Exils intérieurs
Buscándote Havana (2006, couleur, 25 mn) est un court-métrage documentaire d’Alina Rodríguez.
“Exils intérieurs”. Un article de Sara Roumette publié sur son blog consacré à Cuba “Fragments d’île” :
http://fragmentsdile.blogspot.fr/2007/02/exils-intrieurs.html
J’en avais entendu parler depuis longtemps, je viens d’avoir l’occasion de le voir au Festival des Jeunes réalisateurs cubains, qui se tient discrètement à la Cinémathèque, et qui depuis deux ans réserve chaque fois de belles surprises documentaires.
Buscandote Havana, A ta recherche Havane, est un documentaire dur et émouvant sur ces Cubains qu’on surnomme de haut les “palestiniens”. Palestiniens, parce qu’ils viennent de l’Oriente, de l’est de l’île, et qu’ils se retrouvent exilés dans leur propre pays.
Une loi interdit aux Cubains de province de venir s’installer à La Havane, sous peine de se mettre en situation illégale.
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l’automne en hiver
« … le peu de journaux qui se publiaient encore étaient dédiés à proclamer son éternité et à falsifier sa splendeur avec des images d’archives, ils nous le montraient jour après jour dans ce temps statique de la une, vêtu de l’uniforme tenace des cinq soleils tristes du temps de sa gloire, avec plus d’autorité, d’agilité, de santé que jamais, même si depuis des années nous avions perdu le compte de ses années à lui, il inaugurait à nouveau des monuments connus et des installations de service public que personne ne connaissait dans la vie réelle, il présidait des réunions solennelles que l’on disait d’hier et qui en réalité dataient du siècle dernier…
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La conférence Tricontinentale de 1966 : quand Cuba organisait la révolution mondiale
Spécialiste des services secrets, Roger Faligot vient d’ajouter à la quarantaine d’ouvrages qu’il a déjà publiée une impressionnante somme de plus de six cents pages sur la Tricontinentale, aux éditions de La Découverte (634 p., 26 €).
Le premier mérite de ce livre est d’être la première étude exhaustive en langue française d’un épisode de l’émergence du tiers-monde, après la conférence des non-alignés, à Bandung (Indonésie), en 1955. Dans la foulée des indépendances africaines et de la révolution cubaine, La Havane organisait en 1966 une conférence des trois continents, Asie, Afrique et Amérique latine, dans laquelle se mélangeaient, tant bien quel mal, délégations officielles et combattants révolutionnaires.
Le deuxième mérite est de faire revivre un certain nombre de personnages qui ont grandement contribué à l’organisation ou au succès de la Tricontinentale, tels que l’homme politique marocain Mehdi Ben Barka ou le dirigeant indépendantiste de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert, Amilcar Cabral. Ou de sortir de l’oubli des personnalités attachantes, comme la Française Michèle Firk.
Un demi-siècle de carte de rationnement
En 2013, on a commémoré à Cuba le demi-siècle de la création du dénommé Livret de fournitures, une idée sortie en 1962 de la tête d’Ernesto Ché Guevara, alors ministre cubain de l’Industrie.
C’est une ironie orwellienne que d’appeler « Livret de fournitures » une simple carte de rationnement. Quand Fidel Castro annonça la mesure, en 1963, il expliqua qu’il le faisait pour combattre la pénurie d’aliments et la spéculation sur leur prix de vente. On expliqua également que la carte de rationnement était une nécessité rendue obligatoire par le blocus nord-américain, thèse soutenue encore aujourd’hui, même si presque 80 % des aliments qui sont consommés à Cuba sont importés. Alors, les autorités cubaines déclarèrent que la carte de rationnement serait de courte durée, pas plus de six ou huit mois, un an au maximum. Le résultat, un demi-siècle plus tard, est que Cuba a maintenu le rationnement durant plus de temps qu’aucune autre nation dans l’histoire moderne.
“La Tricontinentale à Cuba” dans l’émission “La marche du monde” sur RFI
Ils sont venus d’Afrique, mais aussi d’Asie et de toute l’Amérique latine pour participer à la grande fête de la solidarité cubaine. Nous sommes en janvier 1966 et tous les révolutionnaires de la planète sont réunis à La Havane, pour la première Conférence tricontinentale, dont les Vietnamiens, en guerre contre les Américains, sont les héros.
