Forum des images de Paris : Cuba à l’heure de l’ouverture
Entre passé mythique et avenir incertain, le cinéma cubain a connu, au gré des vicissitudes de l’île, des difficultés à s’exprimer. Il tardait de le voir se réinventer. À l’image du pays, l’amorce d’un renouveau se fait jour.
« L’ÎLE QUI RÊVAIT D’ÊTRE UN CONTINENT »
Après 54 ans de discorde entre les États-Unis et Cuba, la bannière étoilée flotte de nouveau à La Havane. Tout un symbole. Qui suscite aujourd’hui espoirs et interrogations. Après des décennies d’embargo, la disparition de l’Union soviétique et la « Période spéciale » qui s’en est suivie, Cuba s’est repliée sur elle-même. La jeune révolution et le système étatique mis en place ont pu fasciner, diviser et occulter une réalité complexe, faite de contradictions, loin des clichés et des fantasmes projetés par les occidentaux. Selon Fernando Pérez, comprendre la réalité cubaine, c’est avant tout avoir « un regard qui puisse conserver l’ambivalence de la réalité, et garder en même temps le côté lumineux et le côté obscur de la réalité ».
Un chat et des anarchistes gays à Cuba
Samedi matin, tôt à La Havane. Près de Place de la Révolution, le biologiste Isbel Torres arrive en vélo apportant un panier de légumes. Il préparera un repas végétarien pour tout le monde. Optométriste Jimmy Roque, compagnon d’Isbel, nous attend dans la maison où ils vivent ensemble. Un couple anarchiste et gay qui vit dans un immeuble occupé, peut-être qu’il n’en faut pas plus pour déplaire au gouvernement cubain. Puis, arrive l’historien Mario Castillo. Tous sont membres du collectif anarchiste Atelier libertaire Alfredo López, un anarcho-syndicaliste cubain. Depuis 2010, le groupe a organisé des débats, des manifestations et des actions directes sur l’île. L’entretien doit s’effectuer sur un ton de voix un peu faible, car d’autres familles occupent également des parties de l’immeuble de ce qui était autrefois un centre culturel qui est aujourd’hui abandonné.
A Cuba, le graffeur Danilo Maldonado, El Sexto, a été libéré après dix mois de prison
Le graffeur cubain Danilo Maldonado, 32 ans, connu sous le nom artistique d’« El Sexto », a été relâché par les autorités de La Havane, mardi 20 octobre, après avoir passé dix mois en prison et effectué deux grèves de la faim.
L’artiste avait été incarcéré en décembre 2014 et accusé d’outrage, pour avoir préparé une performance publique avec deux cochons portant les prénoms Fidel et Raul peints sur le dos. Amnesty International le considérait comme un prisonnier d’opinion.
Victoire retentissante des postiers à Holguin
La grève dans le secteur postal, à Holguin, dans la province de Banes, s’est terminée par une victoire retentissante pour les salariés. Comme nous en avons parlé il ya quelque temps, le conflit du travail a éclaté en raison du désaccord des postiers avec la mise en œuvre d’un système de rémunération qu’ils perçoivent comme injuste. Les fonctionnaires les plus élevés de la hiérarchie ont fait la sourde oreille aux revendications des personnes lésées transmises avant le conflit “par les voies légales”. Devant cette situation, les postiers ont abandonné massivement le travail, avec les dommages affectant la distribution du courrier et de la presse sur tout le territoire.
Un livre de Denis Skopin, “La photographie de groupe et la politique de la disparition dans la Russie de Staline”
C’est durant les années 1930, en URSS, que la « grande terreur » atteint son paroxysme. Les « ennemis du peuple » voient alors leur effigie noircie, découpée, grattée ou biffée à l’encre sur beaucoup de photographies de groupe, prises dans un cadre familial ou amical. Et ce, le plus souvent, par leurs propres proches. Ainsi, la disparition physique de ces personnes se double d’une disparition de leurs représentations. Quels étaient les mobiles de ces attaques contre des photographies ? Et que signifie le fait que les proches eux-mêmes en étaient les auteurs ? Le point de départ de l’ouvrage de Denis Skopin est l’étude d’un corpus de ces photographies, issues des archives russes. Ceci permet à l’auteur de développer une réflexion à la fois d’ordre politique (quels étaient les mécanismes et objectifs de la politique de la disparition dans l’URSS sous Staline ?), et d’ordre esthétique (quelle est l’essence et la destination de la photographie ?).
