Débat sur l’éducation nationale
Partant des événements liés au mouvement étudiant en cours au Chili, le non-gouvernemental Atelier libertaire Alfredo López a tenu une réunion pour débattre des revendications des étudiants chiliens et la controverse a conduit à une analyse critique du système d’enseignement cubain.
“Il est pertinent d’aborder le thème du mouvement étudiant au Chili, ses caractéristiques, sa dynamique organisationnelle et son contenu revendicatif, pour ensuite explorer les problèmes dans le contexte de la société cubaine”, a déclaré le chercheur Mario Castillo, coordinateur de l’atelier, réalisé le 10 septembre dans le quartier havanais d’Alamar.
Les cultures transgéniques à Cuba : un débat qu’on ne peut plus reporter
«(…) la manipulation génétique et l’usage de fertilisants chimiques (…) sont arrivés aux limites de leurs possibilités pour produire des aliments sains et aptes à la consommation (…) la science crée la capacité d’auto-détruire la planète plusieurs fois. La contradiction majeur à notre époque est, précisément, la capacité de l’espèce à s’auto-détruire et son incapacité à gouverner » (Fidel Castro Ruz, 26/04/2010)
Le gouvernement cubain, avec l’aide d’une technologie brésilienne, a introduit des espèces de plantes transgéniques. Le Centre d’Ingénierie génétique et biotechnologique (CIGB) a reçu une licence pour cultiver du maïs transgénique sur des milliers d’hectares. L’État cubain a permis l’introduction de cette technologie dans l’île sous prétexte de mettre fin aux pénuries alimentaires. Mais à quel prix ?
Malheureusement, à la différence d’autres pays, comme par rapport à d’autres choix de société, à Cuba il n’y aura pas de débat national sur la production et la consommation d’aliments transgéniques.
Cuba : Qui a peur de la littérature ? 4ème partie
4. L’IMPOSSIBLE A FRANCHI LA PORTE DU SORTILÈGE

Cuba : qui a peur de la littérature ? 3ème partie
3. UN ROMANCIER CUBAIN SUR UN BATEAU GONFLABLE DANS LE GULF STREAM
Un apologiste étranger du système cubain raconta, sans vouloir introduire de double sens dans son histoire, que lorsqu’il se rendit au bureau de Nicolas Guillen (président de l’UNEAC, Union nationale des écrivains et artistes cubains) pour un entretien, celui-ci fut fier de lui montrer un tank soviétique T-54 doré, en miniature, dont Raul Castro, (frère de Fidel, chef de l’armée et personnage si redoutable que l’on dit que Fidel n’a rien à craindre tant que Raul reste en vie) lui avait fait cadeau à l’occasion de son 70e anniversaire (en 72, une année après le Ier Congrès d’Éducation et Culture, qui a clos le « cas Padilla »). Sur le petit tank figurait l’inscription : « Toi et moi, nous sommes déjà la même chose. » Et il faut dire que Nicolas Guillen et son état-major se sont bien débrouillés dans l’« état de guerre » dont le président aimait rappeler l’existence. L’histoire de Reinaldo Arenas le montre bien.
Cuba : qui a peur de la littérature ? 2ème partie
2. L’ANGLE DE FLEXION DE L’ÉCHINE DE L’ÉCRIVAIN
Durant l’été 1967, fut organisé à La Havane un congrès culturel avec la participation d’artistes du monde entier. Il s’agissait, bien entendu, d’une forme de « tourisme politique » : les artistes invités devaient dire à Cuba combien Castro était l’objet du soutien international, et devenir, dans leurs pays, les propagandistes de Castro. La récompense : un été dans l’une des îles les plus belles du monde et le sentiment d’être de « vrais » révolutionnaires.
Mais laissons l’un des membres de la bureaucratie culturelle castriste, Portuondo, le plaisir de nous raconter, avec sa bonhomie didactique, deux scènes du Salon de Mai, une grande exposition de peinture par laquelle ont débuté les activités du congrès : « Alors, (le Salon de Mai) est arrivé sans que nous nous soyons libérés complètement du terrible poids du néo-colonialisme, et des choses déformantes sont arrivées. D’abord, il y avait dans le Salon des œuvres d’une réelle qualité (il me vient à la mémoire un formidable tableau de Max Ernst), des choses très pauvres avec de grandes signatures (les Picasso, par exemple, étaient assez pauvres), et une quantité énorme d’ordures et d’œuvres de très peu de valeur.
Cuba : qui a peur de la littérature ? 1ère partie
Nous publions aujourd’hui la première partie d’une série d’articles publiés dans la revue Iztok et ayant pour thème : « Cuba : qui a peur de la littérature ? ». Cette revue, qui fut publié à Paris de 1980 à 1991, avait pour but principal selon ses éditeurs « de donner une information aussi précise que possible sur l’évolution des Pays de l’Est, les courants proches de la pensée libertaire de l’opposition qui s’y développe, les mouvements sociaux à caractère “révolutionnaire” qui y ont éclaté ou qui y éclateront ».
