Après le passage de l’ouragan Sandy, Cuba panse ses plaies

Des milliers de victimes de l’ouragan Sandy, qui a fait 11 morts et de nombreux dégâts lors de son passage jeudi sur le sud-est de Cuba, ont commencé vendredi à bénéficier de la mobilisation des autorités et de nombreux Cubains exprimant leur solidarité.
Moyens techniques et humains, vivres et produits de base devaient être rapidement dirigés vers zones affectées, a-t-il été annoncé à l’issue d’une réunion du Conseil de défense dirigée par le président cubain Raul Castro, attendu prochainement sur les lieux du sinistre.
Les autorités poursuivaient parallèlement leur travail d’évaluation des dégâts afin d’apporter une aide immédiate et organisée aux victimes de Sandy, selon le quotidien officiel Granma.

Cuba vit aujourd’hui une situation de calamité, même si le triomphalisme des médias officiels veut substituer la lamentation par l’illusion. Il n’y a qu’en acceptant la gravité de la situation qu’il pourra trouver de réelles solutions. Le gouvernement a l’énorme responsabilité de gérer avec transparence et humilité cette situation d’urgence. Ce sont les heures cruciales où il doit mettre de côté l’orgueil et demander l’aide d’organismes internationaux qui sont habitués à gérer de telles tragédies. Les Cubains attendent que nos autorités facilitent l’entrée sur le territoire de la Croix Rouge Internationale et des autres organisations humanitaires, afin d’évaluer les zones touchées et aider avec des ressources et leur solidarité ceux qui ont presque tout perdu. Les menaces d’une nouvelle épidémie de choléra et une possible propagation de la dengue, sont des éléments qui forcent les prises de décisions urgentes. Ce n’est pas possible d’attendre plus longtemps. Il n’est pas non plus recommandé de continuer avec les structures centralisées de distribution de l’aide. Des exemples précédents démontrent que quand l’État veut s’occuper de tout, y compris de la distribution de clous ou d’un peu de sucre, ces mécanismes sont rapidement perméables à la corruption et au détournement des ressources. Il y a déjà des témoignages.

Des activistes et des journalistes indépendants ont été interdits d’accès aux zones sinistrées, puisque le gouvernement ne veut pas que soit communiquée la gravité de la situation, ni même que soient crées des réseaux parallèles de distribution de l’aide. Il faut alors lui rappeler qu’aucun parti ne peut avoir le monopole de la solidarité et que ce n’est pas le moment de faire de la politique ni du prosélytisme avec le malheur de tant de gens.

Durant ces derniers jours, plusieurs initiatives ont vu le jour, au sein des citoyens, de la diaspora, des instances religieuses et d’autres groupes de la société civile, afin d’aider à palier le drame causé par l’ouragan Sandy à l’Est du pays. Transportés par la solidarité, plusieurs citoyens ont établi des points de collectes de produits basiques dans la capitale et dans d’autres régions du pays. Aucun de ces lieux n’est l’arrière cour d’un parti politique ni d’un groupe en particulier, mais ce sont des lieux qui transpirent l’humanisme et l’entraide. Les aides seront destinées en priorité aux plus malchanceux et aux zones les plus dévastées.

Les trois provinces les plus touchées sont celles de Santiago de Cuba, Guantanamo et Holguin, dans l’extrême sud-est de l’île, que Sandy a traversé en cinq heures jeudi matin, déversant des pluies diluviennes accompagnées de vents atteignant par rafale 190 km/heure.
Des centaines de maisons ont été endommagées, particulièrement dans la ville de Santiago de Cuba, la deuxième du pays, et Sandy a abattu des milliers d’arbres et poteaux électriques et téléphoniques. Deux centrales électriques ont cessé de fonctionner.
L’approvisionnement en électricité est une des priorités des services de secours et plusieurs brigades spécialisées sont venues du nord et du centre de l’île pour participer aux travaux, ont indiqué les médias locaux.

Avec 11 morts, Sandy est devenu le deuxième ouragan le plus meurtrier depuis 50 ans à Cuba, après Dennis qui avait fait 16 morts en 2005, déjà dans le sud-est de l’île.

A l’actif de Sandy, le colonel Puig Gonzalez, chef des opérations de l’état-major de la Défense civile cubaine, a souligné que les pluies avaient permis de porter à 78% le niveau de capacité des lacs de retenue des zones affectées par l’ouragan.

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Découvrez le reportage photographique “La grande favela de la révolution” publié sur le site du Diario de Cuba :

http://www.diariodecuba.com/multimedia/galeria/santiago-la-gran-favela-de-la-revolucion


Enrique   |  Actualité, Politique, Société   |  11 3rd, 2012    |