Cuba. L’artiste graffeur emprisonné pour avoir peint les prénoms des Castro sur le dos de deux cochons doit être libéré
L’artiste graffeur cubain injustement détenu depuis près d’un an pour avoir peint les noms « Raúl » et « Fidel » sur le dos de deux cochons est un prisonnier d’opinion et doit être immédiatement libéré, a déclaré Amnesty International mardi 29 septembre.
Cuba accueille le pape François et surtout Internet avec ferveur
À Cuba, un cybercafé géant vient d’ouvrir à l’air libre. C’est un événement aussi considérable que la visite récente du pape François. De petits signes qui montrent que le régime castriste est en train de changer. Ou pas.
La «Veintitrés» est l’une des avenues principales de la Havane. Les hôtels internationaux sont situés sur cette 23e rue, tout comme les agences de tourisme et le siège de plusieurs ministères. Ici, on l’appelle simplement «la Rampa». Elle donne sur la mer des Caraïbes et le célèbre Malecón –la «corniche». Au loin, à moins de 180 kilomètres: la Floride.
Plus de 3 500 prisonniers cubains amnistiés avant la visite du pape François
La Havane a décidé d’amnistier 3 522 prisonniers avant l’arrivée du pape François à Cuba, le 19 septembre. Un geste d’une ampleur sans précédent. Cette décision sera effective dans les 72 heures, a précisé le journal d’État “Granma”.
Les autorités cubaines ont décidé d’amnistier 3 522 prisonniers, un geste d’une ampleur sans précédent depuis l’arrivée au pouvoir du régime castriste, à l’occasion de la visite sur l’île du pape François, a annoncé, vendredi 11 septembre, le quotidien d’État “Granma”.
Le Conseil d’État, organe suprême de l’exécutif cubain, avait libéré 3 000 prsionniers lors de la venue de Jean Paul II (en 1998) et 300 détenus lors de celle de Benoît XVI (en 2012), a annoncé “Granma”.
Les rappeurs cubains reconstruisent une société solidaire
INTERVIEW
Par François-Xavier Gomez
Interview publié sur libération.fr
Léa Rinaldi, réalisatrice du passionnant documentaire «Esto es lo que Hay», dialogue avec la chercheuse Marie-Laure Geoffray sur le hip-hop contestataire de Los Aldeanos et la censure au pays des frères Castro.
Pendant six ans, la documentariste Léa Rinaldi a suivi les pas de Los Aldeanos, groupe emblématique du rap cubain des années 2000. Concerts clandestins, battles, répression policière et tracasseries administratives, mais aussi scènes intimes et voyages à l’étranger rythment Esto es lo que hay, chronique d’une poésie cubaine, sur les écrans ce mercredi.
Une souscription pour la création d’un Centre social libertaire à Cuba
Pour souscrire à notre projet http://www.gofundme.com/gg2wrcac
Après de nombreuses années, les frontières sont en train de s’ouvrir et les changements à Cuba annoncent de nouvelles possibilités et de nouveaux dangers pour la société cubaine. Il est donc essentiel de renforcer le travail de ceux qui à Cuba défendent un regard critique, anticapitaliste et anti-autoritaire face au système-monde, ce système qui s’exprime chaque jour avec plus de clarté dans la vie nationale.
Après plus d’une décennie d’activisme social et politique au sein de l’Observatoire critique cubain, et cinq ans de travail au sein de l’Atelier libertaire Alfredo López (TLAL), nous avons pu identifié la principale difficulté pour nos activités et pour l’expansion de notre interventionau niveau social, il s’agit de l’absence d’un local fixe qui nous permettrai de construire une communauté et de façonner notre identité de façon plus forte et plus durable.