Invité personnel de Fidel Castro, l’intellectuel français Régis Debray se raconte en exclusivité dans La marche du monde.
Cuba. Le Parti unique est l’obstacle principal
Bien que le monopole du pouvoir du Parti Communiste de Cuba (PCC) puisse être compatible avec un certain degré de libéralisation – à savoir un relâchement du contrôle que l’Etat exerce sur certains aspects de la vie économique et sociale –, ce monopole politique constitue l’obstacle principal à la démocratisation véritable de la société cubaine. C’est pour cela qu’il est indispensable de s’opposer à ce monopartisme et d’empêcher que toute opposition reste dans les mains de la droite financière et pro-capitaliste.
Le pouvoir du Parti unique est évident malgré tout ce que peut prétendre le soi-disant Pouvoir Populaire, spécialement au niveau local. Avec les Forces Armées et leur Groupe d’Administration des Entreprises (GAESA – Grupo de Administracion Empresarial S.A.) plus particulièrement, dirigé par Luis Alberto Rodríguez López-Calleja, un gendre de Raúl Castro, le pouvoir économique du Parti est indiscutable.
Ramon Mercader, assassin de Trotsky, fort mal récompensé
Longtemps soumis au plus grand secret, le sort de l’assassin de Trotsky, Ramon Mercader, après sa libération des prisons mexicaines, est moins connu. Arrivé à Moscou en 1960, il s’est trouvé quelque peu dépaysé — c’est qu’au Kremlin il y avait eu un changement d’équipe et que les successeurs de Staline ne tenaient plus à revendiquer une succession honteuse. S’il n’est pas devenu dissident — il fallait sans doute une autre envergure pour cela — l’assassin de Trotsky y a survécu, à en croire ses familiers, dans l’isolement et sans reconnaissance de la part de ceux qui, sans son acte, n’auraient peut-être pas régné au Kremlin. Témoignage saisissant sur le désarroi d’un de ceux qui, confondant allégrement communisme et stalinisme, se sont dépensés corps et âme pour la cause de ce dernier. Et qui, chiens fidèles, furent néanmoins maltraités par leurs maîtres.
A Cuba, la vente libre de voitures débute à des prix chocs
La vente libre de véhicules a officiellement débuté vendredi 3 janvier à Cuba, après un demi-siècle de restriction par le régime communiste, mais à des prix astronomiques qui ont provoqué l’incrédulité et le désespoir des éventuels acquéreurs, ont constaté les journalistes de l’AFP.
Une Peugeot 4008 était ainsi affichée à 239 500 dollars chez le concessionnaire Sasa de La Havane, alors que la marque française offre un prix catalogue de base de 34 150 euros (46 000 dollars).
Des véhicules d’occasion étaient également proposés, provenant généralement du parc de voitures de location de l’Etat, à des prix décourageants : chez le concessionnaire Cimex, une Hyundai Sonata 2010 s’affichait à 60 000 dollars et une Volkswagen Passat de la même année à 67 500 dollars.
Cuba : le nouveau roman de Leonardo Padura rend hommage aux hérétiques
L’auteur de l’Homme qui aimait les chiens (éd. Anne-Marie Métailié, 2011) vient de publier un nouveau roman, Herejes (Hérétiques, éd. Tusquets, Barcelone, 2013, non traduit). C’est un plaidoyer pour la liberté de création et un vibrant hommage aux hérétiques et aux déviants. Aussi bien ceux qui s’insurgeaient jadis contre les dogmes religieux, que les dissidents des pouvoirs temporels, nos contemporains.
Ecrivain cubain, vivant à La Havane, Leonardo Padura ne choisit pas la facilité. Chacun de ses ouvrages constitue un défi, un dépassement de ses accomplissements précédents. Voilà un auteur qui ne s’endort pas sur ses lauriers. Après avoir montré sa maîtrise du métier dans une série de polars qui constituent autant de chroniques désabusées de son temps, il s’est lancé dans des œuvres autrement plus complexes, sans pour autant délaisser le journalisme.
Fêtons ensemble le vingtième anniversaire du soulèvement zapatiste au Chiapas