Iztok fut une revue éditée par un groupe d’exilés des pays de l’Est (Bulgarie, Pologne, Roumanie). Véritable source d’informations sur ces pays, elle disparut avec les régimes communistes totalitaires qui y sévissaient.
1. LA CHANTEUSE NOIRE DE BOLÉROS QUI EFFRAYA FIDEL
« Mon livre est une galerie de voix », dit Guillermo Cabrera Infante à propos de Trois tristes tigres. Ce livre s’oppose à l’oubli des nuits de La Havane dans les années cinquante, avant la révolution. C’est pourquoi il commence par un épigraphe de Lewis Carol tiré de Alice au pays des merveilles : « Elle essaya même de s’imaginer à quoi peut ressembler la flamme d’une chandelle lorsque la chandelle est fondue. » Malgré la rare mélancolie d’une telle phrase dont l’auteur, pourtant ennemi des définitions, a dit un jour dans un entretien : « L’histoire est un chaos concentrique » et « La seule certitude que nous avons dans la vie est que nous mourrons. Rien ne peut nous sauver du rien », le livre irradie humour et érotisme. Ou bien, peut-être, ce rire et cet érotisme ne brillent pas malgré la lumière éteinte des nuits de La Havane, qui vont au chaos de l’histoire, ou malgré le rien qui attend ceux qui ont vécu la beauté nocturne de la Havane et nous lecteurs, mais justement à cause de cela.
Partir, un point c’est tout
Parfois les livres ont une histoire, avant même d’être publiés. Celle-ci, tenez : un colloque, une traductrice, Christilla Vasserot, qui voit s’approcher une jeune femme inconnue. Elle a entre les mains le texte d’une amie, dit-elle, accepterait-on de le lire ? On accepte, sans plus. Et on oublie.
Mais la jeune femme rappelle. Une fois, puis deux mois plus tard, puis encore plus tard. C’est une amie sur laquelle on peut compter. Coupable quand même, Christilla Vasserot finit par ouvrir ce manuscrit intitulé « Partir, un point c’est tout », en provenance de La Havane, ou plus précisément Alamar, dans les faubourgs, signé d’une jeune femme, Veronica Vega. Et elle est enthousiasmée.
Qui va publier une inconnue, pas même éditée à Cuba ? Même pas censurée (ce qui est déjà un début de réputation), simplement : non publiée. L’auteur semble ne pas s’être vraiment donné la peine de proposer son livre. Elle l’a mis en circulation entre des mains amies, voilà tout. Peut-être un indice, en page 96 ? « J’ai toujours cru qu’en publiant une œuvre on aspirait à partir, à muter dans ce pays que l’on te promet depuis ton enfance, le jour de ton anniversaire. Mais tout ce qu’on récolte, ce sont des applaudissements ».
Révolution et politique culturelle. De 1959 jusqu’aux années 90
Les trois premières années de la révolution correspondent au seul véritable moment de liberté artistique sur l’île. La Havane était une fête, où la tolérance et la permissivité étaient de mise. Au sein du magazine culturel Lunes, qui sera fermé en 1961, le débat d’idées était vif et de nombreux courants de pensée pouvaient s’exprimer librement.”
Mais dès 1961, le régime crée l’Union des écrivains et artistes cubains (UNEAC), un syndicat à la soviétique qui encadre de près la production littéraire et artistique. Il y a une logique à cela. C’est celle de Che Guevara qui déclare : “Le premier devoir de la révolution est l’éducation politique et idéologique de notre peuple”.
Religion : Rituel et symboles de l’initiation dans la société Abakuá
La Société Secrète Abakuá trouve son origine dans les anciens cabildos des esclaves carabalí, précurseurs à Cuba, avec ceux d’autres tribus ou nations africaines, des sociétés de Loisirs et d’Aides Mutuelles qui se multiplieraient plus tard dans cette Île.
Ces groupes de ñáñigos, comme ils étaient appelés couramment avec un mépris séculaire, se dénommaient Potencias ou Tierras, Juegos ou Partidos. Nous nous servirons de tous ces termes ici.
La confraternité a toujours eu comme but, dans le sociale, d’aider économiquement ses membres quand ils le nécessitent, avec le produit des quotas mensuels qu’assuraient un fond commun ; et, dans l’occulte, de les protéger au moyen d’une alliance avec les pouvoirs spirituels contre ce que nous appellerons les dangers impondérables, tels les maléfices ou «daños », les attaques des sorciers qui se valaient de forces maléfiques pour faire obstruction à la chance, pour ruiner la santé et l’âme, pour provoquer la maladie et la mort et pour causer toute sorte de désastres.