car je n’étais pas juif.
Quand ils sont venus chercher les communistes,
je n’ai rien dit, car je n’étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n’ai rien dit, car je n’étais pas syndicaliste.
Et quand ils sont venus me chercher,
il n’y avait plus personne pour protester[1].
Niemöller
Peu de temps après qu’une analyse exhaustive et « publique » de la période « grise » de notre histoire récente ait été réalisée, on respire à Cuba une atmosphère de re-pavonisation [2]. Sans intention d’attribuer de responsabilités universelles à une personne ou une institution en particulier, nous avons noté une série de faits qui signalent un climat d’accroissement du contrôle bureaucratique-autoritaire et d’obstruction des initiatives sociales. Chacun de ces faits séparément rappelle certaines pratiques connues des années 1970. Ici nous résumons certains de ceux que nous connaissons le mieux.
Observer de manière critique
Nous avons déjà évoqué sur ce site l’existence de l’Oservatoire critique de La Havane, un espace de rencontres et de réflexions horizontales autour d’ expériences auto-organisées dans le domaine social, artistique, écologique, des médias alternatifs, de la recherche socio-historique, de l’éducation et de la pédagogie, etc., autant de thèmes et de démarches qui se synthétisent dans la notion, nouvelle à Cuba, d’autogestion, autant comme pratique concrète que comme proposition politique générale adressée à l’ensemble de la société cubaine. Position qui a amené fin 2009 l’Observatorio Crítico à prendre l’initiative d’un appel contre les « obstructions et interdictions qui frappent actuellement les initiatives sociales et culturelles ». L’interview d’un des principaux organisateurs de cet Observatoire Critique permet d’en savoir un peu plus sur cette démarche novatrice, indépendante de l’Etat cubain, voire se situant dans une forme de dissidence de fait.
(Interview publiée dans la revue électronique d’art et de culture Esquife, n° 68, mars 2010)
Sorti du n° 15 du bulletin “Cuba libertaria”
Télécharger ce numéro :
Dans une lettre ouverte, au début du mois de septembre 2003, un groupe de militants anarchistes proposa à la militance libertaire internationale la création de groupes d’appui aux libertaires et aux syndicalistes indépendants qui luttaient à Cuba pour que le peuple récupère la liberté d’expression, de réunion et d’association afin de décider de son futur. Comme on pouvait le penser, les réactions furent nombreuses et coïncidèrent dans l’urgence de cette solidarité et dans la nécessité de la coordonner pour la rendre effective et efficace. Avec cette convergence, et sachant que la majorité était disposée à fonctionner comme un réseau ouvert, non centralisé, pour que l’information et les propositions puissent circuler directement (à travers Internet ou d’autres moyens de communications), il fut décidé de constituer en France le premier groupe des GALSIC (Groupes d’appui aux libertaires et aux syndicalistes indépendants de Cuba).
Rencontres du IVe Observatoire critique de Cuba : au-delà de la critique
Le 13 mars 2010, jour qui marque l’anniversaire de l’attaque historique (en 1957) du Palais présidentiel par des combattants du Directoire révolutionnaire, ont commencé à San José de las Lajas (province de La Havane) les sessions du IVe Observatoire critique de Cuba.
Un forum convoqué par le réseau organisateur qui regroupe plusieurs collectifs et plusieurs projets sociaux-culturels engagés dans le développement de contenus libertaires et populaires au sein de la société cubaine. Le forum, parrainé par l’”Association des frères Saíz” de La Havane, avec l’appui décisif de la Maison du jeune créateur de San José, a été décrit par les organisateurs comme “un espace d’analyse et d’articulation des expériences créatives, critiques, de gestion et d’investigation culturelles et artistiques, qui visent à renforcer les capacités locales, les mémoires historiques et les connaissances libératrices et sociales dans les scénarios actuels de Cuba, et ayant pour thème central les DYNAMIQUES MÉDIATIQUES, LES PROCESSUS CULTURELS ET LES COMMUNAUTÉS EN MOUVEMENT.