“COMPENDIO”. LE RECUEIL DE TEXTES DE L’OBSERVATORIO CRÍTICO DU 18 OCTOBRE 2012
“Compendio”. Le recueil de textes et de notes publiés depuis Cuba et pour Cuba par l’Observatoire critique. Pour un socialisme participatif, démocratique, révolutionnaire et libertaire !
Nous publions désormais à chaque parution à La Havane “Compendio”, nous vous offrons ici le dernier numéro du 18 octobre 2012 :
Télécharger les précédents numéros publiés en 2011 et 2012 :
http://observatoriocriticodesdecuba.wordpress.com/compendios-oc/
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Un mois déjà et “Ahi te va” ne perd pas son élan
L’éducation à Cuba ? Les subventions menacées ?
Le vendredi 21 septembre dernier, la rubrique hebdomadaire “Lettres à la direction”, du journal Granma a publié une lettre que beaucoup d’entre nous trouvent inquiétante. La lettre était signé par un certain N. Páez del Amo, qui a évoqué la possibilité prochaine que l’Etat cubain supprime un certain nombre de subventions dont profitent jusqu’à présent les enfants et les jeunes durant les différentes étapes de leur scolarité.
Journée mondiale du refus… du capitalisme
La pauvreté en France en 2012
La pauvreté explose en France, comme dans nombre d’autres pays plus sévèrement touchés encore. En France, plus de huit millions de gens vivent sous le seuil de pauvreté (60% du revenu médian, soit 954 euros). La pauvreté frappe 15% de la population (22% à Poitiers). Les trois quarts des personnes sous le seuil de pauvreté sont des travailleurs et travailleuses ayant un emploi à temps partiel subi. 40% des salarié-e-s n’ont pas d’emploi stable. Selon l’observatoire des inégalités, on arrive au total à « environ 8,5 millions, au bas mot, de demandeurs-euses d’emploi en France et travailleurs-euses pauvres occasionnels ». La précarité n’a cessé de s’accroître ces dernières années, frappant notamment les jeunes et les retraité-e-s. En Grèce, ce laboratoire de l’austérité, le taux de suicides a quintuplé ces dernières années. Face à cette situation alarmante, aucune politique publique ne semble déterminée à endiguer le phénomène, bien au contraire : les politiques dites d’austérité dégradent toujours plus, ici comme ailleurs, l’accès aux soins et aux aides sociales.
La vie quotidienne s’améliore-t-elle à Cuba ?
À partir du 14 janvier, les Cubains auront seulement besoin d’un passeport pour voyager à l’étranger, après la disparition du permis de sortie dans le cadre d’une réforme migratoire annoncée hier par le gouvernement de La Havane.
Cette nouvelle mesure s’inscrit dans une série de décisions déjà prises assouplissant le régime communiste depuis l’arrivée au pouvoir de Raul Castro, officialisée en 2008.
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Entretien avec Marie-Laure Geoffray, Maître de conférences à l’Institut des Hautes Études de l’Amérique latine, publié dans le journal “La Croix” du 16 octobre.
« La suppression, à partir du 14 janvier, du permis de sortie pour voyager hors de Cuba est une vraie réforme, qui était très attendue par les Cubains. Ce permis ne sera plus nécessaire, ainsi que la lettre d’invitation, qui nécessitait non seulement d’avoir des contacts, mais aussi de l’argent, puisqu’il en coûtait au total plusieurs centaines de dollars. Par ailleurs, la durée de séjour hors de l’île ne sera plus limitée à onze mois, mais à vingt-quatre mois.
La fin du permis de sortie pour les voyages à l’étranger
Les Cubains n’auront plus besoin à partir du 14 janvier que d’un simple passeport pour voyager à l’étranger, après la disparition du permis de sortie et de la lettre d’invitation dans le cadre d’une réforme de la législation migratoire annoncée mardi par le gouvernement cubain.
La durée de séjour à l’étranger se voit également porter de onze mois à 24 mois, selon la nouvelle loi migratoire qui entrera en vigueur 90 jours après sa publication, mardi, au Journal officiel de Cuba, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
“De cierta manera”, le dernier film de Sara Gomez
Qui était Sara Gomez ? C’était un vent nouveau qui soufflait sur le cinéma cubain. Née en 1943, elle avait à peine seize ans lorsque Fidel Castro entrait victorieux dans Santiago. Cuba devenait le rendez-vous incontournable de l’avant-garde intellectuelle et artistique contemporaine. Avec ses amis de l’Institut de cinéma cubain (l’ICAIC), fondé avec la révolution, tout semblait possible. Certains l’auront entraperçue dans “Salut les Cubains” (1963) d’Agnès Varda esquisser un cha-cha-cha syncopé. Par le biais du cinéma, elle voulait interroger ses racines africaines, dénoncer le machisme, le racisme et la pauvreté de la société cubaine. “De cierta manera” (1974) constitue le point d’orgue d’une œuvre qui mêle documentaires et fictions, mais qui fut interrompue brutalement par le décès de la cinéaste, à 31 ans. De cierta manera est l’offrande d’une personnalité flamboyante. Des acteurs et des marginaux ont joué dans ce film qui repose aux Cubains d’aujourd’hui, trente ans après de la mort de la jeune femme, les questions de société qui ont hanté son cinéma.
“Salut les Cubains”, un film d’Agnès Varda
“Salut les Cubains” est un court-métrage français écrit et réalisé par Agnès Varda et sorti en 1963, d’après des photographies prises entre décembre 1962 et janvier 1963, soit quatre ans après la Révolution cubaine.
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« “Salut les Cubains” [...] est un hommage à Cuba. J’avais été invitée là-bas par l’ICAIC, l’Institut du cinéma cubain. J’avais emmené un Leica, de la pellicule et un pied car j’avais un projet derrière la tête.
J’ai vraiment trouvé les Cubains extraordinaires et les formes de leur socialisme surprenantes et joyeuses. Ce sont les seuls socialistes latins. Quand je suis à Moscou, je me sens d’une autre race que les Soviétiques, il me faut d’abord comprendre. À Cuba, les choses m’ont été plus faciles, je pouvais me sentir cubaine et ensuite comprendre. Et puis j’ai beaucoup ri. Le folklore de leur révolution, le rythme de la vie, la chaleur…
J’ai ramené 2 500 photos, j’ai mis six mois à en monter 1500, mais j’ai été récompensée : à Cuba, ils disent que c’est un film cubain, qu’il a la « sabor ». »
Agnès Varda in « Les Cahiers du Cinéma », n°165, avril 1965.
Fidel Castro est-il mort ?
Des rumeurs insistantes, prises au sérieux par les correspondants à la Maison Blanche, laissent entendre que la mort de Fidel Castro sera annoncée d’ici 72 heures.
Des rumeurs de la mort de Fidel Castro, il y en a eu des milliers, des millions, depuis 1959, voire avant, et d’autant plus depuis que le chef de la Révolution cubaine a laissé le pouvoir à son frère pour raisons de santé. Sur Twitter et les réseaux sociaux, c’est comme un jeu qu’on ne prend plus au sérieux. Mais cette dernière rumeur est différente…
C’est le journaliste vénézuélien Nelson Bocaranda, célèbre pour avoir révélé le cancer de Hugo Chávez, qui a lancé la chose. La mort de Fidel Castro sera annoncée dans les 72 heures, a-t-il écrit jeudi. Et s’il n’est pas encore décédé, il serait au moins en état de mort cérébrale.